Les progrès en matière de lutte contre le changement climatique restent lents, mais des résultats substantiels ont été obtenus.
La COP28 à Dubaï évaluera les progrès de la mise en œuvre des engagements de lutte contre le changement climatique par les pays participant à la Convention-cadre. (Source : Shutterstock) |
Pour beaucoup, l’accord conclu lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25) à Paris n’est peut-être pas ce qu’ils souhaitaient. Elle n’est pas contraignante et ne peut pas mettre fin à l’ère de l’utilisation des combustibles fossiles. Cet accord a toutefois établi certaines règles pour les futures COP. À partir de là, la COP28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis (EAU), verra les pays évaluer pour la première fois ce qu’ils ont fait et ce qu’ils n’ont pas fait, en travaillant ensemble vers l’objectif ultime.
Une étape positive…
À certains égards, les résultats des efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique ont été plus positifs que beaucoup ne l’avaient prédit. Lors de la COP25, les experts ont prédit que d’ici 2100, la Terre pourrait se réchauffer jusqu’à 3 degrés Celsius par rapport à l’époque préindustrielle si les pays ne changent pas leurs politiques.
Selon les calculs effectués actuellement, le réchauffement climatique devrait osciller entre 2,5 et 2,9 degrés Celsius, un chiffre qui reste préoccupant et qui menace sérieusement la vie de milliards de personnes. Sans parler des inconnues qui planent sur le processus de mise en œuvre des politiques. Mais le changement lui-même constitue une nette amélioration par rapport à ce qui existait auparavant.
Une grande partie de ces progrès provient de sources d’énergie renouvelables moins chères et plus largement disponibles. En 2015, la capacité solaire mondiale n’était que de 230 GW. D’ici 2022, ce chiffre sera de 1 050 GW. Les pays ont également élaboré et mis en œuvre des politiques plus proactives. En 2014, seulement 12 % des émissions de CO2 liées à la production d’énergie étaient soumises à un mécanisme de tarification du carbone, à un prix de 7 $/tonne. Aujourd’hui, le taux est de 23 %, alors que les prix ont presque quintuplé, pour atteindre 32 dollars la tonne.
En 2015, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoyait que les émissions de CO2 continueraient d’augmenter jusqu’aux années 2040. L’organisme consultatif intergouvernemental estime désormais que cette catégorie pourrait atteindre un pic dans les prochaines années. Les pays doivent ensuite réduire rapidement leurs émissions pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius. Les émissions font partie du développement. Contribuer à inverser cette tendance peut donc être considéré comme un début réussi dans la lutte contre le changement climatique.
Bien sûr, il serait erroné de supposer que tous ces progrès sont le fruit de la COP25 à Paris. Cependant, le processus initié par cet événement a créé de nouvelles attentes, faisant du climat un enjeu dont les pays doivent discuter. Dans le même temps, en évoquant les efforts visant à réduire les émissions de CO2 et à l’éliminer de l’atmosphère, la COP25 a fait connaître l’objectif de zéro émission nette au grand public. En 2015, un seul pays avait pris cet engagement. Huit ans plus tard, le nombre était de 101.
Alors que le monde connaît des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes, comme la vague de chaleur inhabituelle survenue au Brésil la semaine dernière, la COP est un forum important où les parties peuvent présenter de nouvelles idées et rechercher des accords parallèles. Les récentes déclarations du président américain Joe Biden et du président chinois Xi Jinping ont donné un élan à un accord sur les émissions de méthane avant la COP. Les deux pays se sont également engagés à tripler leur production d’énergie renouvelable d’ici 2030, un objectif que les Émirats arabes unis espèrent promouvoir lors de la COP28 cette année.
Récemment, les États-Unis et la Chine ont pris des engagements importants pour lutter contre le changement climatique, contribuant ainsi à promouvoir un accord sur les émissions de méthane. Sur la photo : l'envoyé spécial du président américain pour le changement climatique, John Kerry, et son homologue chinois, Xie Zhenhua, avant leur rencontre à Pékin, en Chine, en juillet 2023. (Source : Reuters) |
…sur le long voyage
Cela ne signifie pas pour autant que le mécanisme de la COP a à lui seul « sauvé » le monde.
Premièrement, l’accord de la COP25 à Paris a créé un cadre pour le développement des énergies renouvelables, mais n’a pas fourni le financement nécessaire à ce processus. Selon BloombergNEF, une organisation de recherche sur l’énergie basée aux États-Unis, le monde devra doubler le niveau d’investissement pour tripler la production d’énergie renouvelable requise.
Une grande partie de ce capital proviendra du secteur privé, mais l’impulsion de ces investissements viendra de l’État. Les gouvernements doivent restructurer les marchés de l’énergie, accélérer l’approbation des licences nécessaires, étendre rapidement les réseaux électriques et éliminer les politiques privilégiant les énergies fossiles résiduelles.
Même si tout se passe bien, le changement climatique ne s’arrêtera pas de sitôt. La principale cause du réchauffement climatique est l’accumulation de CO 2 dans l’atmosphère. Tant que les émissions nettes persisteront, les températures augmenteront. Depuis la COP25, le réchauffement climatique a atteint un niveau qui ne peut plus être ignoré. Les récents changements climatiques en sont la preuve : les derniers mois de juillet, août, septembre et octobre battent régulièrement des records de température depuis des années.
Ce rythme rapide de changement ne durera pas éternellement. Cependant, la seule façon d’arrêter le réchauffement climatique avant d’atteindre zéro émission nette est de réduire la quantité de lumière solaire absorbée par la Terre, soit en injectant des « particules » dans la stratosphère, soit en blanchissant les nuages au-dessus de l’océan. L’idée de « géo-ingénierie solaire » inquiète de nombreux scientifiques, militants et décideurs politiques. Certains pays pensent différemment. À ce moment-là, le monde devra discuter de cette question au niveau international, en clarifiant les limites et les impacts de l’initiative susmentionnée.
Le monde doit également discuter de nouveaux mécanismes d’élimination du CO2 . Tout comme la « géo-ingénierie solaire », ce procédé a également suscité beaucoup d’attention, notamment de la part des compagnies pétrolières. Ils voient cela comme une raison pour pouvoir continuer à maintenir leur production. Cela pourrait rendre la lutte contre le changement climatique plus difficile. Dans ce contexte, les pays doivent être clairs sur leurs plans d’élimination du CO2 lors du prochain cycle du mécanisme de contribution déterminée au niveau national (CDN), qui aura lieu en 2025.
Après tout, la COP à elle seule ne suffit pas à changer le monde. Mais ce forum peut aider à façonner les enjeux, le contenu des discussions et les règles visant à promouvoir ce processus. Même si le monde a encore un long chemin à parcourir dans la lutte contre le changement climatique, la COP peut être fière de ce qu’elle a fait pour la Terre.
Après tout, la COP à elle seule ne suffit pas à changer le monde. Mais ce forum peut aider à façonner les enjeux, le contenu des discussions et les règles visant à promouvoir ce processus. Même si le monde a encore un long chemin à parcourir dans la lutte contre le changement climatique, la COP peut être fière de ce qu’elle a fait pour la Terre. |
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