Kiev a appelé Varsovie à punir les agriculteurs polonais impliqués dans le blocage et le forçage des camions ukrainiens à déverser du grain sur la route à la frontière.
Le ministère ukrainien de l'Agriculture a condamné le 12 février « le sabotage délibéré des céréales ukrainiennes par des manifestants polonais » et a exprimé « l'espoir que la Pologne identifiera et punira rapidement les auteurs ».
Les agriculteurs polonais manifestent à la frontière depuis la semaine dernière, bloquant trois points de contrôle pour protester contre les importations bon marché de céréales ukrainiennes. Ils ont empêché les camions transportant des produits agricoles ukrainiens de traverser la frontière et ont déversé les céréales sur la route. Cette décision a encore tendu les relations bilatérales, suite aux protestations depuis novembre des chauffeurs routiers polonais exigeant une révision de la délivrance des permis de voyage aux chauffeurs ukrainiens entrant dans l'UE.
Varsovie a annoncé avoir ouvert une enquête pour « violations de la sécurité douanière et dommages matériels ». Agnieszka Kepka, porte-parole du parquet de Lublin, a déclaré que le grain déversé « pourrait ne pas être apte à être réutilisé ».
Des agriculteurs polonais bloquent une route lors d'une manifestation à Dorohusk, dans l'est de la Pologne, le 9 février. Photo : AFP
Le secteur agricole en Ukraine, autrefois connu comme le « grenier à blé de l'Europe », a été bouleversé après le déclenchement d'une guerre par la Russie en février 2022. De nombreux centres d'exportation sur la mer Noire sont bloqués et les terres agricoles sont incultivables en raison de la guerre.
À Kiev, des responsables en colère ont exigé que Varsovie condamne publiquement la marée noire. « L'absence de réponse des autorités polonaises à la destruction des marchandises entraînera une xénophobie et une augmentation de la violence politique », a déclaré le vice-ministre ukrainien de l'Economie, Taras Kachka.
La police polonaise a confirmé le 12 février avoir examiné les lieux et interrogé des témoins. Les preuves recueillies seront « immédiatement envoyées au parquet de Chelm pour évaluation et poursuites judiciaires », selon la porte-parole de la police locale, Ewa Czyz.
Rafal Mekler, le leader de la manifestation des chauffeurs routiers polonais, a déclaré qu'il était à la frontière le 12 février et qu'il protégeait la manifestation des agriculteurs. Les entreprises de transport polonaises ont déclaré qu'elles continueraient à bloquer la frontière si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
Les manifestations en Pologne constituent un embarras pour le gouvernement du Premier ministre Donald Tusk, qui cherche à améliorer ses relations avec Kiev. M. Tusk s'est rendu à Paris pour des entretiens avec le président français Emmanuel Macron le 12 février, soulignant que la Pologne soutiendrait toujours l'Ukraine. Il s'est engagé à « trouver une solution » face à une vague de protestations des agriculteurs à travers l'Europe.
Hong Hanh (Selon l'AFP )
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