Tra Vinh : Pagode Giac Linh (Pagode Bat), vestige historique révolutionnaire

La pagode a été construite par M. Duong Quang Son, un Chinois d'origine Chaozhou, en 1871, au cours de l'année Tan Mui. À l'origine, c'était un petit sanctuaire appelé Linh Son Dien. En 1937, les habitants locaux l'ont reconstruit et l'ont nommé Giac Linh Tu.

Depuis le début du XXe siècle, Linh Son Dien est un lieu de rencontre et d'activité pour les soldats patriotes luttant contre les Français dans l'organisation Thien Dia Hoi.

En 1922, l'organisation de la Jeunesse Rouge de la province a été créée ici, avec notamment le camarade Duong Quang Dong. Au printemps 1930, la cellule du Parti My Long, l'une des trois premières cellules du Parti communiste à Tra Vinh, fut établie à Linh Son Dien et choisit cet endroit pour tenir des réunions régulières pendant ses premières années. Durant la période 1934-1935, Linh Son Dien fut choisi comme siège du comité interprovincial Vinh-Tra-Ben. Dans les jours précédant la Révolution d'août 1945, pour saisir l'opportunité d'un soulèvement victorieux, une réunion préparatoire fut tenue à la pagode Giac Linh pour consolider le Comité régional du Parti convoqué par le camarade Duong Quang Dong.

Durant la guerre de résistance contre les Français, la nonne Phung, moine de la pagode, utilisait le son du poisson en bois comme signal pour convoquer ou disperser les cadres révolutionnaires lors des réunions ou pour se cacher lors des troubles.

Durant la période de lutte contre l'Amérique pour sauver le pays, la nonne Phung devint l'abbesse de la pagode. Sous la robe de nonne, la nonne Phung se cachait des yeux de l'ennemi et, par le biais de pèlerinages, transportait des armes à l'organisation révolutionnaire.

En 1966-1967, la guerre fut féroce. Sur le côté sud-ouest du terrain du temple, un système de tranchées de plus de 300 m de long a été creusé pour résister aux opérations et aux ratissages ennemis. Durant cette période également, profitant du calme du lieu de pratique et de la végétation dense, des dizaines de tunnels secrets furent creusés dans l'enceinte du temple pour que les cadres puissent s'y cacher. En particulier, la grande cloche du temple a également été donnée au chantier pour fabriquer des armes afin de combattre l'ennemi.

En 1970, l'ennemi est venu installer un camp près de la clôture du temple, pour contrôler la révolution dans la région de My Long et également pour surveiller les moines. Cependant, la nonne Phung resta toujours de tout cœur au temple pour travailler.

Le 24 janvier 1998, le ministère de la Culture et de l'Information (aujourd'hui ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme) a publié la décision n° 95/QD-BVHTT classant la pagode Giac Linh comme monument national dans la catégorie des monuments historiques.