(CLO) Samedi, lors de la conférence COP29 sur le changement climatique, les pays sont parvenus à un accord sur l'établissement de réglementations pour un marché mondial d'achat et de vente de crédits carbone.
Les partisans du marché affirment qu’il permettra de récolter des milliards de dollars pour financer de nouveaux projets contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique.
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, et Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC, se serrent la main lors de la conférence COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan, le 23 novembre 2024. Photo : REUTERS
Accord après une décennie de négociations
Cet accord intervient après près d’une décennie de discussions internationales sur la manière de façonner un marché de crédits carbone. Au cœur des négociations se trouve la question de savoir comment garantir la transparence et la crédibilité afin que les marchés puissent réellement conduire à des réductions des émissions de gaz à effet de serre, principale cause du changement climatique.
Les crédits carbone sont créés grâce à des projets tels que la plantation de forêts ou la construction de parcs éoliens dans les pays pauvres. Ces projets reçoivent un crédit pour chaque tonne d’émissions réduites ou absorbées dans l’atmosphère. Les pays et les entreprises peuvent acheter ces crédits pour les aider à atteindre leurs objectifs climatiques.
Deux systèmes de négociation de crédits
Lors de la conférence, les parties ont convenu d’autoriser la mise en œuvre d’un système commercial central géré par les Nations Unies, qui pourrait commencer à fonctionner dès l’année prochaine. Dans le même temps, les pays ont également discuté des détails d’un système bilatéral permettant les échanges de crédit directs entre les pays.
Une clôture entoure le stade olympique de Bakou, lieu du sommet des Nations Unies sur les changements climatiques COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan. Photo : Reuters
Les questions à traiter comprennent la manière de concevoir le système de suivi du crédit, le niveau de transparence dans le partage d’informations entre les pays et les mesures à prendre lorsque les projets ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs.
L’Union européenne (UE) a appelé à une surveillance plus étroite de l’ONU et à une plus grande transparence dans les accords, tandis que les États-Unis souhaitent que les pays disposent d’une plus grande autonomie pour établir leurs propres accords.
Le compromis final
Le projet initial de la COP29 permettait à certains pays de générer des crédits carbone via leurs propres registres. L'accord final était un compromis : l'UE garantissait un service d'enregistrement gratuit pour les pays qui ne pouvaient pas se permettre de mettre en place leurs propres systèmes, tandis que les États-Unis garantissaient que l'enregistrement d'une transaction dans le système ne signifiait pas que le crédit était certifié par les Nations Unies.
« Le système commercial international est toujours viable… même si certains diront qu’il n’est pas assez solide », a déclaré Pedro Barata, observateur de l’organisation à but non lucratif Environmental Defense Fund.
Potentiel de développement et défis
Alors que l’objectif de la COP29 est de renforcer le marché mondial des crédits carbone, les échanges bilatéraux ont déjà commencé depuis janvier de cette année, lorsque la Suisse a acheté des crédits à la Thaïlande. Des dizaines de pays ont signé des accords similaires, mais le volume des échanges reste limité.
L’établissement de règles claires garantissant la transparence et l’intégrité sans restreindre la participation des pays devrait favoriser des échanges commerciaux plus forts.
Selon l’International Carbon Credit Trading Association (IETA), le marché des crédits carbone soutenu par l’ONU pourrait valoir 250 milliards de dollars par an d’ici 2030, compensant ainsi 5 milliards de tonnes supplémentaires d’émissions de carbone chaque année.
L’avenir des marchés du carbone
L’accord de la COP29 marque une étape importante dans la construction d’un mécanisme mondial de réduction des émissions. Toutefois, la mise en œuvre effective dépend de l’engagement des pays à appliquer les règles et à garantir la transparence, d’autant plus que les transactions bilatérales deviennent plus courantes.
Grâce à son énorme potentiel financier et à sa capacité à contribuer à la protection du climat, le marché des crédits carbone devrait devenir un outil important dans la lutte contre le changement climatique.
Cao Phong (selon Reuters)
Source : https://www.congluan.vn/cop29-thi-truong-mua-ban-tin-chi-carbon-toan-cau-se-hoat-dong-nhu-the-nao-post322642.html
Comment (0)