L'Inde compte désormais 190 startups spatiales, soit le double de l'année dernière, avec des investissements privés en hausse de 77 % en 2021-2022.
Vikram-S, une fusée développée par la startup Skyroot Aerospace, a décollé du centre spatial Satish Dhawan le 18 novembre 2022, devenant ainsi le premier lancement de fusée privé réussi en Inde. Vidéo : Reuters
En 2019, lorsque l’entrepreneur indien Awais Ahmed a fondé la société de satellites Pixxel, le pays n’avait pas encore ouvert son industrie spatiale au secteur privé. Mais depuis lors, les entreprises spatiales privées se développent en Inde, a rapporté l'AFP le 1er octobre. Il y a désormais 190 startups spatiales en Inde, soit le double de l'année précédente, avec des investissements privés en hausse de 77% entre 2021 et 2022, selon Deloitte.
« De nombreux investisseurs indiens étaient réticents à s'intéresser aux technologies spatiales, car auparavant elles étaient trop risquées. Mais aujourd'hui, on constate que de plus en plus d'entreprises investissent en Inde et que de plus en plus d'entreprises s'y implantent », a déclaré Ahmed.
Pixxel construit des satellites d'imagerie hyperspectrale, une technologie qui capture un large spectre de lumière pour fournir des détails que les caméras normales ne peuvent pas voir. L'entreprise affirme avoir pour mission de construire un système de surveillance de la santé planétaire capable de suivre les risques climatiques tels que les inondations, les incendies de forêt et les fuites de méthane.
Pixel a engagé SpaceX, la société américaine de fusées, pour lancer les deux premiers satellites. Pixxel a également levé 71 millions de dollars auprès d'investisseurs, ce qui lui permettra de lancer six autres satellites l'année prochaine. La startup a également remporté un contrat avec le National Reconnaissance Office (NRO) américain pour fournir des images hyperspectrales.
Toutes les activités spatiales de l'Inde, avant leur ouverture en 2020, se dérouleront sous la supervision de l'Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO), selon Isabelle Sourbes-Verger, experte du secteur spatial indien au Centre national de la recherche scientifique de France. En 2022, le budget de l'ISRO reste relativement modeste, à seulement 1,9 milliard de dollars, soit environ un sixième du programme spatial chinois.
Malgré des ressources limitées, le programme spatial indien a fait de grands progrès, notamment avec l’atterrissage réussi d’un atterrisseur près du pôle sud inexploré de la Lune en août. Le pays a également lancé une sonde vers le soleil début septembre et se prépare à lancer un vaisseau spatial transportant des astronautes en orbite terrestre pour une mission de trois jours en 2024.
Avant l’ouverture, les entreprises privées ne pouvaient agir qu’en tant que fournisseurs de l’ISRO. « Mais cela ne peut pas continuer car il y a trop de travail à faire », a déclaré Sourbes-Verger. L'Inde a intensifié ses réformes en avril, annonçant une nouvelle politique spatiale qui limite les activités de l'ISRO à la recherche et au développement, tout en promouvant la participation du secteur privé sur l'ensemble de la chaîne de valeur de l'économie spatiale.
L’Inde représente 2 % de l’économie spatiale mondiale, qui représente 386 milliards de dollars. Le pays espère augmenter sa part de marché à 9 % d’ici 2030. Parallèlement, la valeur du marché devrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2040.
Les entreprises indiennes bénéficient d’un avantage en termes de coûts car le pays dispose d’un large bassin d’ingénieurs hautement qualifiés à des salaires inférieurs à ceux des entreprises étrangères. Plusieurs autres startups indiennes ont vu le jour ces dernières années, notamment Skyroot Aerospace, la première entreprise indienne à lancer une fusée privée, Dhruva Space, une entreprise qui développe de petits satellites, et Bellatrix Aerospace, une entreprise spécialisée dans les systèmes de propulsion de satellites.
Thu Thao (Selon l'AFP )
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