Marie el-Drese, secrétaire générale de l'organisation humanitaire, a déclaré que 10 100 personnes supplémentaires étaient portées disparues en Libye. Les autorités sanitaires avaient précédemment estimé le nombre de morts à Derna à 5 500. La tempête a également tué environ 170 personnes ailleurs dans le pays.
La ville de Derna, en Libye, après le déluge. Photo : ABC
Des inondations ont emporté des zones résidentielles entières de la ville de Derna dans la soirée du 10 septembre. Voici un résumé de ce que nous savons de la situation en Libye.
Ce qui s'est passé?
Daniel, une tempête méditerranéenne inhabituellement forte, a provoqué des inondations meurtrières dans des communautés de l'est de la Libye, mais la zone la plus touchée est Derna.
Alors que la tempête touchait terre dimanche soir (10 septembre), les habitants ont déclaré avoir entendu une forte détonation lorsque deux barrages à l'extérieur de la ville ont éclaté. Les eaux de crue ont déferlé sur Wadi Derna, une vallée qui traverse la ville, à travers des bâtiments et emporté des gens vers la mer.
La plupart des victimes auraient pu être évitées, a déclaré un responsable de l'ONU le 14 septembre.
« Si le service météorologique fonctionnait correctement, il aurait pu émettre un avertissement », a déclaré le directeur général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, aux journalistes à Genève. « Les agences de gestion des urgences auraient pu procéder à l'évacuation. »
L'OMM a déclaré plus tôt cette semaine que le Centre météorologique national avait émis un avertissement de 72 heures avant l'inondation, informant toutes les agences gouvernementales par courrier électronique et par les médias.
Les autorités de l'est de la Libye ont alerté la population de la présence de la tempête et ont ordonné le 9 septembre d'évacuer les zones côtières par crainte de la montée du niveau de la mer. Mais il n’y a eu aucun avertissement de rupture du barrage.
Quel est l’impact du conflit ?
L’ampleur des dégâts reflète l’intensité de la tempête mais aussi la vulnérabilité de la Libye. La Libye a été divisée pendant la majeure partie de la dernière décennie, avec deux gouvernements distincts à l’est et à l’ouest, souvent en désaccord l’un avec l’autre, causant des difficultés à la population.
Les deux barrages qui se sont effondrés à l'extérieur de Derna ont été construits dans les années 1970. Un rapport d'audit de l'État de 2021 indique que les barrages ne sont toujours pas entretenus malgré plus de 2 millions d'euros alloués à cet effet en 2012.
Le Premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, Abdul-Hamid Dbeibah, a reconnu les problèmes de maintenance lors d'une réunion du Cabinet le 14 septembre et a appelé le procureur général à ouvrir une enquête urgente sur l'effondrement du barrage.
Alors que le gouvernement de l'est de la Libye, basé à Tobrouk, dirige les efforts de secours, le gouvernement occidental, basé à Tripoli, a alloué l'équivalent de 412 millions de dollars pour reconstruire Derna et d'autres villes de l'est, et un groupe armé à Tripoli a envoyé un convoi d'aide humanitaire.
Situation actuelle
Le ministre de la Santé de l'est de la Libye, Othman Abduljaleel, a déclaré le 14 septembre que Derna avait commencé à enterrer les morts, principalement dans des fosses communes.
Le ministre a déclaré que plus de 3 000 corps avaient été enterrés au matin du 14 septembre, tandis que plus de 2 000 autres étaient encore en cours de traitement.
Les équipes de secours effectuent toujours des recherches à l'intérieur des bâtiments effondrés dans le centre-ville et des plongeurs fouillent les eaux au large de Derna, a déclaré M. Abduljaleel.
Ce chiffre n'inclut pas les personnes ensevelies sous la boue et les décombres, notamment les voitures renversées et les blocs de béton atteignant jusqu'à quatre mètres de haut. Les sauveteurs éprouvent des difficultés à acheminer du matériel lourd vers les zones touchées.
Situation des victimes
Au 14 septembre, le Croissant-Rouge libyen indiquait que 11 300 personnes avaient été tuées et que plus de 10 100 étaient portées disparues. Toutefois, les responsables locaux affirment que le nombre de morts pourrait être bien plus élevé que le chiffre officiel.
Dans des déclarations à la chaîne de télévision saoudienne Al Arabia le 14 septembre, le maire de Derna, Abdel-Moneim al-Ghaithi, a déclaré que le nombre pourrait atteindre 20 000, car certaines zones environnantes ont également été emportées.
Le ministre de la Santé de l'est de la Libye a déclaré que la tempête avait également tué environ 170 personnes dans d'autres régions, notamment dans les villes de Bayda, Susa, Um Razaz et Marj.
Trung Kien (selon Reuters)
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