Tel-Aviv a accepté d'écouter l'avis de Washington avant de lancer une opération terrestre contre la ville de Rafah dans la bande de Gaza, selon des responsables américains.
« Ils nous ont assuré qu'ils n'entreraient pas à Rafah tant que les États-Unis n'auraient pas eu l'occasion de partager leurs vues et leurs préoccupations avec Israël », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, le 28 avril.
Le responsable a déclaré que lors de son voyage au Moyen-Orient, le secrétaire d'État américain Anthony Blinken continuera à faire pression pour que des efforts soient déployés afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu d'une durée d'au moins six semaines dans la bande de Gaza. M. Blinken est arrivé aujourd’hui en Arabie saoudite et devrait se rendre en Israël cette semaine.
« Ce que nous espérons, c'est que les parties puissent parvenir à quelque chose de plus durable après la fin du cessez-le-feu de six jours », a déclaré le porte-parole Kirby. Il a également révélé qu'Israël a commencé à respecter les engagements pris envers le président américain Joe Biden et que le nombre de camions d'aide entrant dans le nord de la bande de Gaza augmente.
L'information a été donnée par M. Kirby après qu'un haut responsable de la défense israélienne a déclaré le 24 avril que l'armée du pays était prête à évacuer les civils de Rafah pour lancer une attaque sur la ville, malgré les avertissements de la communauté internationale sur le risque d'une catastrophe humanitaire si Israël faisait cela.
Réfugiés palestiniens à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 28 avril. Photo : AFP
Lors d’un appel téléphonique plus tôt ce mois-ci, le président Biden a demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de protéger les civils palestiniens et les travailleurs humanitaires étrangers dans la bande de Gaza, sinon Washington limiterait son soutien à Tel-Aviv dans son conflit avec le Hamas.
Il semble que ce soit la première fois que les États-Unis posent des conditions à Israël depuis le début du conflit dans la bande de Gaza en octobre 2023.
Environ 1,5 million de Palestiniens sont concentrés à Rafah après avoir fui d’autres zones de la bande de Gaza. Washington avait précédemment déclaré qu'il ne soutiendrait pas Tel-Aviv dans le lancement d'une opération dans la ville si l'armée israélienne ne parvenait pas à élaborer un plan approprié et crédible pour garantir qu'aucune crise humanitaire ne survienne.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé le 28 avril les Etats-Unis à demander à Israël de mettre fin à son offensive sur Rafah, ajoutant que Washington est le seul pays capable d'empêcher Tel-Aviv de le faire. Il a également averti que même un petit raid sur Rafah forcerait toute la population à fuir et provoquerait « la plus grande catastrophe humanitaire de l'histoire palestinienne ».
Selon les autorités sanitaires locales, le conflit dans la bande de Gaza a fait 34 454 morts et 77 575 blessés au 28 avril, principalement des femmes et des enfants.
Localisation de Rafah et des villes de la bande de Gaza. Graphiques : BBC
Pham Giang (Selon Reuters, AFP )
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