Le ministre français des Affaires étrangères Colonna a déclaré que le président syrien al-Assad devrait être jugé après « des centaines de morts » et « l'utilisation d'armes chimiques » dans la guerre civile.
Interrogée lors d'une interview télévisée le 23 mai pour savoir si elle souhaitait traduire en justice le président syrien Bachar al-Assad, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré que « la réponse est oui ». Elle a ajouté que « la lutte contre la criminalité, contre l'impunité, fait partie de la politique étrangère de la France ».
Le président syrien Bachar el-Assad assiste à une réunion à Damas en 2020. Photo : AFP
Ces commentaires interviennent alors que les relations entre la Syrie et les pays de la région se réchauffent après plus d’une décennie de tensions. Le 18 mai, M. Assad est arrivé en Arabie saoudite pour assister au sommet de la Ligue arabe, 12 ans après la suspension de la Syrie de l'organisation.
Mme Colonna a toutefois déclaré que Paris ne changerait pas sa politique à l'égard des dirigeants syriens. « Il faut se rappeler qui est Bachar el-Assad. Il a été un leader d'opposition à son propre peuple pendant plus de dix ans », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
Elle a également souligné que l’Union européenne (UE) n’avait absolument pas l’intention de lever les sanctions contre le gouvernement syrien.
« Tant qu'il ne change pas, qu'il ne s'engage pas en faveur de la réconciliation, de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre la drogue et qu'il ne respecte pas ses engagements, il n'y a aucune raison pour que nous changions notre attitude à son égard », a déclaré Mme Colonna. « Je pense que c’est lui qui doit changer, et non l’attitude de la France. »
Plusieurs gouvernements et organisations internationales ont accusé le régime d’Assad d’utiliser des armes chimiques contre des civils. En janvier, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a déclaré que l'armée de l'air syrienne avait largué des bombes de gaz toxique à Douma, alors l'un des derniers bastions de l'opposition près de la capitale, en 2018, tuant 43 personnes. Damas a nié à plusieurs reprises les allégations d’armes chimiques.
Il y a douze ans, la Ligue arabe a suspendu l'adhésion de la Syrie en signe de protestation contre sa gestion des manifestations dans le pays. Les manifestations se sont ensuite transformées en une guerre civile qui continue encore aujourd’hui, tuant plus de 500 000 personnes et déplaçant des millions de personnes. Plus tôt ce mois-ci, la Ligue arabe a réadmis la Syrie, mettant fin à sa politique d’isolement du président Assad.
Les pays de la région voulaient autrefois renverser le président Assad, mais ont progressivement changé de position à mesure qu’il continuait à détenir le pouvoir et à récupérer les territoires perdus avec le soutien crucial de la Russie et de l’Iran. Les Émirats arabes unis (EAU) ont rétabli leurs relations avec la Syrie en 2018 et ont récemment mené des efforts pour réintégrer Damas dans la région.
L'activité diplomatique entre les pays et Damas s'est intensifiée après le tremblement de terre qui a frappé la Syrie et la Turquie en février, incitant de nombreuses parties à fournir une aide humanitaire au pays.
Cependant, tous les pays de la région n’ont pas été prompts à améliorer leurs relations avec le régime d’Assad. Le Qatar affirme qu'il ne normalisera pas ses relations avec la Syrie tant qu'une solution à la crise n'aura pas été trouvée.
Les États-Unis se sont également fermement opposés à la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe. « Nous ne pensons pas que la Syrie mérite d'être réadmise au sein de la Ligue arabe à ce stade. Nous ne normaliserons pas nos relations avec le régime d'Assad et ne soutiendrons pas nos alliés et partenaires dans cette voie », a déclaré Vedant Patel, du Département d'État américain, le 8 mai.
Huyen Le (Selon l'AFP )
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