Durant la campagne de Dien Bien Phu, l’ennemi connaissait bien le pouvoir destructeur de la pluie sur les routes d’approvisionnement. C'est pourquoi, dès le début de la campagne, ils ont voulu créer de la pluie artificielle, mais sans succès. La saison des pluies précoce les a aidés.
Du côté ennemi : Le 25 avril, Langlais compte ses forces et constate qu'il reste encore 1 400 hommes, 8 canons de 105 mm et 2 chars..., le colonel fraîchement promu décide de lancer une bataille de secours. Le 26 avril, quatre des meilleurs pelotons nord-africains furent sélectionnés pour attaquer nos tranchées au nord-ouest de la zone C. Langlais rapporta qu’il n’y avait qu’une seule de nos tranchées à cet endroit. Mais lorsque les soldats de la 9e compagnie algérienne percèrent, ils se retrouvèrent coincés entre deux lignes de tranchées et durent demander des renforts pour s'échapper. Langlais décida qu'il fallait punir certains lâches pour en faire un exemple. Le lieutenant Benthabich, commandant l’unité, a été appelé. Langlais ordonna que deux des fugitifs soient abattus. Certains officiers français semblaient d’accord.
Soldats français à Dien Bien Phu. Archives photographiques
Benthabich retourna dans sa compagnie et dit : « Je ne peux assigner personne. Tout le monde pense être aussi courageux et avoir combattu de toutes ses forces. S'il faut tirer, tuez-les tous. Quand vos légionnaires ne peuvent pas briser l'encerclement et doivent fuir, il est impossible de tirer sur qui que ce soit ! Aucun Algérien n'acceptera un traitement aussi injuste. » Le lieutenant ajouta alors : « Colonel, croyez-moi, nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller les quelques soldats dont nous disposons. J'ai perdu quatre hommes, et un seul a été libéré ! » Langlais a été contraint de revenir sur sa décision.
De notre côté : l’ennemi espère prolonger la guerre en frappant durement les voies d’approvisionnement. Ils savaient très bien qu’après chaque attaque, nos troupes devaient attendre que des munitions et du riz leur soient livrés par l’arrière. Les routes situées sur les cols de haute montagne, les sections sujettes aux inondations et les ponts sur les routes isolées deviennent des abris anti-bombes.
À l'arrière, le col de Giang en descendant de Cao Bang, le col de Ca en descendant de Lang Son, le col de Khe reliant Thai Nguyen à Tuyen Quang, le col de Lung Lo reliant Yen Bai à Son La, furent les cibles des bombardements. Sur la ligne de campagne, les bombes ennemies continuaient de pleuvoir sur le col de Pha Din et sur les plaques tournantes du trafic de Co Noi et Tuan Giao.
Mais il y a une autre catastrophe : la pluie. La pluie sait mieux que les bandits exploiter les faiblesses de la route. Toutes nos routes sont étroites et mauvaises, et ont été endommagées auparavant, mais ont récemment été rapidement restaurées avec de l'asphalte nivelé. Dès que le temps sèche, les véhicules à moteur rencontrent de nombreuses difficultés pour passer. La pluie a créé des marécages de 10 km de long. La pluie tombait en trombes, recouvrant la route. Parfois, des pans entiers de route à flanc de montagne étaient emportés dans l'abîme. L’ennemi était bien conscient du pouvoir destructeur de la pluie sur les voies d’approvisionnement. Dès le début de la campagne, ils ont voulu créer de la pluie artificielle, mais sans succès. La saison des pluies précoce les a aidés.
Des soldats et des ouvriers ont dégagé la route de Tuan Giao à Dien Bien Phu. Archives photographiques
L’artillerie manque sérieusement de munitions. Il y avait des jours où chacun de nos canons n'avait plus que deux ou trois balles. Le tir de plus de 3 cartouches de 105 mm nécessite l'autorisation du chef d'état-major, le tir de plus de 10 cartouches nécessite l'autorisation du commandant en chef. Durant cette période, certains chercheurs occidentaux ont exagéré le nombre de nos obus d'artillerie à Dien Bien Phu. Certains calculent que nous avons tiré environ 350 000 balles. Selon eux, la partie française a utilisé 132 000 balles au cours de la campagne, sans compter la puissance de feu des chars et surtout de l'armée de l'air. En fait, en ce qui concerne les munitions de 105 mm, nous n'avions qu'un total d'environ 20 000 cartouches, dont 11 000 cartouches provenant du butin de guerre de la campagne frontalière, 3 600 cartouches fournies par la Chine avec l'artillerie, 440 cartouches provenant du butin de guerre du front central du Laos et environ 5 000 cartouches capturées dans les parachutes ennemis.
Dans le champ ouest, nos troupes ont creusé des tranchées autour des fortifications et ont creusé des lignes de drainage sur le champ de bataille. Le personnel de première ligne s’est concentré sur la recherche de moyens de réaliser des tranchées surélevées pour faire face aux eaux de crue. Chaque fois qu'il voyait un nuage sombre apparaître au sommet de la montagne, un éclair dans la nuit, le commandant se sentait agité. Nous avons tout préparé pour affronter la saison des pluies. Mais il est préférable de mettre fin au sort de l’ennemi avant l’arrivée de la saison des pluies.
Coordonner avec le champ de bataille de Dien Bien Phu
Pour avoir des renforts pour le champ de bataille de Dien Bien Phu qui était en danger, le 25 avril 1954, l'ennemi ordonna au 1er Corps Mobile, à 3 bataillons distincts et à un bataillon d'artillerie de se replier sur Thakhek par la route 12. Sur le chemin de la retraite, ils furent interceptés par le 18e régiment et les forces amies à chaque étape, usant et détruisant un certain nombre d'entre eux. Avant que la campagne de Dien Bien Phu n'entre dans sa phase finale, notre offensive et celle de nos amis au centre du Laos a pris fin. Au cours de cette opération, nous et nos amis avons éliminé près de 3 000 soldats ennemis du combat, continuant à retenir un grand nombre de leurs troupes mobiles d’élite dans le centre du Laos.
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