Cinquante-trois pour cent des lacs étudiés ont perdu de l’eau, à un rythme d’environ 22 milliards de tonnes par an entre 1992 et 2020.
Vue du lac Elizabeth, un lac asséché depuis plusieurs années en raison de la sécheresse et de la chaleur extrême dans la région, en 2021. Photo : Reuters/Aude Guerrucci
Plus de la moitié des grands lacs du monde ont rétréci depuis le début des années 1990, en grande partie à cause du changement climatique, ce qui suscite des inquiétudes quant aux ressources en eau pour l'agriculture, l'hydroélectricité et les humains, selon une nouvelle étude menée par une équipe internationale d'experts et publiée dans la revue Science le 18 mai.
Certaines des ressources en eau douce les plus importantes de la planète – de la mer Caspienne entre l'Europe et l'Asie au lac Titicaca en Amérique du Sud – perdent de l'eau à un rythme cumulé d'environ 22 milliards de tonnes par an depuis près de trois décennies, affirment les experts. Cette quantité d’eau représente environ 17 fois le volume du lac Mead, le plus grand réservoir des États-Unis.
Selon Fangfang Yao, hydrologue de surface à l'Université de Virginie qui a dirigé l'étude, 56 % du déclin des lacs naturels est dû à la consommation humaine et au réchauffement climatique, ce dernier étant responsable de la plus grande part. Près de 2 milliards de personnes vivant autour des lacs asséchés sont directement touchées.
Les climatologues supposent généralement que les zones arides du monde deviendront plus sèches en raison du changement climatique, tandis que les zones humides deviendront plus humides. Cependant, de nouvelles recherches révèlent que les zones humides perdent également des quantités importantes d’eau.
L’équipe d’experts a utilisé des mesures par satellite combinées à des modèles hydrologiques et climatiques pour évaluer près de 2 000 grands lacs. Ils ont constaté que l’utilisation non durable de l’eau par l’homme, les changements dans les précipitations et le ruissellement, la sédimentation et la hausse des températures ont provoqué une baisse du niveau des lacs à l’échelle mondiale. Parmi ceux-ci, 53 % des lacs ont diminué entre 1992 et 2020. Seul un quart environ des lacs étudiés ont vu leur niveau d’eau augmenter, souvent en raison de la construction de barrages dans des zones reculées comme le plateau Qinghai-Tibet.
Les scientifiques affirment depuis longtemps que le réchauffement climatique doit être maintenu en dessous de 1,5 degré Celsius pour éviter les conséquences les plus catastrophiques du changement climatique. Le monde se réchauffe actuellement d’environ 1,1 degré Celsius.
Une étude réalisée le 18 mai a montré que l’exploitation non durable des ressources par l’homme a provoqué l’assèchement de nombreux lacs, comme la mer d’Aral en Asie centrale et la mer Morte au Moyen-Orient. Pendant ce temps, les lacs d’Afghanistan, d’Égypte et de Mongolie sont affectés par la hausse des températures, ce qui pourrait entraîner une augmentation des pertes d’eau dans l’atmosphère.
Thu Thao (Selon Reuters )
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