Le Hezbollah attaque Israël avec des missiles copiés de Tel Aviv

L'installation militaire israélienne a été attaquée par le Hezbollah avec des missiles Almas, que l'Iran a copiés de la ligne Spike de Tel Aviv par rétro-ingénierie.

Les forces du Hezbollah au Liban ont publié le 26 janvier une vidéo montrant le lancement de missiles sur une « base de reconnaissance » militaire israélienne près de la frontière entre les deux pays. Une vidéo capturée par une caméra montée sur le missile montre le missile lancé vers une installation avec plusieurs hautes tours sur la montagne, puis s'écrasant sur une structure en forme de dôme.

Sur la base des informations contenues dans la vidéo, l'expert militaire Tyler Rogoway a déterminé que le missile utilisé par le Hezbollah dans l'attaque était un missile guidé antichar iranien Almas (ATGM). Ce qui est particulier, c'est que cette arme a été fabriquée par Téhéran en copiant la ligne ATGM Spike produite par Israël.

« Le Hezbollah a capturé un certain nombre de missiles Spike lors du conflit avec Israël en 2006 et les a transférés à l'Iran, qui a ensuite utilisé la rétro-ingénierie pour développer le missile Almas », a déclaré l'expert.

Le Hezbollah attaque Israël avec des missiles Tel Aviv « copiés » — Le Hezbollah lance des missiles sur des cibles israéliennes dans une vidéo publiée le 26 janvier. Vidéo : *Hezbollah*

Introduit dans les années 1980, le Spike est une gamme d'ATGM équipés d'une ogive HEAT à double charge pour contrer les véhicules blindés équipés d'un blindage réactif explosif ou d'autres cibles renforcées. Ce type de missile peut être tiré depuis des hélicoptères, des véhicules, des navires de guerre ou des lanceurs transportés par des équipages d'infanterie.

La version la plus grande et la plus longue portée actuelle est le Spike NLOS, avec une portée de 32 km lorsqu'il est lancé depuis le sol et de 50 km s'il est tiré depuis un hélicoptère volant à haute altitude.

Au moment de son lancement, le missile Spike a été salué pour sa capacité à se verrouiller après le lancement (LOAL), lui permettant d'engager des cibles au-delà de la ligne de vue, comme des objets cachés derrière des obstacles, ainsi que de changer de cible en vol.

La plupart des variantes du Spike sont connectées à l'opérateur via un câble fin attaché à la queue du missile, tandis que d'autres versions, telles que la série Spike NLOS à portée étendue, utilisent une liaison de données sans fil pour recevoir des informations de l'opérateur.

Lanceur de missiles Almas. Photo : Drive — Lanceur de missiles Almas. Photo : *Drive*

Selon Rogoway, le missile Almas, annoncé pour la première fois par l'Iran en 2021, a le même principe de fonctionnement que la série Spike et existe en de nombreuses versions différentes, notamment portatives, lancées au sol ou aéroportées.

« Une arme comme Almas constituerait un défi particulier pour l'armée israélienne, car elle pourrait engager des cibles que les ATGM traditionnels ne peuvent pas atteindre, comme la tour d'observation chargée de capteurs dans la vidéo », a déclaré Rogoway.

Le Hezbollah contrôle une partie de la capitale Beyrouth, le sud du Liban et une grande partie de la vallée de la Bekaa. L'organisation dispose également d'une représentation politique , détenant des sièges au parlement libanais et contrôlant ces dernières années, avec ses alliés, plusieurs ministères et agences gouvernementales. Le Hezbollah est réputé pour posséder une puissance militaire assez moderne, « plus efficace au combat » que de nombreux autres groupes armés du Moyen-Orient, grâce au soutien de l'Iran en matière d'armes.

Le Hezbollah a fréquemment attaqué le territoire israélien depuis le début du conflit dans la bande de Gaza en octobre 2023, en signe de soutien au Hamas, l'allié du groupe militant. L'armée israélienne a également frappé à plusieurs reprises des cibles du Hezbollah au Liban en réponse aux actions militaires du groupe.

Plus de 190 personnes ont été tuées au Liban dans des raids israéliens, dont environ 140 membres du Hezbollah. Les responsables israéliens affirment que 15 personnes ont été tuées dans des affrontements avec des militants dans le nord, dont neuf soldats et six civils.