Selon AP, le plan de M. Johnson (un républicain) est de continuer à fournir un financement aux agences et programmes gouvernementaux jusqu'au 19 janvier 2024 et au 2 février 2024 (divisé en 2 groupes différents). Il s’agit d’une approche rarement adoptée en matière de dépenses fédérales temporaires. En règle générale, les législateurs prolongent la période de mise en place du budget jusqu’à une certaine date pour tous les programmes.
M. Johnson a décidé d’adopter une approche hybride, répondant aux inquiétudes des républicains qui voulaient éviter de faire face à un projet de loi de dépenses massif juste avant les vacances. Selon lui, le plan en « deux étapes » ci-dessus aide le Parti républicain à la Chambre des représentants des États-Unis à « se placer dans la meilleure position pour lutter et apporter la victoire au camp conservateur ». Le plan n’inclut pas les fonds demandés par le président américain Joe Biden pour Israël, l’Ukraine ou la frontière américano-mexicaine.
La Maison Blanche reste en désaccord avec les républicains sur le budget.
Bien qu'ils ne soutiennent aucune forme de dépenses temporaires, les républicains radicaux de la Chambre des représentants ont déjà indiqué qu'ils faciliteraient l'adoption du plan de M. Johnson, donnant ainsi aux législateurs plus de temps pour négocier un accord à long terme. Mais certains membres du groupe ont exprimé leurs critiques peu après la révélation du plan, le 11 novembre.
Pendant ce temps, l’administration Biden a déclaré que le plan n’était « pas sérieux », impraticable et constituait une menace pour la sécurité nationale. Selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, la proposition de M. Johnson est une « recette » pour plus de chaos pour les républicains et davantage de fermetures du gouvernement. « Les républicains de la Chambre doivent cesser de perdre du temps sur leurs propres divisions internes, faire avancer les choses et travailler ensemble de manière bipartite pour empêcher une fermeture du gouvernement », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement fédéral américain fonctionne dans le cadre du budget approuvé par les deux chambres du Congrès l’année dernière. Face au risque d'un shutdown du gouvernement à la fin de l'année fiscale le 30 septembre, le Congrès américain a adopté une « résolution continue » (CR) pour fournir un financement temporaire au gouvernement pendant 47 jours, jusqu'au 17 novembre.
Le nouveau plan budgétaire provisoire doit être adopté à la fois par la Chambre contrôlée par les républicains et par le Sénat contrôlé par les démocrates avant de pouvoir atteindre le bureau du président Biden. S’il n’y a pas d’accord d’ici le 18 novembre, la plus grande économie du monde en ressentira immédiatement les conséquences :
1,5 million d'employés du gouvernement fédéral ne seront pas payés, la plupart des installations fédérales, y compris les parcs nationaux, fermeront et des secteurs comme l'aviation pourraient être perturbés, selon l'AFP.
Les traces du prédécesseur
M. Johnson, qui a remporté le poste de président de la Chambre des représentants il y a moins de trois semaines, pourrait compromettre son propre avenir politique si son plan actuel ne parvient pas à obtenir suffisamment de soutien pour être adopté et s'il est contraint de présenter une proposition que les démocrates peuvent accepter.
Le gouvernement américain a évité de justesse un arrêt des activités économiques début octobre après que le prédécesseur de M. Johnson, Kevin McCarthy, a présenté un plan budgétaire temporaire bipartisan. Mais cette action a conduit au limogeage de M. McCarthy quelques jours plus tard et la Chambre des représentants des États-Unis s'est retrouvée presque paralysée pendant un mois sans président.
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