Des millions d'électeurs de la nation transcontinentale eurasienne se rendent aux urnes pour voter aux élections présidentielles et parlementaires , qui, selon les observateurs, constitueront le test le plus difficile à ce jour pour le président Recep Tayyip Erdogan après 20 ans au pouvoir.
Les bureaux de vote à travers la Turquie ont ouvert à 8 heures, heure locale (12 heures, heure du Vietnam) le 14 mai et fermeront à 17 heures le même jour (21 heures, heure du Vietnam).
Selon le Conseil électoral suprême turc (YSK), un total de 191 885 urnes ont été installées dans 973 districts et 1 094 commissions électorales de district à travers le pays pour élire le président et 600 membres de la Grande Assemblée (Parlement turc) pour le prochain mandat de cinq ans.
Plus de 64,1 millions d'électeurs voteront dans leur pays et à l'étranger, dont environ 4,9 millions voteront pour la première fois. Le nombre d’électeurs en prison était de 53 172.
Lors de l'élection présidentielle, les électeurs turcs choisiront entre M. Erdogan, chef du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, M. Kemal Kilicdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP) d'opposition et M. Sinan Ogan de l'Alliance ATA. M. Muharrem Ince, un autre candidat à la présidence, s’est soudainement retiré de la course le 11 mai.
M. Recep Tayyip Erdogan, actuel président de la Turquie, chef du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir. Photo : Getty Images
Un candidat a besoin de plus de la moitié des voix présidentielles pour gagner. Toutefois, si aucun candidat n’atteint la barre des 50 %, les deux premiers candidats s’affronteront lors d’un second tour de scrutin (second tour) qui aura lieu deux semaines après la date officielle des élections générales.
M. Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, est l'actuel président de la Turquie. Il est au pouvoir depuis 20 ans, d’abord comme Premier ministre (2003-2014), puis comme président.
Il brigue actuellement un troisième mandat consécutif à la présidence. Il pourrait s'agir de l'élection la plus difficile à laquelle M. Erdogan ait été confronté au cours de sa carrière politique , car l'opposition s'unit derrière le candidat Kemal Kilicdaroglu.
M. Kemal Kilicdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP), principal adversaire de M. Erdogan. Photo : Times of Israel
M. Kilicdaroglu, 74 ans, dirige le parti d'opposition CHP depuis plus d'une décennie. Avant d’entrer en politique, il a travaillé au ministère turc des Finances, puis a dirigé le secteur des assurances sociales dans les années 1990.
Il a également affronté M. Erdogan à trois reprises, mais a perdu à chaque fois. Cette fois, M. Kilicdaroglu a été désigné par une alliance de six partis d'opposition comme candidat à la présidence de la Turquie et suit de près M. Erdogan dans les sondages juste avant les élections générales.
Si M. Erdogan gagne, il redoublera certainement d’efforts dans ses programmes nationaux et étrangers, notamment envers la Russie, l’Europe et les États-Unis. Il continuera à adopter une approche mixte envers les grandes puissances en équilibrant les intérêts de la Turquie avec ceux de l'Occident et de la Russie. M. Erdogan maintiendra l'adhésion de la Turquie à l'OTAN tout en renforçant les liens commerciaux et géopolitiques avec la Russie.
Un citoyen turc vivant au Koweït tient un bulletin de vote avec quatre candidats à la présidentielle, le 5 mai 2023. Parmi les quatre candidats, M. Muharrem Ince s'est soudainement retiré de la course le 11 mai 2023. Photo : Daily Sabah
D’un autre côté, si M. Kilicdaroglu gagne, il pourrait être enclin à revenir sur certaines des politiques économiques et politiques nationales de son prédécesseur et à annuler certaines des mesures illibérales adoptées depuis le coup d’État manqué de 2016.
Mais à en juger par les faits historiques, les dirigeants en Turquie et ailleurs ont tendance à conserver les pouvoirs exécutifs et les privilèges qu’ils ont hérités de leurs prédécesseurs. Le test pour M. Kilicdaroglu pourrait être sa volonté et sa capacité à annuler les réformes constitutionnelles de M. Erdogan et à rétablir le système parlementaire.
M. Kilicdaroglu, qui manque d’expérience en politique étrangère, s’est trop concentré sur les questions intérieures et sur la crise économique. S'il est élu, il est probable qu'il adoucisse le ton de la Turquie envers ses partenaires occidentaux et l'OTAN, et qu'il supprime son droit de veto sur l'adhésion de la Suède à l'alliance militaire.
Outre M. Erdogan et M. Kilicdaroglu, un autre candidat se présente à la présidence de la Turquie, M. Sinan Ogan. M. Ogan, 55 ans, représente l’Alliance nationaliste ATA .
Minh Duc (selon Al Jazeera, Agence Anadolu)
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