Le conflit entre Israël et le Hamas a non seulement détruit la quasi-totalité de la bande de Gaza, mais a également complètement épuisé l’économie de la région.
Près d’un quart des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits ou gravement endommagés. (Source : AP) |
L'Organisation des Nations Unies (ONU) prévient depuis longtemps qu'il faudra peut-être des décennies pour reconstruire la bande de Gaza après les attaques d'Israël contre le Hamas. Cependant, plus d'un an après le début du conflit, les experts estiment qu'il faudra des siècles pour redonner à cette bande de terre sa « forme » d'avant-guerre.
Désolation par les bombes
Un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) du 21 octobre affirme que même si le conflit se termine le lendemain ou si la bande de Gaza revient avant le 7 octobre 2023, il faudra jusqu'à 350 ans pour que l'économie de la région revienne à son état d'avant-guerre.
Le conflit actuel aggrave les blessures et épuise encore davantage l’économie de la région. De nombreuses zones résidentielles ont été détruites, des routes et des infrastructures essentielles ont été détruites. Même si un cessez-le-feu est obtenu, un retour aux conditions d’avant octobre 2023 ne mettra pas la bande de Gaza sur la voie du redressement et du développement durable, a déclaré la CNUCED.
« Si la tendance de croissance de 2007 à 2022 revient à un taux de croissance moyen de seulement 0,4 %, il faudra 350 ans à Gaza pour retrouver son niveau de PIB de 2022 », souligne le rapport.
L'auteur du rapport, Rami Alazzeh, a basé l'effondrement de l'économie de la bande de Gaza au cours des sept premiers mois du conflit sur le taux de croissance moyen du PIB de la région de 2007 à 2022 pour calculer le temps nécessaire à la reprise. Toutefois, selon M. Alazzeh, le retour de la bande de Gaza à son état antérieur dépend de la situation réelle à laquelle la bande est susceptible d’être confrontée.
Fin janvier 2024, la Banque mondiale estimait le coût de la bande de Gaza à 18,5 milliards de dollars, soit presque la production économique combinée de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 2022. Mais c’était avant qu’Israël ne lance sa féroce offensive terrestre dans la ville frontalière de Rafah, au sud du pays. Selon l'ONU, 66 % des structures de la région ont été détruites ou gravement endommagées, et plus de 227 000 logements ont subi des dommages importants.
Il faudrait 40 ans pour reconstruire toutes les maisons détruites dans le cadre du Mécanisme de reconstruction de Gaza, a déclaré la Coalition internationale pour le soutien aux abris dirigée par le Conseil norvégien pour les réfugiés. Le mécanisme a été créé après le conflit de 2014 pour faciliter la reconstruction sous la stricte supervision israélienne. Cependant, depuis lors, ce processus a souvent été retardé.
Même dans le scénario le plus optimiste, en supposant un taux de croissance régional projeté pouvant atteindre 10 %, il faudrait encore des décennies à la bande de Gaza pour se rétablir.
Des perspectives sombres
En supposant l’absence de campagne militaire, la libre circulation des biens et des personnes, une reprise significative des investissements et un taux de croissance démographique annuel de 2,8 %, d’ici 2050, le PIB par habitant de Gaza reviendrait à son niveau de 2022, selon la CNUCED.
Le rapport publié le 22 octobre par le Programme des Nations Unies pour le développement a également montré que, dans le cas d’investissements importants et de la levée des restrictions économiques, l’économie palestinienne, y compris celle de la Cisjordanie, pourrait se redresser progressivement d’ici 2034.
Depuis mai 2024, Israël contrôle tous les postes frontières de la bande de Gaza, ce qui rend difficile l’acheminement de nourriture et d’aide d’urgence dans la région par l’ONU et les organisations humanitaires internationales. Les combats devraient se poursuivre et la bande de Gaza reste en proie à des troubles.
Il n’y a actuellement aucun signe que les donateurs internationaux soient prêts à aider à reconstruire la bande de Gaza, en particulier alors que les combats se poursuivent ou que le territoire reste sous contrôle israélien.
Les États du Golfe comme l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis (EAU) n’accorderont de financement que s’il existe une feuille de route claire pour la création d’un État palestinien, ce à quoi le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’oppose fermement.
À l’heure actuelle, le conflit continue de s’intensifier et ne montre aucun signe d’arrêt. Début octobre 2024, Israël a lancé une autre opération d’envergure dans le nord de la bande de Gaza, qui était la zone la plus dévastée, accusant le Hamas de s’y regrouper.
« Les gens appellent à un cessez-le-feu, mais ils oublient que lorsque le cessez-le-feu sera mis en œuvre, 2,2 millions de Palestiniens se réveilleront sans abri, avec des enfants sans école, sans universités, sans hôpitaux ni routes », a souligné M. Alazzeh.
Selon cet expert, il faudra beaucoup de temps pour que la bande de Gaza se reconstruise et ce processus est certainement impossible si la zone continue d'être bloquée.
L’avenir de la bande de Gaza après le conflit avec Israël a toujours semblé sombre, et la reconstruction devrait prendre des siècles. Même si un cessez-le-feu peut contribuer à apaiser la violence dans la région, la reconstruction est gravement entravée tant que la région reste embourbée dans des politiques de blocus, un manque d’investissement international et une instabilité politique.
Sans un soutien fort de la communauté internationale et une amélioration des conditions économiques et sociales dans la bande de Gaza, la perspective d’une reprise rapide risque d’être un objectif lointain.
Source : https://baoquocte.vn/dai-gaza-mat-bao-lau-de-vuc-day-tu-tro-tan-291244.html
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