Mon père est né en 1954, à une époque où le pays était encore divisé. À l'âge de vingt et un ans, il rejoint les forces armées. Au cours de la campagne du printemps 1975, mon père était l'un des soldats présents à la féroce bataille de Xuan Loc (Dong Nai) - l'endroit considéré comme la « porte d'acier » protégeant Saigon. Ba a déclaré qu'à ce moment-là, son unité marchait toute la nuit, à travers des forêts d'hévéas, traversait des ruisseaux rocheux, transportait des munitions et des rations et s'approchait progressivement du champ de bataille. Le bruit des canons grondait jour et nuit, le sol tremblait comme s'il allait exploser. Il y eut des jours de fortes pluies, les vêtements étaient trempés et froids, les pieds couverts de boue, mais personne ne se plaignait. Nous n'avions qu'un seul objectif : ouvrir la voie à Saïgon, retrouver la paix. Papa a dit, ses yeux s'illuminant même si sa voix baissait.
Le soleil d'avril est comme du miel qui coule. Je venais de sortir du bureau pour appeler mon père lorsque Saigon était en pleine effervescence avec les préparatifs du 50e anniversaire de la libération du Sud et du jour de la réunification nationale. Papa décrocha le téléphone, d'une voix grave et posée : « Mes anciens camarades m'ont appelé pour m'inviter à retourner sur l'ancien champ de bataille, mon fils. À Saïgon, pour visiter les lieux d'autrefois… mais je ne pourrai probablement pas y aller. » J'ai demandé à nouveau, à moitié en plaisantant, à moitié sérieusement : « Alors, tu te souviens du chemin d'entrée ? » Papa sourit et dit doucement : « Bien sûr que je m'en souviens. Xuan Loc – Long Khanh – puis Saigon. La route est semée d'embûches, mais le cœur des gens brûle. » Puis mon père resta silencieux un instant : « Mais maintenant, ma santé est fragile. Je ne peux plus continuer. Bon, regarde ça à la télé. Tu fais de grandes choses cette année, mon fils ? »
J'ai senti mon cœur se serrer. Je sais que mon père se souvient encore de chaque étape de cette marche, même si le temps a rendu sa mémoire moins intacte. Chaque mois d’avril, mon père sortait la vieille radio, la dépoussiérait, jouait une chanson de résistance et restait assis tranquillement pendant des heures. Dans les yeux de mon père, je vois une partie de mes souvenirs de jeunesse encore là, attendant juste qu'Avril revienne à la vie. « À cette époque, je voulais juste la paix, mon enfant. Certains sont partis et ne sont jamais revenus… » Papa a dit ça, tout en caressant encore la tasse de thé froide.
J'ai grandi en paix, sans connaître le bruit des bombes qui tombaient ni la scène de la séparation. Mais chacune des histoires de mon père est une tranche vivante de l’histoire, m’aidant à mieux comprendre la valeur de la liberté et les compromis silencieux derrière la nouvelle de la victoire. Les gens comme mon père ne se vantent pas bruyamment de leurs réalisations, ne se considèrent pas comme des « héros », vivent simplement une vie décente et préservent leurs souvenirs.
Ce jour-là, j'ai dit à mon père au téléphone : « Si tu ne peux pas entrer, j'irai à ta place. Je retournerai à Xuan Loc et à Saïgon, j'irai là où tu étais, je prendrai des photos et des vidéos pour que tu les voies. Raconte-moi tout, j'emporterai tous ces souvenirs avec moi. » Papa a dit doucement « oui », sa voix aussi légère que le vent de l'après-midi : « Alors je suis heureux. »
Avril n'est pas seulement une période de changement de saison, mais aussi une saison de souvenirs, où l'image d'un père assis pensivement sur le porche, où les soldats du passé ne peuvent désormais « marcher » qu'avec des souvenirs. Et pour moi, mon père n’est pas seulement un père, mais aussi un pont qui m’aide à comprendre, apprécier et préserver les valeurs sacrées de la nation. Un appel d'avril. Un voyage qui n'a pas encore commencé. Mais je crois, dans mon cœur, que mon père est toujours avec moi, comme les soldats du passé, même s'ils ne marchent plus, ils conservent encore leurs souvenirs et leurs croyances.
Bonjour amour, la saison 4, thème « Père » a été officiellement lancée à partir du 27 décembre 2024 sur quatre types de presse et d'infrastructures numériques de la Radio - Télévision et du Journal Binh Phuoc (BPTV), promettant d'apporter au public les merveilleuses valeurs de l'amour paternel sacré et noble. |
Source : https://baobinhphuoc.com.vn/news/19/171617/cuoc-goi-thang-tu
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