Le président français Emmanuel Macron est arrivé à l'aéroport de Berlin dans l'après-midi du 26 mai, entamant la première visite d'Etat d'un chef d'Etat français en Allemagne depuis 24 ans, à l'invitation de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.
La dernière visite d’État d’un président français en Allemagne remonte à celle de Jacques Chirac (1932-2019) en 2000. Bien sûr, pendant cet « intervalle » de près d’un quart de siècle, les chefs de gouvernement et les ministres des deux pays se sont rencontrés régulièrement, même tous les quelques mois. M. Macron lui-même est également un « visiteur régulier » de Berlin, rencontrant le chancelier allemand Olaf Scholz lors de divers événements, dans le but de coordonner les points de vue sur la politique étrangère et l’Union européenne (UE).
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier (2e à partir de la gauche) et son épouse Elke Buedenbender ainsi que le président français Emmanuel Macron (2e à partir de la droite) et son épouse Brigitte Macron en route pour assister à un événement dans le cadre du Festival de la démocratie le 26 mai à Berlin. (Source : AFP) |
Les deux présidents devraient donner le coup d'envoi de l'été sportif franco-allemand, qui comprendra le Championnat d'Europe de football et les Jeux olympiques. À Münster, le chef de l’Élysée se verra remettre le Prix international Westphalie pour la paix, qui récompense « une personnalité exceptionnelle engagée en faveur de la solidarité et de la paix en Europe ».
La présence de M. Macron en Allemagne ces jours-ci, selon le président Steinmeier, est « la preuve de la profonde amitié entre la France et l'Allemagne ». Cette visite d'Etat rare dans l'histoire des relations franco-allemandes est également l'occasion pour les deux plus grandes puissances de l'UE de tenter de montrer leur unité avant les élections au Parlement européen (PE) qui débutent le 6 juin. Les deux pays tenteront de trouver un terrain d'entente sur l'agenda de l'UE pour les cinq prochaines années.
Selon France 24 , cette visite est perçue comme un « bilan de santé » de la relation franco-allemande qui guide l'élaboration des politiques de l'UE, à un moment où l'Europe est confrontée à des défis majeurs : du conflit en Ukraine à la possibilité que Donald Trump soit élu président des États-Unis en novembre.
S'exprimant lors de son premier jour à Berlin, le dirigeant français a déclaré que l'on parle souvent des problèmes dans les relations franco-allemandes depuis des décennies, mais que les deux pays « réalisent ensemble des choses extraordinaires » et sont véritablement « au cœur de l'Europe ».
Il est à noter que le président Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz ont des styles de leadership très différents, s’affrontant même ouvertement sur des questions allant de la défense à l’énergie nucléaire. Toutefois, les deux dirigeants sont récemment parvenus à des compromis sur plusieurs fronts, de la réforme financière aux subventions du marché de l’électricité, permettant à l’UE de parvenir à des accords et de présenter un front plus uni.
M. Scholz et M. Macron veulent également montrer au monde extérieur qu’ils se comprennent. Dans une courte vidéo publiée sur le réseau social X, les deux dirigeants ont même parlé dans la langue de l'autre. M. Macron a lu une question d'un citoyen qui voulait savoir si le partenariat franco-allemand était toujours important. M. Scholz a répondu en français : « Bonjour chers amis, je confirme, vive l'amitié franco-allemande ! » M. Macron a répondu en allemand : « Merci Olaf, je suis tout à fait d'accord avec toi . » |
Selon TS. Yann Wernert, de l'Institut Jacques Delors de Berlin, a déclaré que les relations franco-allemandes « ont leurs tensions » mais qu'il était important que les deux parties aient « résolu certains sujets difficiles », comme s'entendre sur la nécessité d'élargir l'UE vers l'Est.
Mujtaba Rahman, directeur général pour l'Europe du cabinet de conseil Eurasia Group, a déclaré que la visite représentait « un effort au plus haut niveau politique pour démontrer que la relation progresse » mais « il existe encore des divergences fondamentales sur les grandes questions qui pèsent sur l'UE ».
L’une de ces lacunes réside dans les capacités de défense de l’Europe, en particulier si M. Trump remporte l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Les experts de la défense considèrent M. Trump comme un allié moins fiable pour l’Europe que le président sortant Joe Biden.
Plus tôt cette année, l'ancien président républicain Trump a déclaré qu'il ne défendrait pas les membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) contre une future attaque russe si les contributions de ces pays à l'alliance de défense étaient insuffisantes. Sans compter qu’il a également encouragé la Russie à « faire ce qu’elle veut ».
La France, pays doté de l'arme nucléaire qui a milité pour une défense européenne plus autonome, a critiqué la décision de l'Allemagne d'acheter une grande partie de son équipement aux États-Unis pour créer un « bouclier de défense aérienne » dans le cadre de l'initiative européenne Sky Shield.
Berlin, quant à lui, soutient qu’il n’existe pas d’alternative plus crédible que l’utilisation des armes américaines et que l’Europe n’a pas le temps d’attendre que son industrie de défense nationale se prépare à des menaces telles que l’hostilité russe.
La vitalité de la relation franco-allemande est cruciale pour la dynamique du continent européen, malgré de nombreuses divergences de politique et d’intérêts entre les deux pays sur un certain nombre de questions. La visite d'État du président Macron dans le pays voisin, avec un programme chargé avant les élections au Parlement européen, a donc attiré l'attention du public. Paris et Berlin peuvent-ils insuffler une nouvelle vie à leur relation historique dans le but de trouver un terrain d’entente sur le prochain agenda de l’UE ?
Les élections au Parlement européen de 2024 auront lieu du 6 au 9 juin dans les 27 États membres de l'UE. Cela est considéré comme une opportunité pour l’UE de mettre en œuvre des plans plus ambitieux. Dans un important discours de politique étrangère le mois dernier, le président Macron a lancé un avertissement sévère concernant les menaces qui pèsent sur l'Europe dans un monde en mutation, après le lancement par la Russie d'une campagne militaire en Ukraine en 2022. « Notre Europe est aujourd'hui confrontée à la vie et à la mort, et elle peut mourir. Cela dépend des choix que nous ferons », a affirmé le dirigeant français. |
Source : https://baoquocte.vn/tong-thong-phap-tham-duc-tim-kiem-dong-thuan-lap-day-khoang-trong-272731.html
Comment (0)