Les citoyens de Slovaquie, pays membre de l'OTAN et de l'UE, se rendront aux urnes le 23 mars pour choisir leur dirigeant pour les cinq prochaines années. Le vainqueur de l'élection remplacera la présidente sortante Zuzana Caputova, qui a annoncé qu'elle ne se représenterait pas.
Le vote devrait être une compétition entre les représentants de la coalition au pouvoir dirigée par le Premier ministre Robert Fico – qui est pro-russe et opposé à l’aide à l’Ukraine – et les candidats indépendants plus proches de l’opposition radicale.
Le président du Parlement slovaque, Peter Pellegrini, a fixé plus tôt cette semaine l'élection présidentielle dans ce pays d'Europe centrale au 23 mars, avec un second tour le 6 avril si aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier tour. Le second tour sera une course entre les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour.
M. Pellegrini, qui est également le chef du parti de centre-gauche Hlas (Voix) au sein de la coalition au pouvoir du Premier ministre populiste Robert Fico, a annoncé sa candidature. Si M. Pellegrini, 48 ans, remporte les élections, le pouvoir de la coalition sera considérablement renforcé.
« Si la direction du parti accepte de me nommer et que toutes les conditions sont remplies, j'annoncerai ma candidature le 19 janvier », a déclaré Pellegrini après avoir annoncé la date des élections lors d'une conférence de presse.
Outre le candidat de gauche Pellegrini, de potentiels principaux rivaux sont apparus pour la course. Le premier est M. Ivan Korcok, 59 ans, qui a été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement précédent. M. Korcok devrait bénéficier d'un fort soutien de la part des partis d'opposition, notamment du Parti progressiste slovaque (PS), libéral et pro-occidental.
Le parti PS, qui supposait que M. Pellegrini serait son candidat à la présidence, a déclaré que la prochaine élection présidentielle slovaque était importante pour le pays et a soutenu que la coalition au pouvoir actuelle ne devrait pas occuper tous les postes politiques les plus importants du pays.
M. Peter Pellegrini (Parti Hlas), M. Robert Fico (Parti SMER) et M. Andrej Danko (Parti SNS) lors de la cérémonie de signature de la coalition au pouvoir en Slovaquie, le 16 octobre 2023. Photo : AP/Toronto City News
Le deuxième candidat est M. Jan Kubis, 71 ans, un diplomate international qui a été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Fico.
Par ailleurs, le leader du parti d'extrême droite slovaque SNS, Andrej Danko, a exprimé son intention de participer à la prochaine élection présidentielle. Lors d'un débat politique sur la chaîne de télévision publique RTVS le 15 janvier, M. Danko, 50 ans, a également ajouté que s'il n'avait pas suffisamment de soutien, il s'associerait à un autre candidat nationaliste, faisant référence à l'ancien juge de la Cour suprême Stefan Harabin, qui a annoncé son intention de se présenter.
Le parti SNS de M. Danko fait également partie de la coalition au pouvoir dirigée par le Parti social-démocrate populiste de gauche (SMER) de M. Fico. Le SMER et le Hlas disposent ensemble de 69 sièges sur les 150 que compte le Parlement slovaque. Ils ont donc dû compter sur les 10 sièges du SNS pour faire passer des mesures législatives de grande envergure introduites depuis novembre dernier.
Selon un sondage réalisé en décembre dernier, M. Pellegrini, lui-même ancien Premier ministre, était considéré comme le dirigeant politique le plus fiable en Slovaquie, et il avait de fortes chances de gagner s'il se présentait.
En Slovaquie, le président n’a pas beaucoup de pouvoir dans la gestion quotidienne du pays, mais le chef de l’État peut ralentir le processus de promulgation des lois en utilisant le droit de veto ou en s’adressant à la Cour constitutionnelle pour remettre en question la constitutionnalité des lois déjà adoptées.
Il s’agit d’une tactique utilisée par la présidente Caputova pour restreindre les gouvernements précédents et actuels. Le président de la Slovaquie est élu pour un mandat de cinq ans et peut se présenter pour deux mandats consécutifs. Mais en juin dernier, Mme Caputova a annoncé qu’elle ne se représenterait pas aux élections.
En Slovaquie, un pays de 5,5 millions d’habitants, un candidat à la présidence a besoin du soutien d’au moins 15 législateurs ou des signatures d’au moins 15 000 citoyens, comme l’ont fait MM. Korcok et Kubis, pour entrer dans la course .
Minh Duc (selon bne IntelliNews, Reuters, Balkan Insight)
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