La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de comploter pour attaquer une centrale nucléaire

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré avoir discuté avec le président français Emmanuel Macron des « provocations dangereuses » de la Russie dans la zone de la centrale électrique dans le sud-est de l'Ukraine.

Les soldats russes ont occupé la plus grande centrale nucléaire d'Europe, dotée de six réacteurs nucléaires, au début de l'opération militaire spéciale du Kremlin.

Depuis, les deux parties se sont mutuellement accusées d'avoir bombardé la centrale, ce qui aurait pu entraîner un accident nucléaire.

Renat Karchaa, conseiller de Rosenergoatom, la société qui exploite le réseau nucléaire russe, a déclaré que le gouvernement ukrainien avait l'intention de tirer des obus contenant des déchets nucléaires provenant de cinq autres centrales nucléaires du pays sur la centrale de Zaporizhzhia.

« Dans la nuit du 5 juillet, l'armée ukrainienne attaquera la centrale nucléaire de Zaporijia avec des armes à longue portée et des attaques de drones suicides », a déclaré Renat Karchaa à la télévision d'État, cité par les agences de presse russes. Il n’a fourni aucune preuve pour étayer ces allégations.

Selon un message publié sur son Twitter, lors d'un appel avec le président français Emmanuel Macron, M. Zelensky a déclaré que « les soldats des forces d'occupation se préparent à mener des provocations dangereuses à la (centrale nucléaire) de Zaporijia ».

Les forces armées ukrainiennes ont également publié une déclaration, qui comprenait des « données opérationnelles » montrant que des « engins explosifs » ont été placés mardi sur les toits des réacteurs 3 et 4 de la centrale. Le communiqué indique également qu’une attaque pourrait être lancée « dans un avenir proche ».

Selon la déclaration publiée sur Telegram, « une fois déclenchés, ces engins non seulement endommageraient les réacteurs, mais donneraient l’impression, vu de l’extérieur, que les Ukrainiens bombardaient la centrale. » Le communiqué indique également que l’armée ukrainienne « est prête à répondre à n’importe quelle situation ».

M. Zelensky et l’armée ukrainienne n’ont pas non plus fourni de preuves pour étayer leurs affirmations.

Actuellement, les réacteurs de cette centrale ne fonctionnent pas.

Dans sa vidéo du soir, M. Zelensky a déclaré que le gouvernement russe prévoyait de « simuler une attaque contre cette centrale électrique ».

« Quoi qu’il en soit, le monde doit comprendre que la seule source de danger pour la centrale nucléaire de Zaporijia est la Russie et personne d’autre. »

L'AIEA appelle au désarmement de la centrale nucléaire

L'AIEA, l'organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, tente depuis plus d'un an de parvenir à un accord pour garantir le démantèlement du site de la centrale nucléaire et réduire le risque d'accident nucléaire.

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, a visité la centrale à trois reprises depuis l'occupation russe, mais n'a pas réussi à parvenir à un accord pour protéger l'installation des bombardements.

Le conseiller de M. Zelensky, M. Mykhailo Podolyak, a déclaré à la télévision ukrainienne que M. Grossi avait échoué dans ses efforts pour assurer la sécurité de la centrale électrique.

Accusant l'AIEA d'avoir été trop lente à agir, il a déclaré : « Toute catastrophe à Zaporijia aurait pu être évitée si (M. Grossi) avait immédiatement exprimé clairement sa position. »

« Il aurait dû agir ainsi plutôt que de se ridiculiser comme il l'a fait. Et lorsque la catastrophe est survenue, il aurait simplement affirmé n'y être pour rien et aurait mis en garde contre les dangers. »

Nguyen Quang Minh (selon Reuters)

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