Drapeaux américain et chinois (Illustration : Reuters).
Les nouveaux désaccords entre les deux puissances sont devenus si aigus qu’ils ont déclenché une confrontation diplomatique sans précédent. Les deux questions les plus controversées et les plus tendues sont l'origine de la pandémie de Covid-19 et les soupçons des États-Unis selon lesquels la Chine pourrait fournir des armes à la Russie dans le conflit en Ukraine.
Récemment, le ministère américain de l’Énergie a publié un rapport indiquant que l’épidémie de Covid-19 pourrait provenir d’un laboratoire. Bien que le rapport indique que l’évaluation a été faite avec « peu de confiance », elle marque également un changement significatif dans la position de l’agence, qui n’avait auparavant aucun parti pris en faveur de l’une ou l’autre des hypothèses.
L'idée selon laquelle le Covid-19 aurait fui d'un laboratoire chinois est une opinion minoritaire au sein de la communauté du renseignement américain, selon certaines sources. Les démocrates ne sont donc pas trop préoccupés par l’importance de la nouvelle évaluation du ministère de l’Énergie, selon des personnes au fait du dossier. Cependant, les législateurs républicains ont déclaré que les commentaires du ministère de l'Énergie étaient préoccupants et soupçonnaient Pékin de toujours cacher des informations.
La Chine a immédiatement rejeté la nouvelle évaluation de l'agence américaine sur l'origine du Covid-19, demandant à Washington de "ne pas politiser" la question de l'origine de cette pandémie.
Sur la question de l'Ukraine, bien que la Chine n'ait montré aucun signe de fourniture d'armes létales pour soutenir la Russie dans le conflit en Ukraine, Washington a à plusieurs reprises averti Pékin de ne pas le faire, sinon il « paiera un lourd tribut ».
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont tenté ces derniers jours de dissuader la Chine de prendre une telle mesure. Pékin a rejeté les accusations américaines et a déclaré qu'il travaillait à trouver une solution pacifique au conflit en Ukraine.
Selon les experts, alors que les tensions autour du conflit ukrainien jettent une ombre sur la politique mondiale, la relation de plus en plus conflictuelle entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales affecte de nombreux domaines de la vie américaine, de l'économie à la santé publique.
Cette réalité pose également des défis à l’armée américaine, dans un contexte de conflits géopolitiques majeurs au début du XXIe siècle, avec les risques posés par les applications cybernétiques chinoises installées sur les appareils électroniques des citoyens américains.
Tout cela alimente un risque inquiétant : les États-Unis et la Chine sont enfermés dans un état de tension qui pourrait conduire à un conflit.
Les experts militaires estiment également qu’un « nouveau front » dans la confrontation entre les États-Unis et la Chine commence à pénétrer la politique américaine.
Bien que le Congrès américain, composé de membres des deux partis, ait adopté une position ferme à l'égard de Pékin, les républicains et les démocrates aux États-Unis ne sont pas d'accord sur la stratégie à adopter concernant le conflit en Ukraine. Alors que les démocrates s'orientent vers un soutien accru à Kiev, les républicains donnent la priorité au service d'un parti « l'Amérique d'abord ».
Les partisans de la ligne dure traditionnelle, comme le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, sont favorables à une aide supplémentaire à l'Ukraine, mais certains conservateurs, comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis, candidat potentiel à la présidentielle de 2024, préviennent que l'aide à Kiev risque de provoquer une escalade inquiétante du conflit.
Dans un rare commentaire de politique étrangère la semaine dernière, M. DeSantis a spécifiquement mentionné « la possibilité que la Chine » soutienne la Russie en Ukraine.
« Je ne pense pas qu’il soit dans notre intérêt de nous lancer dans une guerre par procuration avec la Chine, de nous impliquer dans des situations comme la Crimée », a déclaré DeSantis sur Fox & Friends.
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