Le monde traverse des changements complexes aux conséquences considérables. Des événements comme le Sommet continuent de jouer un rôle indispensable dans la promotion et la coordination des engagements en faveur du développement dans un monde de plus en plus polarisé.
Le 19 mai, deux sommets de ce type auront lieu simultanément, réunissant les dirigeants de plusieurs grands pays : le sommet de la Ligue arabe et le sommet du G7.
L'Arabie saoudite accueillera le sommet de la Ligue arabe dans la ville de Djeddah, au bord de la mer Rouge, alors que le bloc arabe subit une restructuration majeure.
À Hiroshima, à près de 9 000 km à vol d'oiseau de Djeddah, le Japon accueillera le sommet du G7, avec une attention particulière portée à la Chine et à la Russie, d'autant plus que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase.
la question syrienne
Le sommet de Djeddah marquera le début de la présidence d'un an de l'Arabie saoudite à la tête de la Ligue arabe, les attentes étant tournées vers les projets des dirigeants. La première partie attirera certainement l'attention des médias, alors que la Syrie revient au sein de la Ligue arabe après une suspension de 12 ans.
L'accueil du président syrien Bachar al-Assad et la réintégration de son pays sont conditionnels, en fonction de la manière dont le dirigeant syrien remplit toutes ses promesses, notamment la fin du trafic de drogue et la prise de mesures concrètes en vue d'une nouvelle constitution basée sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU).
Le président syrien Bachar al-Assad (à droite) rencontre l'ambassadeur d'Arabie saoudite en Jordanie, Nayef bin Bandar Al Sudairi, à Damas, en Syrie, le 11 mai 2023. L'ambassadeur Al Sudairi a remis à M. al-Assad une invitation à assister au 32e sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra à Djeddah, en Arabie saoudite, le 19 mai 2023. Photo : Al Mayadeen
Le temps mettra à l’épreuve les intentions de M. al-Assad, d’autant plus que l’invitation du dirigeant syrien à la conférence de Djeddah se heurte à un certain nombre d’obstacles, comme le risque de violer les réglementations américaines. Mais l’objectif des États arabes n’est pas de contourner la loi, mais de coordonner leurs efforts avec Washington.
L’administration Biden semble avoir peu de scrupules à faire pression pour la réintégration de la Syrie dans le monde arabe ou à demander une exemption du « Caesar Act » (qui permet aux États-Unis de sanctionner toute entreprise étrangère impliquée dans les secteurs syriens de l’énergie, de la construction et de l’ingénierie, ainsi que toute organisation ou individu qui soutient financièrement le gouvernement de Damas).
Cependant, les membres républicains du Congrès américain ne resteront pas silencieux sur cette question, surtout à l’approche du prochain cycle électoral américain. Ils sont néanmoins disposés à donner à l’Arabie saoudite l’opportunité de mettre en œuvre une politique d’endiguement à l’égard de l’Iran et de la Syrie par le biais d’un dialogue plutôt que de menaces.
Les États-Unis encouragent le rôle de l’Arabie saoudite dans l’apaisement des tensions et la recherche de solutions aux problèmes régionaux, du Soudan au Liban. Un responsable du Golfe a décrit l’Arabie saoudite comme un médiateur qui peut être utilisé pour résoudre divers problèmes et conflits.
Les « points chauds »
Durant sa présidence actuelle de la Ligue arabe, l’Arabie saoudite est considérée comme jouant un rôle important dans la direction de la région, en particulier dans un contexte d’instabilité croissante en Afrique du Nord. Ceci est également important dans le contexte de la diminution de l’influence américaine dans la région et du vide laissé par la Russie, alors que Moscou est davantage préoccupé par sa campagne militaire en Ukraine.
Les questions économiques et de développement seront certainement abordées lors du sommet de la Ligue arabe le 19 mai, mais les problèmes dans d’autres « points chauds » de la région ne peuvent bien sûr pas être ignorés.
Par exemple, le dossier du Liban devrait être à l’ordre du jour, même si une approche prudente est adoptée pour soutenir une solution de compromis acceptable pour l’Arabie saoudite.
La question palestinienne reste un pilier fort présent dans tous les sommets arabes. Le prochain sommet se tiendra à un moment où la Palestine est confrontée à des défis majeurs en raison de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement israélien de droite qui ne croit pas à une solution à deux États.
Carte de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Photo : NCUSAR
L’Irak reste également un enjeu clé, car les pays arabes devraient montrer leur soutien au Premier ministre Mohammed Shia Al Sudani – et contribuer à renforcer sa position pour affaiblir l’influence de l’Iran sur le pays.
Mettre fin à la crise regrettable qui a éclaté au Soudan, un pays arabe important en raison de sa situation géographique, de son héritage historique et de sa population, est une priorité absolue. Ceci est particulièrement important pour les dirigeants de l’Arabie saoudite, pays situé de l’autre côté de la mer Rouge, face au Soudan.
Le Yémen sera également à l’ordre du jour, alors que le conflit évolue vers une possible résolution, grâce à l’accord de normalisation négocié par la Chine entre l’Arabie saoudite et l’Iran et ses conséquences. Riyad joue désormais le rôle de médiateur entre les factions du Yémen et espère que Téhéran continuera à faire pression sur les Houthis pour qu'ils acceptent un compromis durable.
L’Arabie saoudite cherche à se débarrasser du Yémen pour se concentrer sur de grands projets, une vision et un leadership régional. Le sommet de la Ligue arabe offre une occasion cruciale de réaliser ces ambitions, et pourrait servir de tremplin à une nouvelle ère dans la région arabe.
Contrepoids à la Chine et à la Russie
Pendant ce temps, la ville japonaise d'Hiroshima accueillera le sommet du G7 de cette année.
Ouverte du 19 au 21 mai, la conférence réunit les dirigeants des sept plus grandes économies du monde : le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’accent sera mis sur la Chine et la Russie, deux pays qui ont déclaré une coopération ouverte et qui sont des membres clés du groupe BRICS qui fait contrepoids au G7.
La Russie mène toujours une « opération militaire spéciale » en Ukraine. La guerre serait entrée dans une nouvelle phase cruciale, la Grande-Bretagne fournissant des missiles à longue portée d'une portée de plus de 250 km, capables de frapper profondément le territoire russe.
Cela a alimenté les spéculations selon lesquelles Moscou pourrait répondre par des frappes préventives ciblant les centres de transfert d’armes occidentaux vers l’Ukraine, à la frontière avec la Pologne. Alors que l’administration Biden a posé des conditions au transfert de missiles à longue portée à Kiev – interdisant leur utilisation contre le territoire russe – le Royaume-Uni n’a pas cherché à obtenir de telles assurances.
Selon le groupe d'armement européen MBDA, le missile Storm Shadow que le Royaume-Uni a transféré à l'Ukraine a une portée supérieure à 250 km. Photo : The Guardian
Bien que les pays européens soutiennent globalement l’Ukraine, des divisions existent entre eux. Certains ont salué le rôle de la Chine dans la recherche d'une fin au conflit et du lancement de négociations, tandis que d'autres ont exprimé des hésitations.
L'administration Biden est prudente quant à l'acceptation par l'Europe des propositions chinoises, mais Washington est conscient du désir de l'Europe d'éviter les problèmes avec la Chine tout en craignant la pression des États-Unis.
L'UE prépare une 11e série de sanctions contre la Russie, notamment contre les entreprises chinoises soupçonnées de soutenir la Russie. Cette sanction pourrait créer une nouvelle crise, plaçant les pays européens dans un dilemme, si elle provoque une grave réaction économique de la Chine à leur encontre.
Les États-Unis proposent également des restrictions d’investissement sur des secteurs clés de l’économie chinoise et espèrent obtenir l’approbation de leurs alliés lors du sommet du G7 le 19 mai.
Cette décision marquerait une nouvelle phase dans la rivalité économique qui dure depuis des années entre les deux plus grandes superpuissances mondiales. Le prochain sommet des pays riches à Hiroshima sera donc suivi de très près .
Minh Duc (selon The National News, Arab News)
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