Des statistiques récentes montrent que les importations de gaz russe vers l’Europe sont en hausse, ce qui soulève la question de savoir si l’Europe peut se débarrasser complètement de sa dépendance à cette source d’énergie d’ici 2027 comme promis ?
Après le déclenchement du conflit russo-ukrainien, lors du sommet de Versailles, les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont affirmé leur détermination à éliminer complètement l'énergie russe d'ici 2027, y compris le pétrole, le gaz et le charbon.
Depuis lors, l’Europe a drastiquement réduit sa dépendance au pétrole russe, seuls quelques pays, approvisionnés par pipeline, continuant à importer cette source d’énergie.
Les importations de GNL de Russie vers l'UE ont augmenté de 18 % au premier semestre 2024, tandis que les importations de gaz par gazoduc ont également augmenté au cours des six premiers mois de cette année. (Source : Oilprice) |
La situation du gaz est cependant beaucoup plus compliquée. En raison de sa profonde dépendance au gaz russe, l’UE n’a pas imposé d’embargo sur le gaz. À l’été 2022, la Russie a fortement réduit ses exportations de gaz par pipeline vers l’Europe. En conséquence, en 2023, la Russie ne fournira que 15 % du gaz consommé en Europe, contre environ 38 % en 2021.
Bien que la dépendance ait diminué, les importations de gaz en provenance de Russie ont récemment eu tendance à augmenter. En particulier, le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie prend progressivement une place importante sur le marché européen.
Selon l'Institut d' économie de l'énergie et d'analyse financière (IEEFA), les importations de GNL de Russie vers l'UE ont augmenté de 18 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. En outre, la quantité de gaz importé de Russie par gazoduc a également augmenté au cours des 6 premiers mois de 2024.
Cela montre que l’Europe n’est pas seulement loin de son objectif d’éliminer complètement le gaz russe d’ici 2027, mais qu’elle va également à contre-courant de cette tendance.
Le port belge de Zeebruges est l'un des trois principaux ports d'Europe qui reçoivent la majorité du GNL en provenance de Russie. Selon les données du ministère belge de l'Énergie, le port a augmenté ses importations de GNL en provenance de Russie en 2023 et au premier semestre 2024. Les importations ont augmenté de plus de 11 % entre 2022 et 2023. Au premier semestre 2024, Zeebruges a reçu 64,25 TWh de GNL en provenance de Russie, tandis que le chiffre pour l'ensemble de l'année 2023 est de 86,25 TWh.
Cependant, la majeure partie du GNL importé de Russie au port de Zeebruges n'est pas consommée directement en Belgique mais est transbordée, ce qui signifie qu'après avoir été déchargé du navire, le gaz est chargé sur un autre navire pour être exporté vers d'autres marchés, comme l'Asie et l'Afrique. Une petite partie du GNL est vaporisée et injectée dans le réseau de gaz pour être exportée par gazoduc vers d’autres pays. Seulement environ 28 % du GNL russe importé à Zeebruges en 2023 sera consommé en Belgique.
L’Europe a récemment imposé une interdiction sur le transfert de GNL russe vers les marchés extérieurs à l’Europe. L'interdiction entrera en vigueur à partir de mars 2025, date à laquelle la société belge Fluxys ne sera plus autorisée à décharger du GNL des brise-glaces russes et à le charger sur d'autres navires pour l'exportation vers des marchés hors d'Europe. Cela pourrait expliquer pourquoi la Russie a augmenté ses exportations de GNL cette année, afin de profiter du temps avant l’entrée en vigueur de l’interdiction.
L’Europe devra néanmoins prendre des mesures plus fortes si elle veut atteindre son objectif de réduire complètement sa dépendance au gaz russe d’ici 2027.
Un autre facteur qui pourrait contribuer à accélérer ce processus est la fin de l’accord de transit du gaz russe par l’Ukraine, qui devrait prendre fin le 1er janvier 2025.
La réduction complète de la dépendance de l’Europe au gaz russe dans les prochaines années reste un défi majeur. Malgré les progrès réalisés dans la réduction de la production de pétrole russe, le GNL et le gaz restent des sources d’énergie difficiles à remplacer à court terme, d’autant plus que les importations en provenance de Russie continuent d’augmenter.
Source : https://baoquocte.vn/chau-au-tu-di-nguoc-muc-tieu-loai-bo-nang-luong-nga-kha-nang-nghi-choi-voi-moscow-van-kho-290600.html
Comment (0)