Le terrain était alors notre monde entier. Il y a un fossé gargouillant où des bancs de perches se cachent souvent sous les algues glissantes. Les enfants ont retroussé leurs pantalons, ont applaudi et ont couru le long du fossé pour trouver des trous de crabe et attraper des poissons. Un enfant a plongé ses deux mains dans l'eau et a récupéré une poignée de boue noire, mais son visage souriait vivement car il avait trouvé une grosse perche.
Photo : TK |
De l'autre côté se trouve une grande pelouse où des groupes d'enfants se rassemblent pour jouer au dragon et au serpent. Le chef cria fort : « Le dragon serpente jusqu'aux nuages / Il y a un arbre núc nác, il y a une maison pour rassembler les troupes / Demandez si le docteur est à la maison ou non ? » . Les enfants couraient en riant, leurs petits pieds couverts de boue. Parfois, l’un d’eux tombait sur l’herbe, puis rebondissait aussitôt, joyeux comme s’il n’avait jamais connu la douleur.
Au loin, sur le haut monticule, des cerfs-volants gonflés de vent, le son des flûtes sifflant dans l'air. À chaque forte rafale de vent, le cerf-volant s'élevait haut, suivi des acclamations enthousiastes des enfants. Un enfant est tombé sur la berge du terrain parce qu'il était occupé à tenir la corde du cerf-volant pleine de vent, tout le monde a éclaté de rire.
Alors que le coucher de soleil s'étendait sur l'eau, les enfants rentraient lentement chez eux. L'odeur de la paille flottait dans le vent. La voix de la mère appelant son enfant résonnait clairement au bout du village. En marchant, nous souriions et nous nous racontions nos exploits de l'après-midi : qui avait attrapé le plus de poissons, qui avait couru le plus vite, qui avait fait voler le cerf-volant le plus haut. Ces joies simples s’infiltrent dans l’âme comme les rayons du soleil à la fin de la journée, doux mais profonds. Nous sommes rentrés à la maison, au son des seaux d'eau qui tombaient sur nous, couverts de boue. Certains enfants ont même sauté dans l’étang pour prendre un bain rapide et simplement rincer l’eau de la piscine. Ainsi, dans notre enfance, notre peau et notre chair sentaient le soleil brûlant et l’odeur âcre de la paille et de l’herbe. Pourtant, chaque fois qu'ils rentrent à la maison, les chiens peuvent détecter l'odeur de leur maître de loin et sauter pour le saluer. C'est l'odeur de la patrie au temps de la paille.
Aujourd’hui, chaque fois que je me tiens devant la campagne, j’ai encore l’impression d’entendre les échos de mon enfance. Il y a des pieds nus, des mains boueuses et des sourires clairs qui ne s'effacent jamais. Ce champ sera à jamais le ciel de mon enfance – clair, animé et plein d’amour.
DUONG MY ANH
Source : https://baokhanhhoa.vn/van-hoa/sang-tac/202504/canh-dong-tuoi-tho-toi-f4d03cf/
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