La violence continue d'augmenter en Équateur, avec des boîtes de nuit incendiées et des fausses bombes

Une menace à la bombe a incité les autorités à déployer jeudi des équipes d'explosifs dans une zone très fréquentée de la capitale équatorienne, Quito. Pendant ce temps, les autorités d'une ville de l'est du pays ont signalé un incendie criminel dans une boîte de nuit qui a fait deux morts, dans un contexte de recrudescence de la violence imputée aux gangs de la drogue dans ce pays d'Amérique du Sud.

La police a déclaré avoir évacué des personnes de la zone autour de la gare routière de Playón de la Marín, dans la capitale Quito, après avoir été alertée de la présence d'un sac à dos contenant des explosifs qui auraient été placés dans une poubelle.

Les autorités ont déclaré que le sac à dos ne contenait pas d'explosifs, mais elles sont restées vigilantes car l'incident fait suite à cinq incidents similaires survenus dans la capitale équatorienne plus tôt mercredi avec de vrais explosifs.

Pendant ce temps, les autorités ont déclaré que des suspects non identifiés ont mis le feu à une boîte de nuit dans la ville de Coca, tuant au moins deux personnes et en blessant neuf autres. L'incendie s'est propagé à 11 magasins à proximité et l'incident fait l'objet d'une enquête.

La violence continue d'augmenter en Équateur avec des attaques nocturnes et des menaces à la bombe. — La police procède à une explosion contrôlée sur un véhicule suspect garé à un pâté de maisons de la prison El Inca, à Quito, en Équateur, le mercredi 10 janvier 2024. (AP Photo/Carlos Noriega)

L’Équateur est en proie à une vague de criminalité liée aux gangs de trafiquants de drogue. Les Équatoriens craignent une nouvelle escalade de la violence dans un pays où un candidat à la présidence a été assassiné l’année dernière.

Le président Daniel Noboa, qui a déclaré plus tôt cette semaine l'état d'urgence et la guerre aux gangs, a déclaré jeudi que l'Équateur avait besoin de « lois plus strictes, de juges honnêtes » et de la capacité d'extrader les criminels dangereux pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé.

Les tensions sont montées d'un cran mardi lorsqu'un groupe d'hommes transportant des explosifs et des armes à feu a fait irruption dans une station de télévision à Guayaquil. Personne n'a été tué et 13 suspects ont été arrêtés lors de l'incident, mais la diffusion de l'information pendant les violences a laissé une grande partie de la région sous le choc.

Los Choneros, l'un des gangs les plus violents du pays, et d'autres groupes criminels se disputent les routes du trafic de drogue et le contrôle du territoire, y compris dans les prisons, où plus de 450 détenus ont été tués depuis 2021.

Une émeute en février 2021 entre membres de gangs rivaux dans la prison la plus violente d'Équateur, Litoral, a fait au moins 79 morts parmi les détenus. En septembre suivant, 116 détenus ont été tués dans une autre guerre des gangs dans la même prison.

La violence s’est propagée des prisons aux rues, transformant l’Équateur, autrefois paisible, en l’un des pays les plus violents d’Amérique du Sud. L’année dernière a été l’année la plus sanglante jamais enregistrée en Équateur, avec plus de 7 600 meurtres, contre 4 600 l’année précédente.

M. Noboa, qui a pris ses fonctions en novembre dernier, a remporté l'élection présidentielle en Équateur précisément grâce à sa promesse de réduire la vague de criminalité liée à la drogue dans le pays d'ici un an et demi.

Mai Anh (selon AP)

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