À l’invitation du Président Emmanuel Macron, le Secrétaire général To Lam a effectué une visite officielle en France du 6 au 7 octobre 2024. Au cours de la visite, les deux dirigeants ont annoncé l'élévation des relations entre les deux pays au niveau de partenariat stratégique global. La France devient ainsi le premier pays d’Europe à établir cette relation avec le Vietnam.
A l'occasion du Nouvel An lunaire, les journalistes du journal Nhan Dan ont interviewé l'ambassadeur de France Olivier Brochet sur le potentiel de coopération entre les deux pays après l'amélioration des relations. En repensant à l’histoire, l’Ambassadeur Olivier Brochet a déclaré que la relation de coopération dont le Vietnam a besoin en 2025 est très différente de la relation de coopération qu’il entretenait en 1986 : « Aujourd’hui, nous ne parlons plus de coopération mais de partenariat. » En outre, les investisseurs français attendent également avec impatience les réformes administratives et le corridor juridique du Vietnam dans les temps à venir.
Plus précisément, lors de l’élévation de la relation au niveau de partenariat stratégique global, les dirigeants des deux pays ont proposé trois axes principaux de coopération :
Premièrement, la souveraineté : La France souhaite accompagner le Vietnam dans le processus d’affirmation de sa souveraineté, contribuant ainsi au maintien de la stabilité et de la paix dans la région.
Deuxièmement, le développement durable : la France et le Vietnam sont tous deux très intéressés par les questions liées au développement durable telles que le changement climatique, la cybersécurité, etc. Par conséquent, nous espérons que les deux parties pourront aller loin dans le processus de coopération, en trouvant des moyens de résoudre les défis de l’époque.
Troisièmement, l’innovation : la France souhaite coopérer étroitement pour que le Vietnam puisse disposer de technologies hautement innovantes. Il s’agit de la base pour créer des relations de coopération entre les entreprises des deux pays.
On peut dire que l’élévation des relations au niveau de partenariat stratégique global constitue un signal politique très fort. Il s’agit d’un ordre donné par les hauts dirigeants des deux parties à toutes les agences concernées pour renforcer leur coopération entre elles.
Permettez-moi de vous donner trois exemples :
Premièrement, la souveraineté : lors de la visite du secrétaire général To Lam en France en octobre 2024 et de la visite du ministre français de la Défense Sébastien Lecornu au Vietnam en mai 2024, les deux parties ont évoqué le renforcement de la coopération dans le domaine de la protection de la souveraineté. Le Vietnam a besoin non seulement de grands partenaires mais aussi de partenaires diversifiés. Et la France est prête à renforcer la coopération avec le Vietnam dans ce domaine.
Par sa position, la France est en mesure d’accompagner ses partenaires dans l’affirmation de leur souveraineté. Nous avons construit cette forme de coopération avec de nombreux pays comme l’Inde ou l’Indonésie. Au Vietnam, les deux parties peuvent envisager une coopération dans les domaines liés aux équipements et aux armes militaires afin de renforcer la capacité du Vietnam à protéger sa souveraineté.
Nous pensons qu’avec le nouveau cadre de coopération, la France et le Vietnam franchiront de nouvelles étapes dans ce domaine.
Deuxièmement, le trafic ferroviaire : la France est tout à fait capable de participer au projet de construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud au Vietnam.
Nous nous réjouissons en effet de cette coopération. La France est un pays leader dans le développement de lignes ferroviaires à grande vitesse avec environ 3 000 km de voies intérieures.
Fort de ces expériences, nous espérons que le Vietnam sera intéressé et envisagera une éventuelle participation de la France au prochain projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud.
Troisièmement, l’énergie : nous sommes particulièrement intéressés par le retour du Vietnam dans le secteur de l’énergie nucléaire. Parce que la France est aussi l’un des pays les plus agressifs au monde en matière de développement de l’énergie nucléaire. 70% de l'électricité française est d'origine nucléaire. Il s’agit du chiffre le plus élevé d’Europe. La France est donc aussi le pays où les émissions de CO2 par habitant sont les plus faibles d’Europe.
Depuis sa création, la France n’a jamais connu d’incident majeur dans ce domaine. Il ne s’agit pas seulement d’une bonne technologie, mais également de cadres juridiques et réglementaires très stricts.
Nous espérons donc renforcer notre coopération avec le Vietnam dans le domaine de l’énergie nucléaire. 
Nous souhaitons tirer parti et accumuler de l’expérience dans le processus de travail avec des partenaires vietnamiens. Il convient de noter que la relation entre les deux pays est actuellement un partenariat stratégique global. Je souligne l’élément stratégique, car cette relation ne se fonde pas simplement sur des intérêts commerciaux dans la coopération entre les deux parties.
Dans le secteur ferroviaire, nous avons également des entreprises publiques comme acteurs clés, comme la SNCF . Ils peuvent ainsi mieux comprendre les partenaires du secteur public vietnamien.
Les investisseurs français espèrent également que le Vietnam se dotera d’un cadre juridique de plus en plus clair. Parce qu’ils ne peuvent pas être trop aventureux dans des projets d’une telle envergure.
Je crois que le Vietnam a une détermination très claire sur cette question. Le secrétaire général To Lam s'est fixé comme objectif une réforme administrative forte et un corridor juridique pour créer les conditions les plus favorables à la coopération économique.
En novembre 2023, le ministre français de la Fonction publique Stanislas Guérini s'est rendu et a travaillé au Vietnam. Lors de cette visite, la France a remis au Vietnam un manuel sur le développement de l’e-gouvernement. Actuellement, les deux parties continuent de renforcer leur coopération pour améliorer l’efficacité et l’efficience du modèle de gouvernement électronique au Vietnam.
En plus de la coopération entre les agences étatiques, la France et le Vietnam ont beaucoup de coopération entre les startups. Je pense que les deux parties peuvent continuer à envisager la possibilité d’une coopération dans ce domaine.
En matière de formation, les universités françaises et vietnamiennes disposent d’un grand potentiel de coopération, en créant de nouveaux programmes et filières de formation. Je voudrais souligner les projets liés à l’Université des Sciences et Technologies de Hanoi (Université Vietnam-France). Le Programme Franco-Vietnamien d'Ingénieur Qualité Supérieure (PFIEV) ou le Centre Franco-Vietnamien de Formation en Management (CFVG) proposent tous deux de nombreux nouveaux programmes liés au domaine technologique.
À la mi-février de cette année, Paris accueillera une conférence sur l’intelligence artificielle. Des invitations ont été envoyées au Vietnam. Nous espérons que le Vietnam se joindra à la discussion, au partage et à la construction d’une méthode de gouvernance mondiale à l’ère de l’IA.
La position de la France a toujours été de soutenir le développement des nouvelles technologies. Nous espérons que les deux parties pourront travailler ensemble pour atteindre les ambitions fixées pour les années à venir.
1986 a été une année charnière dans la rénovation du Vietnam, mais cette période a en fait duré jusqu'en 1990. C'était aussi une période extrêmement difficile pour le Vietnam : il venait de sortir d'une guerre continue, tout en devant encore supporter la pression de l'embargo.
À cette époque, très peu de pays s’intéressaient au Vietnam. Avec une relation privilégiée, la France est l’un des partenaires majeurs du Vietnam en matière de coopération internationale.
En 1993 , le président François Mitterrand, premier chef d'État occidental, effectue une visite officielle au Vietnam. Au cours de cette visite, les deux pays ont mis en œuvre de nombreux projets importants. Notamment la création de l’Agence française de développement (AFD) au Vietnam. À ce jour, le total des fonds déployés par l’AFD au Vietnam atteint plus de 3 milliards d’euros. Par ailleurs, la France octroie également des milliers de bourses aux étudiants vietnamiens.
Bien sûr, ces projets ne sont pas la seule base du succès du Vietnam, mais ils contribuent également positivement au processus d’innovation du pays.
Nous le voyons clairement à travers les objectifs fixés par le Secrétaire général To Lam, notamment celui de faire du Vietnam un pays développé d’ici 2045. Cet objectif est non seulement ambitieux, mais aussi très important et légitime. La France estime que le Vietnam est pleinement capable d’atteindre cet objectif. Pour atteindre cet objectif, le Vietnam devra compter sur ses propres forces, mais il aura également besoin de la coopération internationale.
La coopération dont le Vietnam a besoin aujourd’hui est complètement différente de celle dont il bénéficiait il y a 40 ans. Désormais, nous ne parlons plus de coopération mais de partenariat. Le Vietnam a besoin de partenariats entre pairs pour transférer des technologies, transférer des capacités et fournir des formations afin d’améliorer la qualité des ressources humaines au service du Vietnam.
Avec les liens particuliers qui unissent les deux pays, j’espère que la relation de coopération France-Vietnam sera de plus en plus renforcée, contribuant ainsi au développement du Vietnam.
Journaliste: Merci et bonne année, Monsieur l'Ambassadeur !
Nhandan.vn
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