Le centre financier du Vietnam : une destination attractive et des forces motrices nécessaires

Selon les experts, le Vietnam est en train de devenir une destination d’investissement financier prometteuse, attirant l’attention des investisseurs internationaux. Cependant, pour transformer ce potentiel en réalité, le Vietnam doit répondre aux attentes croissantes des investisseurs en matière d’environnement juridique, d’infrastructures et de qualité de service.

L’attraction « humaine » et le soutien du gouvernement

« Le Vietnam a tous les ingrédients pour devenir une destination d’investissement attractive », a déclaré Vinnie Lauria, fondateur de Golden Gate Ventures, un fonds d’investissement impliqué au Vietnam depuis une décennie.

M. Vinnie Lauria a estimé que le Vietnam dispose d’un environnement commercial et d’un marché très intéressants. Cela vient d’un élément « humain » en termes d’éducation, de talent et de désir de construire des entreprises formidables et innovantes. À ce jour, Golden Gate Ventures a réalisé près de 20 investissements au Vietnam. Dans les temps à venir, le fonds continuera d’accélérer son rythme avec pour objectif qu’un tiers des nouveaux investissements soient destinés au Vietnam.

Par ailleurs, il a également souligné le dynamisme de la communauté des startups vietnamiennes avec un grand nombre de jeunes entrepreneurs, notamment des femmes, ce qui est également un gros plus.

« Le fort développement du monde des affaires attirera davantage d’investisseurs internationaux au Vietnam », a déclaré M. Vinnie Lauria.

M. Vinnie Lauria, fondateur de Golden Gate Ventures, a souligné que le Vietnam ne manque pas d'éléments pour devenir une destination d'investissement attractive. (Photo : Vietnam+)

Pour que le centre financier du Vietnam puisse véritablement concurrencer les autres centres de la région, les investisseurs s'attendent à la réalisation de trois facteurs clés. Il s’agit de l’environnement juridique, des infrastructures et de la qualité des services au Vietnam.

Concernant l’environnement juridique, M. Lauria a souligné l’importance de faciliter les transactions transfrontalières et a suggéré de permettre aux hommes d’affaires vietnamiens de détenir des actions dans des sociétés étrangères (par exemple, une société à Singapour) pour faciliter la mobilisation des capitaux.

« Je pense que tout ce qui facilite les transactions transfrontalières aidera l’écosystème d’innovation du Vietnam, qu’il s’agisse d’investissements ou de talents (allant et venant) », a partagé Lauria.

M. Chad Ovel, représentant de Mekong Capital (un fonds qui investit au Vietnam depuis 25 ans) a également partagé son point de vue sur la nécessité de rationaliser et de simplifier les procédures afin que les investisseurs étrangers puissent facilement investir dans les startups, en particulier les petits investissements. En outre, bien que le Vietnam ait réalisé des progrès significatifs en matière d’infrastructures, il reste encore beaucoup à faire, notamment dans des domaines tels que les transports, les télécommunications et l’énergie.

Concernant la qualité du service, M. Ovel a hautement apprécié les ressources humaines de haute qualité dans le domaine de l’innovation et de la transformation numérique au Vietnam. Il a toutefois également souligné la nécessité d’un marché financier plus dynamique, notamment d’un marché boursier distinct pour les startups et les entreprises technologiques.

M. Chad Ovel, représentant de Mekong Capital, a souligné l'importance de faciliter les transactions transfrontalières et a suggéré de permettre aux hommes d'affaires vietnamiens de détenir des actions dans des sociétés étrangères. (Photo : Vietnam+)

Outre les opportunités, les investisseurs ont également souligné franchement les obstacles et les défis que le Vietnam doit surmonter pour attirer davantage de capitaux d’investissement. L’un des problèmes évoqués est que de nombreuses startups vietnamiennes choisissent de créer des entreprises à l’étranger.

M. Ovel a souligné la situation actuelle dans laquelle une entreprise technologique peut démarrer sa société à Singapour plutôt qu'au Vietnam, car l'enregistrement dans cette nation insulaire facilite l'attraction du capital-risque. Parallèlement, le processus d’enregistrement d’un investisseur étranger dans une entreprise au Vietnam peut prendre plus de temps et les procédures sont plus compliquées.

Il a donc recommandé au Vietnam de continuer à soutenir le système éducatif, de célébrer les succès et de trouver des moyens d’aider les entreprises vietnamiennes à se mondialiser. Il a également proposé de créer un environnement « bac à sable » afin que les entreprises puissent tester de nouveaux produits et processus sans passer par un processus d'approbation compliqué.

Attendez-vous à plus de « licornes » au Vietnam

M. Hiren Krishnani, directeur de l'Asie du Sud-Est au Nasdaq, a souligné l'importance de construire une structure de gouvernance d'entreprise hautement efficace, de recruter le bon conseil d'administration et de raconter l'histoire de l'entreprise d'une manière simple que les investisseurs peuvent comprendre. Il a également recommandé aux entreprises vietnamiennes de participer à davantage de conférences aux États-Unis, non seulement des conférences de haut niveau, mais aussi des conférences de deuxième ou troisième niveau, pour rencontrer des investisseurs afin de recueillir des commentaires et de nouer des relations.

Bien que les plans d’investissement spécifiques n’aient pas été divulgués, les investisseurs ont exprimé leur optimisme quant au potentiel du marché vietnamien. Golden Gate Ventures étudie diverses opportunités d'investissement, notamment dans les secteurs des technologies de la santé et de l'éducation, a déclaré Lauria.

Photo d'illustration. (Source : Vietnam+)

Dans le même temps, M. Krishnamani a affirmé que le Nasdaq est pleinement engagé sur le marché vietnamien et espère voir de nombreuses « licornes » vietnamiennes (start-ups valant plus d'un milliard de dollars) cotées au Nasdaq.

D'après des évaluations objectives, les experts internationaux estiment que le centre financier vietnamien possède des « points positifs » en termes de ressources humaines jeunes et dynamiques ainsi que de soutien du gouvernement. Pour devenir véritablement un centre financier compétitif dans la région, le Vietnam doit déployer davantage d’efforts pour améliorer son environnement juridique, ses infrastructures et la qualité de ses services.

Selon les experts, la résolution des obstacles restants constituera une « force motrice » importante pour que le Vietnam puisse atteindre son objectif de devenir un centre financier régional de premier plan, d'attirer des capitaux d'investissement, de promouvoir l'innovation et de contribuer au développement économique du pays.

(Vietnam+)

Source : https://www.vietnamplus.vn/trung-tam-tai-chinh-viet-nam-diem-den-hap-dan-va-cac-luc-day-can-thiet-post1034534.vnp