La capacité de Biden à bloquer l'acquisition de US Steel par Nippon Steel pour 14,9 milliards de dollars pourrait avoir un impact majeur sur les relations américano-japonaises.
Le blocage par Biden de l'acquisition de US Steel par le Japon pourrait avoir un impact négatif sur les relations entre les États-Unis et le Japon - Photo : REUTERS
Le New York Times a cité plusieurs sources le 3 janvier selon lesquelles le président américain Joe Biden a décidé de bloquer l'acquisition de US Steel par la société japonaise Nippon Steel Corporation pour 14,9 milliards de dollars, au motif que cette transaction pourrait menacer la sécurité nationale.
Impact sur les relations entre les États-Unis et le Japon
Le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) a déjà renvoyé la décision d'approuver ou de bloquer l'acquisition d'US Steel par Nippon Steel au président Joe Biden, qui quittera ses fonctions le 20 janvier.
Selon le New York Times , la décision du président Biden de bloquer l'accord a une raison claire : le siège social d'US Steel se trouve en Pennsylvanie, un État clé lors des récentes élections. Le syndicat de US Steel s'est fermement opposé à l'accord, en partie parce qu'il craint que Nippon Steel ne respecte pas son engagement d'investir dans les usines et de protéger les retraites des travailleurs.
Selon les observateurs, la décision de M. Biden de bloquer l'accord pourrait amener les investisseurs étrangers à reconsidérer l'acquisition d'entreprises américaines dans des secteurs sensibles, en particulier celles situées dans des États clés importants.
Cela risque également d’accroître les tensions dans les relations entre les États-Unis et le Japon, un proche allié des États-Unis et l’une des plus grandes sources d’investissement étranger des États-Unis.
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a également exhorté le président Biden à approuver l'accord, afin d'éviter de nuire aux récents efforts visant à renforcer les relations entre les deux pays.
La décision du président Biden de suspendre l'accord est intervenue après que le CFIUS, qui comprend des agences telles que le ministère du Trésor et le ministère de la Justice, a exprimé ses inquiétudes concernant la transaction dans une lettre adressée aux entreprises le mois dernier.
Selon le CFIUS, l’accord pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, car il pourrait entraîner une baisse de la production nationale d’acier.
Les responsables du CFIUS estiment qu’à l’avenir, les autres intérêts commerciaux mondiaux de Nippon Steel pourraient l’emporter sur l’engagement de l’entreprise à investir dans US Steel.
US Steel traverse une situation financière difficile, car l'entreprise employait 340 000 salariés dans les années 1940, mais n'en compte plus que 20 000 aujourd'hui. - Photo : AFP
La réponse du Japon
Le débat public sur l’accord est devenu un enjeu clé de l’élection présidentielle de 2024, Biden, la vice-présidente Kamala Harris et le président élu Donald Trump ayant tous déclaré publiquement que US Steel devrait rester une propriété américaine.
Toutefois, cette décision risque d’être contestée en justice. Nippon a indiqué qu'il était prêt à intenter un procès si l'accord était interrompu.
Le mois dernier, Nippon Steel a envoyé une lettre au CFIUS accusant la Maison Blanche d’avoir eu une « influence indue » dans le processus.
Nippon a déclaré que les préoccupations soulevées par le CFIUS étaient « remplies d’inexactitudes et d’omissions, de déclarations trompeuses et incomplètes, de spéculations et de suppositions qui n’ont aucun fondement factuel et sont manifestement absurdes ».
Le matin du 2 janvier, Nippon a continué à publier une déclaration, exprimant l'espoir que « le président Biden fera ce qu'il faut et se conformera à la loi en approuvant l'accord. Cela renforcera clairement la sécurité nationale et la prospérité économique des États-Unis. »
Nippon s'est également engagé à conserver son siège social à Pittsburgh et à investir dans la modernisation des usines de l'État.
Des ouvriers de US Steel manifestent pour soutenir l'offre de Nippon Steel devant le siège social de l'entreprise à Pittsburgh en septembre 2024 - Photo : AFP
US Steel, le deuxième plus grand producteur d'acier aux États-Unis, continue de faire pression pour l'acquisition de Nippon Steel. Après que le CFIUS n'a pas réussi à émettre une recommandation formelle, la société a déclaré que l'accord « est le meilleur moyen de garantir que U.S. Steel, y compris ses employés, ses communautés et ses clients, prospèrent dans le futur ».
Les dirigeants d'US Steel préviennent que sans Nippon, l'entreprise pourrait être obligée de licencier des travailleurs, de délocaliser son siège social et d'investir dans des usines dans le sud.
Nippon Steel a payé un prix élevé pour obtenir le droit d'acheter le deuxième plus grand sidérurgiste américain lors d'une vente aux enchères en décembre 2023, mais l'accord se heurte à l'opposition des syndicats représentant les travailleurs de l'industrie manufacturière, de l'acier et de l'industrie (USW) et des politiciens.
Source : https://tuoitre.vn/ro-tin-ong-biden-chan-thuong-vu-mua-lai-us-steel-gia-14-9-ti-usd-tu-nhat-ban-20250103150054944.htm
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