Les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, ont alimenté les inquiétudes de la plupart des pays arabes selon lesquelles Israël veut chasser les Palestiniens de Gaza, l'une des enclaves où les Palestiniens veulent construire un futur État. Une telle action pourrait une fois de plus plonger les Palestiniens dans une « Nakba » (catastrophe) comme en 1948, lorsque les Palestiniens furent contraints de fuir leurs foyers en masse après la guerre israélo-arabe de cette année-là.
« Ce qu'il faut faire dans la bande de Gaza, c'est encourager la migration... Si la bande de Gaza comptait 100 000 ou 200 000 Arabes et non 2 millions d'Arabes, alors toutes les discussions sur l'avenir seraient complètement différentes », a déclaré M. Smotrich à la radio de l'armée le 31 décembre 2023, selon Reuters.
Il a déclaré que si ses 2,3 millions d'habitants ne « grandissaient plus avec le désir de détruire l'État d'Israël », la bande de Gaza serait perçue différemment en Israël.
« La plupart des Israéliens diraient pourquoi pas, c'est un bel endroit, faisons fleurir le désert, cela ne fait de mal à personne », a commenté le responsable.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich
M. Smotrich est membre d’un parti d’extrême droite avec une idéologie ultra-nationaliste et suprémaciste juive qui attire le soutien de la communauté des colons israéliens. Il a déjà fait des commentaires similaires dans le passé, ce qui l’a rendu impopulaire auprès des États-Unis, l’allié le plus important d’Israël.
Mais ses opinions ne reflètent pas la position officielle du gouvernement israélien, qui a déclaré que les habitants de Gaza pourraient rentrer chez eux après la fin de la guerre. La guerre menée par Israël pour détruire le Hamas, qui contrôle de facto Gaza depuis 2007, entre maintenant dans son quatrième mois et ne montre aucun signe d'arrêt.
Le parti de M. Smotrich a aidé M. Netanyahu à remporter la majorité nécessaire pour devenir Premier ministre pour la sixième fois il y a près d'un an. Mais le parti a vu sa popularité chuter depuis que la guerre de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, suite à une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël.
Les sondages montrent également que la plupart des Israéliens ne sont pas favorables au rétablissement des colonies israéliennes à Gaza. Ces colonies ont été déplacées après le retrait de l’armée israélienne de Gaza en 2005.
Les dirigeants palestiniens et arabes ont accusé Israël de vouloir créer une nouvelle « Nakba ». C'est le nom arabe de cet événement tragique, qui s'est produit principalement en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir ou ont été chassés de leurs foyers en raison des conflits militaires entourant la création de l'État d'Israël.
Cette année-là, la plupart des Palestiniens ont fui vers les États arabes voisins, et les dirigeants arabes ont déclaré que toute nouvelle mesure visant à expulser les Palestiniens serait inacceptable.
Dans un discours prononcé hier, le président palestinien Mahmoud Abbas s'est opposé à toute action visant à forcer les Palestiniens à quitter leurs foyers. « Nous ne permettrons pas que des déplacements se produisent, que ce soit dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie », a-t-il déclaré.
Israël a retiré ses troupes et ses colons de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation, et le Premier ministre Netanyahu a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de maintenir à nouveau une présence permanente, mais qu'Israël contrôlerait la sécurité de Gaza pendant une période indéterminée.
Cependant, les plans d’Israël pour l’avenir de Gaza restent vagues et des pays, dont les États-Unis, ont déclaré que Gaza devrait être gouvernée par les Palestiniens.
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