Poutine : l'attaque du barrage de Kherson était un acte barbare

Le président russe Poutine a qualifié l'effondrement du barrage de Kakhovka de « catastrophe environnementale et humanitaire ».

Le 7 juin, M. Poutine a commenté pour la première fois l'effondrement du barrage de Kakhovka dans la province de Kherson lors d'un appel téléphonique avec son homologue turc Tayyip Erdogan. « Cet acte barbare a conduit à une catastrophe humanitaire et environnementale à grande échelle », a déclaré le président Poutine, cité par le Kremlin.

Le président Erdogan a répondu qu’il était important de mener une enquête approfondie sur l’incident. Il a proposé la création d’une commission d’enquête composée d’experts des Nations Unies et de la communauté internationale, dont la Turquie.

Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, Moscou, le 1er juin. Photo : AFP — Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, Moscou, le 1er juin. Photo : *AFP*

Le même jour, M. Erdogan a également appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui a fait une proposition similaire.

« La Turquie est prête à tout mettre en œuvre sur cette question. Il est possible de recourir au mécanisme de négociation pour résoudre le problème, comme elle l'a fait pour le corridor céréalier », a déclaré le dirigeant turc.

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, dans la région de Kherson sous contrôle russe, s'est effondré le 6 juin, envoyant 18 milliards de mètres cubes d'eau inonder les villes et les terres agricoles en aval. Des milliers de civils ont été évacués alors que de nombreuses maisons étaient submergées. Les autorités ukrainiennes craignent que les eaux de crue n'emportent des mines et ne propagent des maladies.

Le réservoir du barrage de Kakhovka, qui fait partie de la centrale hydroélectrique du même nom, est chargé de fournir de l'eau de refroidissement à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia et au canal de Crimée. Le barrage de Kakhovka a été construit par l'Union soviétique en 1950-1956, situé à côté de la ville de Nova Kakhovka et à environ 70 km de la ville de Kherson.

Localisation du barrage hydroélectrique de Kakhovka. Graphiques : DW

Le gouvernement ukrainien a accusé la Russie d'avoir fait exploser le barrage de Kakhovka pour tenter de l'empêcher de lancer une contre-offensive. Pendant ce temps, Moscou a déclaré que les bombardements de Kiev avaient endommagé le barrage dans le but de couper l'approvisionnement en eau de la péninsule de Crimée et de détourner l'attention du public de la contre-offensive majeure qui s'essoufflait.

Un responsable nommé par la Russie dans la ville de Nova Kakhovka a déclaré le 7 juin que les eaux de crue avaient commencé à se retirer. Le chef adjoint du cabinet du président ukrainien, Oleksiy Kuleba, a également exprimé l'espoir que le niveau de l'eau ne monterait pas davantage d'ici la fin du 7 juin.

La Turquie reste neutre dans le conflit russo-ukrainien et entretient de bonnes relations avec les deux parties. Ankara a joué un rôle clé de médiation, aidant les parties à parvenir à un accord sur les céréales de la mer Noire et à un échange de prisonniers.