(CLO) Le nouveau président américain Donald Trump est prêt à signer une série de décrets dès le premier jour de son deuxième mandat.
Le premier mandat de Trump a commencé avec un seul décret exécutif visant la loi sur la protection des patients et les soins abordables (Obamacare). Mais alors que M. Trump se prépare à revenir à la Maison Blanche pour un second mandat, il a promis de rompre complètement avec la stratégie présidentielle traditionnelle.
Alors que plus de 100 décrets exécutifs seraient en préparation, son programme représente un nouvel effort pour remodeler la gouvernance américaine par la seule volonté de l’exécutif.
Si ce projet était adopté, il aurait un impact sur tous les domaines, du commerce international à l’immigration, des cryptomonnaies aux programmes scolaires.
Le précédent record était détenu par le président Joe Biden, qui avait signé 17 décrets le premier jour de 2021.
Le plan de M. Trump représente une ambition administrative sans précédent dans l’histoire américaine. Voici quelques-unes de ses promesses les plus importantes lors de son premier jour de mandat et ce qu’elles signifient.
Frontières et programmes de déportations massives
M. Trump a promis de lancer le « plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine » immédiatement après son entrée en fonction. L’ampleur du phénomène est stupéfiante : on estime à 11 millions le nombre d’immigrés et de demandeurs d’asile sans papiers aux États-Unis, dont 500 000 environ ont un casier judiciaire. Cela éclipserait le record de 430 000 expulsions annuelles de l'administration Obama en 2013.
Son équipe est en train de finaliser une série de décrets exécutifs de grande envergure, qui devraient être annoncés quelques heures seulement après sa prestation de serment. Ces mesures marqueraient le début d’une répression de l’immigration avec des effets de grande envergure à travers les États-Unis.
Ce plan d’action marque un changement majeur dans la politique d’immigration américaine, affectant directement les immigrants vivant aux États-Unis ainsi que ceux qui demandent l’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Stephen Miller, un proche conseiller de M. Trump, a confirmé que les plans comprenaient la déclaration d'un état d'urgence national à la frontière. Cela permettra au gouvernement d’utiliser les fonds du ministère de la Défense pour prendre les mesures nécessaires.
En outre, M. Trump prévoit de désigner les principaux cartels de la drogue comme des organisations terroristes étrangères, créant ainsi une base juridique pour des actions plus drastiques visant à lutter contre les groupes criminels transfrontaliers.
Un élément clé du plan consiste à rétablir le programme «Rester au Mexique», qui oblige les migrants à attendre que leur dossier d’immigration soit traité au Mexique au lieu d’être autorisés à entrer aux États-Unis.
L’administration Trump prévoit également de relancer l’accord de coopération en matière d’asile, mis en œuvre au cours de son premier mandat. L’accord permet aux États-Unis d’envoyer des migrants vers d’autres pays pour que leurs demandes d’asile soient traitées.
Les mesures d’expulsion seront renforcées avec une augmentation des effectifs de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement). Les raids se concentreront sur les grandes villes comme Washington DC, Denver et Chicago, ciblant les immigrants sans papiers ayant un casier judiciaire.
L'administration Trump prévoit de déployer des avions d'expulsion et de procéder à des arrestations massives dans ces zones, selon une source.
Au cours des 30 à 100 premiers jours de la nouvelle administration, les mesures de contrôle de l’immigration seront renforcées pour resserrer la frontière sud, inverser les politiques de l’administration Biden et renforcer l’application du droit intérieur, comme M. Trump l’a promis pendant sa campagne électorale.
Inverser les politiques énergétiques
Dès les premiers jours de sa prise de fonction, l’administration Trump devrait émettre une série de décrets visant à éliminer les politiques énergétiques de l’administration Biden.
Ces décrets viseraient à réduire la réglementation et la surveillance des projets de combustibles fossiles, stimulant ainsi la production énergétique nationale.
Selon son conseiller Stephen Miller, M. Trump prévoit de déclarer une urgence énergétique nationale et d’édicter des règles et des lois en matière de licences pour soutenir les industries concernées. Ces actions reflètent les politiques de son premier mandat, lorsqu’il accordait la priorité à l’indépendance énergétique et à la croissance économique.
La nouvelle administration demandera au ministère de l’Énergie, à l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et au ministère de l’Intérieur de revoir l’ensemble de la politique énergétique de M. Biden. M. Trump prévoit également de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, d’annuler les restrictions imposées par M. Biden sur les forages pétroliers et gaziers offshore et fédéraux, et de revenir sur la pause dans les exportations de gaz naturel.
M. Trump rédige également des décrets visant à bloquer l’énergie éolienne offshore au large de la côte Est et à établir des barrières permanentes au secteur de l’énergie éolienne, qu’il critique depuis longtemps. En outre, l’équipe de M. Trump envisage également de réautoriser le projet d’oléoduc Keystone, même si le projet a été suspendu indéfiniment en raison de l’instabilité juridique et politique.
Le choc tarifaire en Amérique du Nord
La promesse économique la plus importante de M. Trump lors de son premier jour était peut-être sa promesse d’imposer un tarif de 25 % sur toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique. Cette mesure affecterait deux des plus grands partenaires commerciaux des États-Unis et pourrait considérablement remodeler le commerce nord-américain.
Le Canada a déclaré qu’il riposterait en imposant des tarifs douaniers, et le Mexique a déclaré qu’il ferait de même. Interrogé pour savoir si le Québec envisagerait de suspendre ses livraisons d'hydroélectricité ou d'aluminium aux États-Unis, le premier ministre provincial François Legault a répondu qu'il attendrait que Trump fasse le premier pas.
M. Trump prévoit également d’imposer de nouveaux tarifs douaniers à la Chine, avec des tarifs augmentant progressivement, si les négociations ne répondent pas aux attentes. Ses conseillers évaluent actuellement l’approche appropriée et n’ont pas encore pris de décision définitive sur le rythme de mise en œuvre de cette politique.
En outre, l’administration Trump imposera de nouvelles sanctions à l’Iran, revenant à sa stratégie de « pression maximale » visant à réduire les exportations de pétrole iranien d’environ 1 million de barils par jour. Cette mesure devrait permettre de réduire l’offre mondiale, tandis que M. Trump fait pression pour que la production nationale d’énergie compense le déficit.
Les prisonniers des émeutes du Capitole graciés
M. Trump a non seulement promis des grâces, mais il a également établi un calendrier, affirmant qu’il commencerait à examiner les dossiers dans « probablement les neuf premières minutes » de sa présidence. Avec plus de 1 580 accusés inculpés et 1 270 condamnés, il pourrait s’agir de l’une des plus grandes grâces massives de l’histoire des États-Unis.
Beaucoup d’entre eux ont déjà purgé leur peine, ce qui signifie que toute grâce sera largement symbolique. Ce serait une initiative bienvenue pour certains de ses plus fidèles partisans.
Droits des transgenres
Dès son premier jour, M. Trump devrait prendre les mesures les plus radicales pour abolir les droits des transgenres dans l’histoire américaine moderne.
M. Trump prévoit de rétablir l’interdiction faite aux personnes transgenres de servir dans l’armée, une politique controversée qui a été abrogée par l’administration Biden. Dans le même temps, il prévoit d’interdire aux femmes transgenres de participer à des sports féminins à tous les niveaux, des écoles aux tournois nationaux.
Si elles sont mises en œuvre, ces politiques pourraient affecter environ 1,6 million de personnes transgenres aux États-Unis, dont environ 15 000 militaires transgenres qui ont ouvertement servi dans l'armée en 2018. En outre, des milliers de milliers d'étudiants athlètes dans les écoles et universités de tout le pays seront également directement impactés par ces changements.
« Détruire l’État profond »
M. Trump a promis une action immédiate pour « démanteler l’État profond », y compris des plans visant à rétablir un décret exécutif de l’annexe F de 2020 qui reclassifierait des dizaines de milliers d’employés fédéraux, en faisant d’eux des personnes nommées politiquement, ce qui faciliterait leur licenciement.
Cette mesure pourrait provoquer des bouleversements majeurs au sein de la fonction publique fédérale, même si elle risque de se heurter à une forte opposition juridique de la part des opposants politiques et des groupes syndicaux.
La crypto-monnaie dans le secteur bancaire
Selon certaines informations, M. Trump serait sur le point de créer un fonds de réserve stratégique pour le Bitcoin aux États-Unis, en partenariat avec le « magnat des crypto-monnaies » David Sacks, ancien PDG de PayPal. Le fonds devrait être lancé juste avant son investiture, alors que Bitcoin atteint des sommets records. Les marchés s’attendent à une politique forte et favorable aux crypto-monnaies de la part de la nouvelle administration Trump.
Ce changement a été encore renforcé lorsque le sénateur démocrate Sherrod Brown, un critique virulent des crypto-monnaies, a perdu sa réélection dans l'Ohio face à l'entrepreneur républicain de la blockchain Bernie Moreno, qui a prêté serment au Sénat ce mois-ci.
Négociations sur le conflit Russie-Ukraine
M. Trump s'est engagé à conclure un accord de paix dans les 24 heures suivant sa prise de fonctions, bien que les détails spécifiques n'aient pas été divulgués.
Cet objectif semble peu probable, même si son équipe commence à organiser une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine.
Hoai Phuong (selon le Guardian, CNN)
Source : https://www.congluan.vn/nhung-ke-hoach-cua-ong-donald-trump-trong-ngay-dau-nham-chuc-post331186.html
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