(CLO) Après que Facebook a bloqué des articles de presse, de nombreux organismes de presse canadiens, dont National Observer et IndigiNews, se sont retrouvés dans une situation difficile lorsqu'ils ne pouvaient pas joindre leurs lecteurs sur cette plateforme.
Payez Facebook pour lire
La décision de Meta (la société mère de Facebook et d’Instagram) de cesser de diffuser des nouvelles sur sa plateforme au Canada a eu de graves conséquences.
Les Canadiens utilisent toujours Facebook et Instagram pour s’informer, mais la qualité de l’information a considérablement diminué. Les informations sont partagées principalement via des captures d’écran, dénuées de contexte et de liens vers la source d’origine.
Les médias locaux ont du mal à atteindre leurs lecteurs. Ils recherchent des alternatives comme TikTok, Unrigged, mais l’efficacité n’est pas élevée. Certaines agences paient même Meta pour promouvoir leurs articles.
Le fait que les médias canadiens doivent payer Meta pour atteindre leur public est un parfait exemple de la complexité de la relation entre les médias, les gouvernements et les entreprises technologiques à l’ère numérique. (Photo: GI)
Linda Solomon Wood, éditrice du National Observer, a souligné l’ironie de la situation : « Nous achetons des publicités sur la plateforme même qui nous a bloqués. » Elle a dit que même si elle ne le voulait pas, c'était le seul moyen d'atteindre une partie de ses lecteurs.
Eden Fineday, directrice d'IndigiNews, une publication au service de la communauté indigène, a partagé une histoire troublante. IndigiNews a perdu la moitié de son trafic pendant la nuit après l'interdiction de Meta. Pour maintenir sa présence et sa portée, Fineday a dû prendre une décision difficile : payer Facebook pour promouvoir ses publications.
Selon ses calculs, maintenir une présence sur Facebook pendant un an coûterait entre 15 000 et 20 000 dollars. C'est une somme énorme pour une petite publication comme IndigiNews. Cependant, Fineday estime qu’il s’agit d’un choix inévitable. « Il n’existe aucune autre plateforme aussi efficace que Facebook pour atteindre les communautés autochtones, en particulier celles qui vivent dans des zones reculées », a-t-elle expliqué.
Tensions entre le Canada et les géants de la technologie
La loi sur les informations en ligne (ONA) a été adoptée mais n’est pas encore officiellement entrée en vigueur. Le gouvernement canadien tente de négocier avec les grandes entreprises technologiques, dont Google et Meta, pour trouver une solution appropriée.
En novembre 2024, une avancée décisive a eu lieu lorsque Google a accepté de ne pas bloquer les informations et s’est engagé à soutenir financièrement les médias locaux par le biais d’un nouveau fonds. Toutefois, le montant versé par Google était toujours inférieur à celui que la loi lui imposait de payer.
Pendant ce temps, Meta semblait têtu et ne montrait aucun signe de volonté de coopérer. Le gouvernement canadien, bien qu’il dispose d’une législation à cet effet, s’est montré très prudent et a retardé la mise en œuvre de la LNO. Ils espèrent que Meta changera d’avis lorsqu’il sera confronté aux conséquences de sa violation de la loi.
Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien, qui a joué un rôle clé dans la rédaction du projet de loi sur l'ONA, a défendu cette disposition. Elle a déclaré que la loi ONA est transparente et durable, et a souligné que les grandes entreprises technologiques comme Meta doivent jouer leur rôle dans le développement de l'industrie des médias.
Linda Solomon Wood, fondatrice du National Observer, est du même avis. Elle a déclaré qu'il était tout à fait raisonnable de demander à Meta et à Google de contribuer financièrement, car les deux entreprises ont gagné beaucoup d'argent sur le marché canadien sans apporter de contribution significative à l'économie locale.
Toutefois, Mme Wood a également admis que la loi ONA n’est pas parfaite. « Cette loi comporte encore des défauts, mais l’idée qui la sous-tend est bonne », a-t-elle déclaré.
Hoang Anh (selon CJR)
Source : https://www.congluan.vn/tro-treu-nhieu-to-bao-canada-phai-tra-tien-de-duoc-dua-tin-tuc-len-facebook-post328802.html
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