Un diplomate indonésien chevronné analyse la « clé » des tensions en mer de Chine orientale

Báo Quốc TếBáo Quốc Tế01/07/2024


En travaillant ensemble et en respectant la loi, en résolvant les différends de manière pacifique et en agissant de manière transparente et équitable, nous pouvons parvenir à la paix en mer de Chine méridionale.
Biển Đông
Récemment, la situation en mer de Chine orientale a connu de nombreux développements complexes à mesure que les tensions entre la Chine et les Philippines s’intensifient. (Source : Revue Euro-Asie)

Dans une analyse récente publiée dans Euro Asia Review, le diplomate indonésien chevronné et maître en sciences politiques comparées à l’Université de New York (États-Unis), M. Simon Hutagalung, s’est concentré sur l’analyse des solutions potentielles au conflit en mer de Chine méridionale. M. Simon Hutagalung a souligné la nécessité de négociations pacifiques dans l’esprit du droit international, de canaux de communication ouverts ainsi que de mesures de confiance, de coopération dans le développement des ressources, du respect de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM) et de la participation de médiateurs. Le journal World & Vietnam a traduit l'analyse.

Des négociations pacifiques dans l’esprit de la CNUDM

Le droit international, en particulier la CNUDM, fournit un cadre solide pour résoudre les différends maritimes. La CNUDM a été créée en 1982 et définit clairement les droits et les responsabilités des nations sur les océans. La CNUDM promeut l’utilisation pacifique des ressources marines et la résolution équitable des conflits.

L’article 279 de la CNUDM de 1982 stipule clairement que les différends doivent être résolus par des moyens pacifiques, encourageant un ordre maritime international coopératif.

Les conflits en mer de Chine méridionale peuvent faire appel aux mécanismes de résolution des différends décrits dans la CNUDM, tels que l’arbitrage et la justice internationale.

L’affaire d’arbitrage portée en 2013 par les Philippines contre la Chine devant la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye en est un parfait exemple et est considérée comme un précédent.

La décision de 2016 a invalidé la vaste revendication de la Chine sur la « ligne en neuf traits », renforçant ainsi les principes énoncés dans la CNUDM (PCA, 2016).

Malgré le rejet de la décision par la Chine, la décision de la CPA souligne l’importance d’un cadre juridique dans la résolution des différends.

De toute évidence, s’engager dans des négociations fondées sur l’esprit de la CNUDM peut renforcer la légitimité et l’acceptabilité de tout accord conclu.

Communication ouverte et renforcement de la confiance

Une résolution efficace des conflits nécessite une communication transparente et ouverte ainsi que des mesures de confiance entre les États revendiquants en mer de Chine méridionale.

Le dialogue peut aider à réduire les malentendus et à promouvoir la confiance et la coopération. La diplomatie de deuxième niveau, impliquant des organisations non gouvernementales et des experts, peut compléter les négociations formelles en offrant des canaux de dialogue informels.

Les mesures de confiance pourraient inclure la mise en place de lignes directes pour une communication immédiate en cas d’incident, la conduite d’exercices navals conjoints et le partage d’informations sur les activités militaires.

Le Forum régional de l’ASEAN (ARF) et les négociations en cours sur le Code de conduite en mer de Chine méridionale (COC) entre la Chine et l’ASEAN servent de plateformes pouvant faciliter des contacts ouverts et propices à la confiance.

L'ARF promeut le dialogue et la coopération en matière de sécurité, tandis que le COC vise à prévenir les conflits en mer de Chine méridionale en établissant des règles et réglementations mutuellement convenues.

Phán quyết toà PCA. (Nguồn: PCA)
Une séance au tribunal du PCA. (Source : PCA)

Le développement conjoint des ressources peut également être encouragé. On peut constater que le conflit en mer de Chine méridionale découle en partie des ressources abondantes de la région, telles que les fruits de mer et les hydrocarbures.

Le développement conjoint des ressources marines et la transformation efficace de la concurrence en coopération constituent également des solutions aux conflits et aux différends potentiels.

Les accords de développement conjoint (ADC) permettent aux États demandeurs de la mer de Chine méridionale d’exploiter conjointement les ressources et de partager les bénéfices, mettant temporairement de côté les conflits de souveraineté.

Un cadre juridique clair, des mécanismes équitables de partage des avantages et des procédures efficaces de résolution des conflits sont essentiels pour garantir le succès d’une ADC. En outre, la création d’agences de développement économique multilatérales (ADC) sous supervision internationale garantirait la transparence et l’équité.

Il est toutefois plus important de respecter les mécanismes de résolution pacifique des conflits prévus par la CNUDM. La CNUDM prévoit divers mécanismes tels que la négociation, la conciliation et l’arbitrage pour résoudre les conflits de manière pacifique.

Le respect de ces mécanismes est essentiel pour parvenir à une résolution durable des conflits. La décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) sur l’affaire d’arbitrage Philippines-Chine souligne l’importance de respecter les décisions judiciaires internationales.

Le rôle de la médiation

La solution de conciliation est non contraignante mais constructive pour le dialogue. Des tiers neutres contribuent à ce processus en facilitant les négociations et en suggérant des solutions.

En outre, bien que non juridiquement contraignantes, les procédures de conciliation peuvent aboutir à des accords formels. La Cour internationale de Justice (CIJ) et le Tribunal international du droit de la mer (TIDM) sont des instances judiciaires au sens de la CNUDM.

La participation du médiateur est importante, car elle facilite le dialogue et garantit l’équité des négociations. Les acteurs internationaux réputés peuvent également renforcer la légitimité et l’acceptabilité des solutions proposées. Le conciliateur peut être un État, une organisation internationale ou un individu possédant une expertise en résolution de conflits et en droit maritime.

Les Nations Unies, par l’intermédiaire d’organismes tels que le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA), peuvent soutenir la médiation. Les organisations régionales telles que l’ASEAN et le Sommet de l’Asie de l’Est (EAS) peuvent également contribuer à ce processus.

En outre, des personnalités expérimentées, notamment d’anciens chefs d’État ou diplomates, peuvent servir de médiateurs crédibles.

En bref, la résolution des conflits en mer de Chine orientale nécessite des solutions pratiques telles que le développement conjoint des ressources et le respect des mécanismes de résolution pacifique prévus par la CNUDM.

Un dialogue efficace et des mesures de confiance peuvent favoriser la confiance entre les pays, transformant potentiellement la concurrence en coopération lors du développement des ressources partagées.

En outre, l’intervention de médiateurs neutres (tiers) est nécessaire pour faciliter le dialogue et garantir l’équité. En travaillant ensemble et en respectant la loi, en résolvant les différends de manière pacifique et en agissant de manière transparente et équitable, nous pouvons parvenir à la paix en mer de Chine méridionale.



Source : https://baoquocte.vn/nha-ngoai-giao-ky-cuu-indonesia-phan-tich-chia-khoa-cho-cang-thang-o-bien-dong-277016.html

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