Dans une interview accordée aux médias nationaux le 19 avril, le ministre des Affaires étrangères Lavrov a révélé pour la première fois les détails d'un accord considéré comme la base pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine, que les deux parties ont presque conclu lors des négociations à Istanbul, en Turquie, en mars 2022.
Selon M. Lavrov, une partie du projet d'accord appelé à l'époque « Communiqué d'Istanbul » comportait un engagement à assurer la sécurité de l'Ukraine, dans lequel la Russie jouait également le rôle de « garant ». Le ministre russe des Affaires étrangères a révélé que ces engagements sont « extrêmement sérieux », au même titre que l'article 5 de la charte de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord).
"Quelles garanties sont contenues dans ce document d'Istanbul ? En définitive, nous sommes prêts à accepter, comme le souhaitait la délégation ukrainienne, que ces garanties sont extrêmement sérieuses. Oui, les limites de ce sérieux sont définies dans l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord", a déclaré M. Lavrov dans une interview à Sputnik et à deux radios russes, en référence à l'accord qui sert de charte à l'Otan.
M. Lavrov dans une interview accordée aux médias russes le 19 avril
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M. Lavrov a toutefois déclaré que ces engagements étaient assortis d'un certain nombre de conditions, notamment qu'ils ne s'appliqueraient pas à la région du Donbass ni à la péninsule de Crimée. Si ces zones sont attaquées, l’accord entre la Russie et l’Ukraine sera immédiatement annulé. La Russie a annexé unilatéralement la Crimée en 2014 ainsi que la région du Donbass dans l’est de l’Ukraine en 2022.
L’article 5 de la charte de l’OTAN stipule que toute attaque ou menace contre un membre de l’OTAN sera considérée comme une attaque contre tous les membres de l’alliance et leur donne droit à la légitime défense collective.
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L’Ukraine poursuit depuis longtemps l’objectif de rejoindre l’alliance militaire dirigée par les États-Unis, mais n’a jusqu’à présent pas réussi à atteindre cet objectif. Pendant ce temps, la Russie s'oppose fermement à l'admission de l'Ukraine dans l'OTAN et souhaite que Kyiv soit militairement neutre.
Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a également révélé qu'une autre disposition du projet de « Communiqué d'Istanbul » exige qu'aucune base militaire ne soit installée sur le territoire ukrainien, ainsi qu'aucun exercice avec la participation de pays tiers en Ukraine, « à moins qu'il n'y ait un accord de tous les garants, y compris la Russie et la Chine ».
Toutefois, selon le chef de la diplomatie russe, les négociateurs ukrainiens ont proposé de manière inattendue de modifier certains termes à la dernière minute. Par exemple, dans la clause relative aux exercices militaires avec des pays étrangers, Kiev veut remplacer la phrase « à moins que toutes les parties ne garantissent leur consentement » par « à moins qu’une majorité des parties ne garantissent leur consentement ». Pour cette raison, les deux parties n'ont finalement pas réussi à parvenir à un accord à Istanbul, selon M. Lavrov.
En mai 2022, les négociations de paix entre les deux parties ont échoué et n’ont pas été reprises à ce jour.
Kyiv n'a pas immédiatement commenté les révélations de Lavrov.
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