Les dirigeants du Mexique et du Canada négocient avec le président américain Donald Trump dans des directions différentes pour le persuader de reconsidérer les tarifs douaniers et d’empêcher qu’une guerre commerciale nord-américaine n’éclate.
Selon le New York Times du 4 février, immédiatement après que le président Trump a annoncé qu'il imposerait une taxe de 25 % sur la plupart des importations en provenance de deux pays voisins, le Canada et le Mexique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a menacé de représailles immédiates et a prononcé un discours fort le soir du 1er février. Pendant ce temps, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a choisi une approche douce et a mené des négociations secrètes avec M. Trump pour parvenir à un accord avant l’entrée en vigueur des tarifs douaniers.
Malgré des approches différentes, les dirigeants mexicains et canadiens ont obtenu un report de 30 jours des droits de douane américains en échange de contrôles aux frontières renforcés pour endiguer le flux de fentanyl et de migrants vers Washington.
Depuis novembre 2024, le premier ministre canadien Trudeau prépare le terrain pour les compromis et les représailles. Trois jours après avoir reçu la menace de tarifs douaniers des États-Unis, le 25 novembre 2024, le dirigeant canadien s'est rendu à Mar-a-Lago (États-Unis) pour rencontrer M. Trump sur la manière d'éviter une guerre commerciale qui pourrait gravement nuire à l'économie canadienne.
Selon les observateurs, cette rencontre a jeté les bases pour que le Canada réponde aux souhaits de M. Trump d'avoir « une frontière nord plus sûre, avec moins d'immigrants illégaux et un contrôle plus strict du fentanyl entrant aux États-Unis ». Cependant, cet effort pour sauver la situation a valu à M. Trudeau d'être taquiné par M. Trump et appelé « le gouverneur du Canada ».
En conséquence, dans les semaines qui ont suivi la réunion de Mar-a-Lago, la politique canadienne a été en ébullition. Tout d’abord, le premier ministre Trudeau a annoncé qu’il démissionnerait alors que sa réputation et celle du Parti libéral au pouvoir déclinaient de plus en plus en raison de nombreux problèmes. Plusieurs candidats potentiels pour remplacer le premier ministre Trudeau, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et le ministre des Finances Dominic LeBlanc, ont annoncé qu'ils concentreraient toutes leurs énergies sur la guerre tarifaire à venir avec les États-Unis et ne participeraient pas à la course à la direction du Parti libéral.
Selon le New York Times , la ministre des Affaires étrangères Joly et le ministre des Finances LeBlanc, deux proches alliés de M. Trudeau, ont intensifié leurs activités de lobbying auprès de membres clés du Parti républicain américain pour influencer la position tarifaire de M. Trump. M. LeBlanc a développé une « amitié étroite » avec M. Howard Lutnick, le candidat choisi par le président Trump au poste de secrétaire au Commerce. Entre-temps, Mme Joly s'est rendue aux États-Unis à cinq reprises et a noué des liens avec M. Tom Homan, le « tsar des frontières » choisi par le président Trump pour superviser les zones frontalières américaines.
Alors que son entourage proche a noué des liens avec l’administration Trump, le premier ministre Trudeau a également montré sa fermeté en déclarant qu’il imposerait des tarifs douaniers de rétorsion aux États-Unis si le président Trump prenait des mesures. Des responsables du gouvernement canadien affirment que M. Trudeau estime qu'il est important de défendre le Canada de manière plus agressive, parallèlement aux efforts visant à répondre aux demandes du patron de la Maison Blanche.
De plus, en décembre 2024, le Canada a lancé et budgétisé un plan pluriannuel de 900 millions de dollars pour renforcer la protection des frontières. Le plan comprend le déploiement immédiat de deux hélicoptères Blackhawk, de 60 drones de fabrication américaine et de gardes-frontières supplémentaires.
Approche douce du Mexique
Du côté mexicain, le président Sheinbaum a adopté une approche plus douce, mettant l’accent sur le partenariat dans ses négociations avec M. Trump et faisant preuve de bonne volonté en ne prenant pas de mesures de rétorsion immédiates.
Mme Sheinbaum et son équipe se préparent à l’éventualité d’un retour de M. Trump à la Maison Blanche dès juin 2024. Depuis l'élection présidentielle américaine de novembre 2024, Mme Sheinbaum a souligné à plusieurs reprises qu'elle n'était pas inquiète, malgré les menaces de M. Trump d'expulser en masse les immigrants illégaux et d'imposer des tarifs douaniers au Mexique.
Après que le président Trump a ordonné l’imposition de tarifs douaniers le week-end dernier, Mme Sheinbaum ne s’est pas précipitée pour décider d’une réponse, mais a tranquillement attendu l’occasion. Le 1er février, le président Sheinbaum a appelé le premier ministre Trudeau. Le New York Times a cité un responsable canadien qui a déclaré que les deux dirigeants se sont informés de leurs stratégies respectives et ont reconnu que leurs approches étaient légèrement différentes, mais avaient les mêmes objectifs.
Le matin du 3 février, Mme Sheinbaum et M. Trump se sont entretenus au téléphone et sont rapidement parvenus à un accord. S'adressant aux journalistes, Mme Sheinbaum a déclaré que la discussion avait été « très respectueuse ». M. Trump a qualifié cet appel d'« extrêmement amical ».
Source : https://thanhnien.vn/lanh-dao-mexico-va-canada-da-lam-gi-de-ong-trump-hoan-ap-thue-185250205165902095.htm
Comment (0)