Les médias d'État azerbaïdjanais ont annoncé le 4 octobre que le président Ilham Aliyev avait décidé de ne pas se rendre à Grenade (Espagne) pour assister à un dialogue avec les dirigeants arméniens le 5 octobre, selon Reuters.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (à gauche) serre la main du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev dans la région azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, le 25 septembre.
Le dialogue, animé par les dirigeants de la France, de l'Allemagne et le président du Conseil européen Charles Michel, s'est déroulé en marge de la conférence de la Communauté politique européenne, pour discuter de l'avenir de la région du Haut-Karabakh. L'Azerbaïdjan a pris le contrôle de la région après une campagne militaire rapide le 19 septembre, forçant des centaines de milliers de résidents arméniens à fuir vers le pays voisin.
Selon l'agence de presse APA, M. Aliyev souhaitait que la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, soit représentée à la réunion mais la France et l'Allemagne s'y sont opposées. L'APA a déclaré que l'Azerbaïdjan ressentait une atmosphère antigouvernementale parmi les membres de la réunion. Bakou est également mécontent des récentes déclarations et actions de responsables européens en faveur de l’Arménie.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'est rendue en Arménie le 3 octobre et a déclaré son soutien à l'intégrité territoriale du pays, et a annoncé qu'elle fournirait des armes défensives à Erevan.
Le président Aliyev n’a pas encore confirmé qu’il ne participerait pas à la réunion. Entre-temps, son allié, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a également annulé son voyage en Espagne pour assister à la réunion de la Communauté politique européenne le 5 octobre. Bloomberg a cité des sources affirmant que le programme du président Erdogan avant le congrès du parti au pouvoir le 7 octobre est très chargé.
De son côté, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a annoncé qu'il se rendrait quand même à Grenade et a estimé que l'échec des deux dirigeants à signer un "document historique" sur la région du Haut-Karabakh était une honte, selon l'AFP. Le Haut-Karabakh est reconnu internationalement comme un territoire azerbaïdjanais, mais il était contrôlé par les Arméniens du pays jusqu'à la campagne militaire de septembre.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres au sujet du Haut-Karabakh au cours des 30 dernières années, et les efforts de médiation de l’Union européenne (UE), des États-Unis et de la Russie n’ont pas réussi à aider les parties à signer un accord de paix.
Le sénateur Ben Cardin, président de la commission des relations étrangères du Sénat américain, a déclaré le 4 octobre que les États-Unis devraient cesser de fournir une aide à la sécurité à l'Azerbaïdjan après la reconquête du Haut-Karabakh par le pays. M. Cardin a plutôt déclaré que Washington doit donner la priorité au soutien aux Arméniens expulsés et à la responsabilisation de Bakou, tout en prenant des mesures pour garantir que l'Azerbaïdjan ne cherche pas à obtenir de nouveaux gains territoriaux.
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