Le ralentissement économique de la Chine sonne l'alarme à l'échelle mondiale

Craignant une faible reprise économique en Chine, les investisseurs mondiaux ont retiré plus de 10 milliards de dollars du marché boursier du pays, en grande partie en vendant leurs participations de premier ordre.

L’économie chinoise devrait contribuer à un tiers de la croissance économique mondiale en 2023. Par conséquent, son ralentissement significatif au cours des derniers mois sonne l’alarme dans le monde entier.

Selon les experts économiques, l'impact de la récession chinoise sur les économies mondiales et les marchés financiers peut être observé sous de nombreux aspects, tels que le déclin du commerce international, la pression déflationniste, la lente reprise du tourisme , la baisse de la demande de biens, en particulier de produits de luxe, les impacts sur les devises et les obligations, etc.

Les données officielles de la Chine montrent que la valeur de ses importations a chuté pendant neuf mois consécutifs, alors que la demande intérieure s'est affaiblie. Parmi les marchés, l’Asie et l’Afrique ont été les plus durement touchés, avec des valeurs d’importation en baisse de plus de 14 % au cours des sept mois précédant le début de cette année.

Le Japon, premier exportateur mondial d'automobiles, a également signalé en juillet sa première baisse de ses exportations vers la Chine en plus de deux ans, après que la puissance asiatique a réduit ses achats de voitures et de semi-conducteurs .

Les gouverneurs des banques centrales de Corée du Sud et de Thaïlande ont imputé la semaine dernière la faible reprise économique de la Chine à la révision à la baisse de leurs prévisions de croissance nationale.

Bien que le volume réel de matières premières telles que le minerai de fer ou le cuivre exportées vers la Chine continue d’augmenter. Mais si la production intérieure chinoise continue de diminuer, les commandes pourraient être affectées, avec des conséquences pour les mineurs en Australie, en Amérique du Sud et ailleurs.

Un indicateur des produits de luxe européens et de l'activité touristique et de loisirs en Thaïlande constate également une baisse de l'indice boursier national chinois.

Les entreprises de mode de luxe telles que LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, et Kering SA, propriétaire de Gucci et Hermes International, ont reconnu leur vulnérabilité à toute fluctuation de la demande de la plus grande puissance d'Asie.

Préoccupés par la faible reprise économique en Chine, les investisseurs mondiaux ont retiré plus de 10 milliards de dollars du marché boursier du pays, en grande partie en vendant leurs participations de premier ordre.

Goldman Sachs et Morgan Stanley ont récemment recommandé de réduire leur exposition aux actions chinoises, avertissant des risques qui se propagent au reste de la région.

La crise économique chinoise a fait chuter le yuan de plus de 5 % par rapport au dollar cette année. Les données de Bloomberg montrent que la dépréciation du yuan offshore a un impact plus important sur les autres devises d'Asie, d'Amérique latine et d'Europe centrale et orientale.

Le sentiment généralisé de faiblesse pourrait peser sur des devises telles que le dollar de Singapour, le baht thaïlandais, le peso mexicain et même le dollar australien, selon la banque Barclays.

Cependant, tous les signaux ne sont pas gris. Le ralentissement économique en Chine devrait entraîner une baisse des prix mondiaux du pétrole et la déflation dans le pays signifie que le prix des marchandises expédiées dans le monde entier est en baisse. C’est une aubaine pour des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, qui sont toujours aux prises avec une inflation élevée.

Le ralentissement économique de la Chine sonne l'alarme mondiale — Yuan chinois. (Photo : AFP/VNA)

Certains marchés émergents comme l’Inde voient également des opportunités. Le pays espère attirer davantage d’investissements étrangers alors qu’un certain nombre de sociétés mondiales quittent la Chine.

Mais en tant que deuxième économie mondiale, un ralentissement prolongé en Chine nuirait au reste du monde plutôt que de l’aider.

Une analyse du Fonds monétaire international (FMI) a montré que lorsque le taux de croissance de la Chine augmente d’un point de pourcentage, la croissance mondiale est stimulée d’environ 0,3 point de pourcentage.

La déflation en Chine n'est « pas une mauvaise chose » pour l'économie mondiale, a déclaré Peter Berezin, stratège mondial en chef du cabinet de recherche BCA.

Mais si le reste du monde, y compris les États-Unis et l’Europe, tombe en récession alors que l’économie chinoise reste faible, cela constituera un problème non seulement pour la Chine mais pour l’ensemble de l’économie mondiale .

Dieu Linh (VietnamPlus)

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