Une nouvelle étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) montre que 62 % des influenceurs en ligne (souvent appelés KOL en anglais) ne vérifient pas les informations avant de les partager.
L'UNESCO a souligné que le manque d'évaluation rigoureuse et rigoureuse des informations montre la nécessité d'améliorer les compétences de recherche d'informations des créateurs de contenu, en particulier la capacité à identifier et à utiliser des sources de vérification fiables - Photo : AFP
Alors que les créateurs de contenu en ligne deviennent la principale source d’information pour de nombreux utilisateurs, une nouvelle étude de l’UNESCO publiée cette semaine a révélé une réalité inquiétante : de nombreux KOL ne vérifient pas les informations avant de les partager.
Les chiffres embarrassants
L’équipe de recherche a interrogé 500 créateurs de contenu numérique dans 45 pays et territoires entre août et septembre 2024, en se concentrant sur ceux comptant plus de 1 000 abonnés.
Des recherches montrent que 62 % des KOL admettent ne pas vérifier les informations avant de les partager avec leurs abonnés. Environ un tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient prêtes à partager des informations sans vérification si elles provenaient d’une source fiable, tandis que seulement 37 % ont déclaré qu’elles vérifiaient toujours les informations avant de les publier.
L’UNESCO a averti que des taux de vérification des faits aussi faibles montrent que les leaders d’opinion sont vulnérables à la désinformation, ce qui « pourrait avoir des conséquences de grande envergure sur le discours public et la confiance dans les médias ».
Au lieu de vérifier les faits, 40 % des KOL ont déclaré qu’ils s’appuyaient sur la « popularité » d’une source, comme le nombre de mentions « J’aime » ou de vues, pour évaluer sa crédibilité. Parallèlement, 20 % ont déclaré que les avis des experts et des amis de confiance jouent un rôle important. Seuls 17 % considèrent la documentation et les preuves comme le facteur principal pour déterminer l’exactitude des informations.
L’UNESCO souligne le manque d’évaluation rigoureuse et rigoureuse des informations, soulignant la nécessité d’améliorer les compétences de recherche d’informations des créateurs de contenu, en particulier la capacité d’identifier et d’utiliser des sources de vérification fiables.
Virtuel mais avec des conséquences réelles
Aujourd’hui, la désinformation est souvent plus sensationnelle et attrayante, ce qui fait qu’elle se propage beaucoup plus vite que la vérité. Elles ont également de graves conséquences dans la vie réelle, comme l’érosion de la confiance dans les médias, la remise en cause des élections et l’incitation à la haine.
L’étude de l’UNESCO a été publiée après l’élection présidentielle américaine de 2024, au cours de laquelle les KOL sur les réseaux sociaux ont joué un rôle important en tant que source d’information pour les électeurs.
Au cours de la campagne, le candidat républicain à la présidence Donald Trump et la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris ont fait appel à des influenceurs des médias sociaux et à des podcasteurs comptant des millions d'abonnés, tels que Joe Rogan et Alex Cooper, pour mobiliser les électeurs.
Selon un rapport récent du Pew Research Center, près de 40 % des jeunes Américains âgés de 18 à 29 ans s'informent « régulièrement » auprès de leaders d'opinion, même si la plupart d'entre eux n'ont jamais travaillé pour un organisme de presse. Une autre enquête de Pew a révélé que plus de la moitié des adultes américains s'informent « au moins parfois » via les réseaux sociaux.
« Contrairement aux journalistes, qui sont dotés des compétences et des outils nécessaires pour évaluer la crédibilité des sources et vérifier les faits, les créateurs de contenu numérique n’ont souvent pas de formation formelle dans ces domaines.
« Cela peut poser des problèmes pour garantir l’exactitude du contenu fourni », a souligné l’UNESCO.
Les recherches de l’UNESCO montrent que les leaders d’opinion ne s’appuient souvent pas sur des sources officielles, telles que des rapports ou des documents gouvernementaux. « Tout ce que je publie est entièrement basé sur mes expériences de vie personnelles », a déclaré Zhang Zhaoyuan, un KOL en Chine, dans une interview avec l'UNESCO.
La diffusion de fausses informations par les leaders d’opinion constitue un défi pour les gouvernements. De nombreux réseaux sociaux ont désormais supprimé les obstacles empêchant la propagation de la désinformation, adoptant une approche différente.
Par exemple, le réseau social X du milliardaire américain Elon Musk s'appuie sur les « Community Notes » pour signaler les fausses informations et supprime rarement du contenu.
Aucune transparence sur la publicité
Un point à noter est que les KOL produisent souvent du contenu sponsorisé, mais ils ne sont pas toujours transparents à ce sujet.
Selon l’UNESCO, 53 % des personnes interrogées ont déclaré avoir créé du contenu sponsorisé ou promu des marques et des produits.
Cependant, 7 % ont admis ne pas divulguer publiquement leur parrainage, présentant plutôt le contenu comme s'il s'agissait de leur opinion personnelle ou non soumise à une influence financière.
9 000
L’UNESCO s’est associée au Knight Center for Journalism in the Americas de l’Université du Texas pour proposer le cours en ligne « Comment devenir une voix de confiance en ligne ». Ce cours se concentre sur la vérification des faits et la création de contenu lié aux élections ou aux crises.
L'UNESCO a déclaré qu'environ 9 000 KOL se sont inscrits à ce cours gratuit d'un mois.
Source : https://tuoitre.vn/khao-sat-500-kols-62-dang-tum-lum-tren-mang-ma-khong-them-kiem-chung-20241128222917417.htm
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