(QBĐT) - Avril revient, apportant avec lui les jours doux et vagues des saisons changeantes comme une chanson instrumentale. Le froid de l’hiver est passé, mais le soleil brûlant de l’été persiste encore à l’horizon lointain. Tout n'est qu'à moitié chemin, fragile comme un pas sur un fil d'émotion, faisant facilement vaciller le cœur des gens.
Avril devient ainsi spécial, rendant nos cœurs soudainement plus doux que d'habitude, facilement émus par une simple brise passagère, une vieille chanson résonnant au milieu de la rue ou un après-midi violet pâle, regardant le coucher de soleil scintiller d'or sur les toits de tuiles familiers.
Peut-être parce qu’avril se situe au milieu des doux changements du ciel et de la terre, il devient aussi la période de transition tranquille de la mémoire. De nos jours, il est facile de revenir soudainement au passé, où des choses que l’on croyait endormies prennent soudainement vie, vagues mais claires comme si elles n’avaient jamais disparu. Une promesse inachevée, un regard qui a fait battre le cœur un jour, ou un après-midi d'il y a de nombreuses années revient soudainement, s'insinuant tranquillement dans le moment présent, afin que nous puissions sentir la chaleur du temps, le parfum de la nostalgie. Avril est comme un vieil ami, calme et doux, qui s'arrête pour nous rappeler les choses que nous avons perdues, les chemins sur lesquels nous avons laissé des empreintes, les personnes qui ont marché avec nous, même si ce n'est que pour une courte partie du voyage de notre vie.
Il y a des jours en avril où mon cœur se suspend soudainement, ni triste ni heureux, juste un vide sans nom, oscillant entre les respirations quotidiennes. C'est la sensation d'une journée ensoleillée mais le ciel est couvert d'une fine couche de nuages comme un voile vague, un vent soudain portant un parfum familier, nous rappelant une époque que nous pensions avoir oubliée. Le désir d’avril n’est pas aussi vif que le feu, ni aussi déchirant, mais il s’insinue doucement, comme un petit grain de poussière qui s’attarde tranquillement sur chaque pli de la mémoire.
J'ai eu un mois d'avril comme ça avec des choses inachevées, avec des choses qui n'avaient pas encore été nommées et qui s'étaient vite estompées dans le cours du temps.
C'était une fin d'après-midi, il ne pleuvait pas mais l'air portait une douce humidité comme si la pluie du petit matin venait de passer tranquillement, laissant un écho sur chaque branche et chaque feuille. Le vent d'avril effleurait doucement mon épaule, portant le léger parfum des fleurs de xoan - un parfum fragile qui évoque un étrange sentiment de nostalgie. Ce jour-là, le chemin du retour m'a soudain semblé plus long que d'habitude, peut-être parce que je marchais lentement, essayant de profiter de chaque instant avec quelqu'un qui était sur le point de partir.
Nous marchions côte à côte, parallèles comme deux ruisseaux de souvenirs qui ne se touchaient jamais, entre des rangées d'arbres silencieux, entre le ciel d'avril qui devenait peu à peu d'un violet pâle et brumeux. Il souriait doucement, un sourire doux comme le vent, comme s'il voulait apaiser les choses non dites, mais cette douceur me faisait mal au cœur. Comme si, lorsque ce regard se détournait, il emportait avec lui toutes les choses qui n’ont pas encore été dites.
« Si un jour tu ne te souviens plus de moi, pense à avril comme à n'importe quel autre mois de l'année. Si tu t'en souviens encore, alors pense à avril comme à une saison d'amour qui n'a pas encore été comblée. »
Sa voix quand il prononçait cette phrase était légère comme une brise, sans essayer de s'accrocher, sans rien exiger, mais chaque mot tombait dans mon cœur comme une goutte de rosée tombant sur un lac calme.
Je n'ai pas répondu. J'ai simplement baissé la tête et regardé mes pas, écoutant mon cœur battre doucement dans ma poitrine. Je voulais dire quelque chose, je voulais garder quelque chose de ce moment, mais pour une raison quelconque, j'ai choisi de rester silencieux. Peut-être ai-je peur qu'en parlant, tout disparaisse comme la fragile brise d'avril, comme si parler signifiait lâcher prise.
Il partit, son dos disparaissant peu à peu dans le crépuscule, se fondant dans le violet brumeux du ciel alors que la journée touchait à sa fin. Quant à moi, je restais là, au milieu de la route teintée de fleurs de xoan tombées, me demandant : combien de séparations comme celle-ci y a-t-il en avril ? Combien de mots n’ont pas été dits ? Combien d'yeux se sont tournés pour se regarder une dernière fois, sans que personne ne sache que c'était la dernière fois ? Depuis ce jour, chaque fois qu'avril revient, je me sens étrangement vide. Même si les années ont tout recouvert de poussière, même si la vie m'a emmené loin, il y aura toujours une partie de mon cœur coincée là, dans l'après-midi sans pluie, mais mon cœur est trempé. Une journée d'avril sans rien de spécial, à part une nostalgie sans fin.
Et puis avril passera, doucement et tranquillement comme il arrive comme n'importe quel autre mois de l'année, comme les saisons qui ont visité la vie des gens et qui sont ensuite parties en silence. Mais ce qu’avril laisse dans le cœur des gens ne se perd pas facilement. Peut-être qu'aujourd'hui, nous nous sentons juste un peu tristes en écoutant une vieille chanson, juste silencieux pendant un moment avant qu'un vent ne souffle accidentellement. Mais qui sait, un jour d'avril, bien des années plus tard, lorsque nous passerons par hasard devant un coin de rue familier, nous réaliserons soudain : les souvenirs que nous pensions endormis sont toujours là, intacts et déchirants. Vague, mais tellement profond qu'il est inoubliable.
Source : https://baoquangbinh.vn/van-hoa/202504/giai-dieu-cua-nhung-nho-thuong-2225516/
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