L'opinion publique française réclame justice pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange

Báo Nhân dânBáo Nhân dân23/08/2024

NDO - Le 22 août, la Cour d'appel de Paris a rejeté la plainte déposée par Mme Tran To Nga, une citoyenne française d'origine vietnamienne, demandant que Bayer-Monsanto et 13 autres multinationales de la chimie soient tenues responsables d'avoir fourni de l'Agent Orange/dioxine à l'armée américaine pour utilisation pendant la guerre du Vietnam. Immédiatement après, l'opinion publique française a exprimé sa déception face au verdict du tribunal, tout en exprimant son admiration et en affirmant continuer à accompagner le combat inlassable de Mme Nga.
Le 22 août, les journaux français ont publié de nombreux articles sur le procès de Mme Tran To Nga ainsi que sur la terrible douleur des victimes vietnamiennes de l'agent orange.

Le 22 août, les journaux français ont publié de nombreux articles sur le procès de Mme Tran To Nga ainsi que sur la terrible douleur des victimes vietnamiennes de l'agent orange.

La cour d'appel de Paris a jugé, à l'instar du tribunal de première instance d'Evry en 2021, qu'elle n'avait pas compétence sur les entreprises chimiques, au motif qu'elles bénéficiaient d'une "immunité judiciaire" de la part d'un État, car elles agissaient à la demande du gouvernement américain. Me Bertrand Repolt et Me William Bourdon, deux des avocats représentant Mme Tran To Nga, ont déclaré qu'il s'agissait d'un résultat attendu mais très décevant. Selon les avocats, la Cour d'appel a mal appliqué l'immunité judiciaire (pour les sociétés chimiques) et a rendu une décision obsolète, contraire aux facteurs qui ont été avancés et à la modernité du droit. Mme Tran To Nga et ses avocats continueront à intenter une action devant un tribunal supérieur. Au fil des années, le procès de Mme Tran To Nga a attiré une attention particulière du public ainsi que de la presse française. Plusieurs personnalités influentes en France ont exprimé leur déception face à la décision de la Cour d'appel de Paris en faveur des multinationales de la chimie dans le procès. Sur son compte X, Mme Nadège Abomangoli, vice-présidente de l'Assemblée nationale française, a souligné que les entreprises chimiques telles que Monsanto et Hercules n'ont pas été punies après des décennies de lutte pour la justice. Mme Nadege Abomangoli soutient que l’efficacité de la décolonisation nécessite des réparations et des compensations adéquates.
L'opinion publique française réclame justice pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange photo 2

Mme Ersilia Soudais, députée à l'Assemblée nationale française, a exprimé son ferme soutien sur son compte X sur les réseaux sociaux : Malgré la décision regrettable du tribunal, Mme Tran To Nga et le groupe Vietnam-Dioxine continueront de se battre jusqu'à ce que justice soit rendue pour les victimes de l'Agent Orange. Nous serons à leurs côtés jusqu’à ce que justice soit rendue.

M. Gérard Daviot, ancien président de l'Association d'amitié France-Vietnam (AAFV) et membre du Comité de soutien à Mme Tran To Nga, a déclaré : « J'ai été extrêmement en colère lorsque j'ai appris la décision de la Cour d'appel de Paris. La déception a été encore plus grande que celle de la décision du tribunal d'Évry. Je pense que c'est un jugement injuste, un véritable déni de justice. » En fait, selon les avocats, dans ce cas, la question de principe est que les juges ont eu une vision conservatrice, qui va à l'encontre de la nature des éléments soulevés dans le débat, contraire au droit international. Cette décision ignore les terribles conséquences de l’agent orange dont souffrent encore Mme Nga et plus de trois millions d’autres victimes au Vietnam. C'est inacceptable. Je soutiens donc pleinement le combat de Mme Nga, je continue à poursuivre l’affaire et je fais appel devant une juridiction supérieure. M. Gérard Daviot a ajouté : Depuis de nombreuses années, en tant que président de l'AAFV, j'ai toujours soutenu le combat de Mme Nga. Nous considérons qu’il s’agit d’une des questions prioritaires. Je sais que Mme Nga a poursuivi l’affaire sans relâche et a défié toutes les difficultés pour obtenir justice pour elle-même et pour les autres victimes. Je sais avec certitude que Mme Nga n’abandonnera pas. C'est une femme admirable qui, malgré sa double nationalité, honore toujours sa patrie et comprend et partage la douleur des victimes de l'agent orange dont la vie est un enfer. Mme Nga est un exemple pour tous ceux qui partagent la détermination de lutter pour la justice pour les victimes de l’Agent Orange, pour l’amitié et la paix entre les nations.
Alors, comme elle, ne baissons pas les bras, malgré la déception qui peut nous arriver en ce moment. Redoublons plus que jamais nos efforts contre l’injustice. Monsieur Gérard Daviot
Le journal L'Humanité du 22 août a publié trois articles intitulés « Tran To Nga : Avec ce procès, les entreprises qui produisent l'Agent Orange montrent leur faiblesse et leur peur de moi », « Agent Orange : Tran To Nga, le combat des USA contre le poison » et « Agent Orange : Mme Tran To Nga a perdu le procès mais le combat va continuer ». Le journal Humanitaire a déclaré : Plus de 5 millions de personnes ont été touchées, des millions d'hectares de forêts et de mangroves ont été détruits. L'Agent Orange, un défoliant utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam, continue aujourd'hui d'avoir des effets environnementaux dévastateurs. Cinquante ans après la guerre, les enfants nés avec de graves malformations physiques et les victimes exposées à l’agent Orange souffrent encore de douleurs physiques et mentales dues à de nombreuses maladies terribles causées par l’agent Orange. Le journal Humanitaire a souligné : Les États-Unis bénéficient de l’immunité de guerre. Pendant ce temps, les entreprises de fabrication de produits chimiques se cachent derrière le gouvernement pour nier toute responsabilité dans ce domaine. Le porte-parole du Parti communiste français a commenté : L'action d'indemnisation des vétérans américains démontre la conscience de ces entreprises de leur responsabilité dans les produits chimiques utilisés pendant la guerre du Vietnam. La dioxine n’est pas le résultat d’une « directive forcée » du gouvernement américain, mais plutôt d’une recherche et d’une production proactives pour répondre aux exigences de l’armée américaine de l’époque. Le Monde, le principal journal français, a également souligné qu'aux Etats-Unis, alors que les vétérans ont été indemnisés par certaines entreprises chimiques sans procès, en 2005, le tribunal a rejeté la plainte des victimes vietnamiennes de l'agent orange au motif que l'agent orange n'était pas une arme chimique. L'auteur de l'article cite également les propos de deux avocats accompagnant Mme Tran To Nga, Me William Bourdon et Me Bertrand Repolt, après avoir reçu le verdict de la Cour d'appel de Paris : « Mme Tran To Nga se sent très déçue, mais elle sait une chose : c'est un combat long et difficile. » Dow Chemical, Monsanto, Thomson Hayward, Hercules, Uniroyal, Diamond Shamrock, Occidental Chemical Corporation… sont quelques-uns des noms des 26 entreprises chimiques américaines responsables de ce crime chimique. Après des fusions et des changements de nom, 14 entreprises multinationales restent sur la liste des poursuites judiciaires. Ces sociétés ont fait valoir qu’elles bénéficiaient d’une immunité juridictionnelle parce qu’à l’époque, elles agissaient « dans l’intérêt national et sur ordre de l’État ». Mais Le Monde précise également : ceux qui partagent les mêmes vues sur la protection des victimes de l'agent orange ont fourni un épais dossier sur les niveaux de nocivité des produits chimiques dont ces entreprises chimiques ont connaissance. Des preuves montrent qu'ils effectuaient des tests sur les animaux à l'époque, comme le montrent de nombreux procès-verbaux de réunions et correspondances avec d'autres partenaires.
L'opinion publique française réclame justice pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange photo 3

La campagne a eu lieu à Paris le 4 mai 2024 pour soutenir le procès de Mme Tran To Nga et partager la douleur des victimes vietnamiennes de l'agent orange. (Photo: MINH DUY)

L'article publié le même jour sur le site de la Radio et Télévision (FranceTvInfo) citait le rapport de Stellman : Comme Mme Tran To Nga, il y a entre 2,1 et 4,8 millions de personnes exposées à l'agent orange, en majorité des Vietnamiens, dont des Laotiens et des Cambodgiens. La page d'information de FranceTvInfo ajoutait également : En 2010, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignait que « ce polluant peut provoquer des problèmes de reproduction et de développement, endommager le système immunitaire, perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ». Notamment, en 1984, 15 000 vétérans américains ont reçu 180 millions de dollars d'indemnisation pour avoir souffert de maladies telles que le cancer, des maladies du foie et des troubles neurologiques après leur retour du champ de bataille du Vietnam, où ils ont été exposés à l'agent orange. Le site Internet de la chaîne de télévision France24 a rapporté : Une fille de Mme Tran To Nga est décédée d'une malformation cardiaque congénitale à seulement 17 mois, deux autres filles souffraient toutes deux de maladies graves. Mme Tran To Nga souffre elle-même de tuberculose récurrente, de cancer et de diabète. France24 a également cité le groupe Vietnam-Dioxine, qui accompagne Mme Tran To Nga depuis le début, qualifiant la décision de la cour d'appel de Paris de "déni de justice pour les victimes de l'agent orange". En fait, aux États-Unis, la lutte contre l’agent orange dans les années 1970 a donné naissance au terme « écocide » pour décrire la destruction intentionnelle de l’environnement. Le même jour, Libération, autre grand quotidien français, citait également la déclaration de l'avocat William Bourdon : dans cette affaire, qui est une question de principe, les juges ont eu une attitude conservatrice, contraire à la modernité du droit et contraire au droit international ainsi qu'au droit européen. Cette bataille juridique va donc se poursuivre au niveau des tribunaux supérieurs. Par ailleurs, la décision de la Cour d'appel de Paris rejetant le recours de Mme Tran To Nga constitue également un sujet d'intérêt pour de nombreux grands et petits journaux et sites d'information électronique en France. Une série d’articles parus sur les sites de BFM Télévision, TV5 Monde, La Croix, Le Nouvel Obs, Reporterre, Nouvelles Du Jour, Ouest France, 7 sur 7… tous partagent les mêmes points de vue soutenant un combat juridique difficile pour la justice et les droits des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange.

Nhandan.vn

Source : https://nhandan.vn/du-luan-phap-doi-cong-ly-cho-nan-nhan-chat-doc-da-cam-viet-nam-post826290.html

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