Réagir de manière proactive aux tarifs douaniers américains : le Vietnam a besoin d’une approche à plusieurs volets

Báo Tuổi TrẻBáo Tuổi Trẻ15/02/2025

Après l'imposition de droits de douane de 25 % sur l'aluminium et l'acier, le président Donald Trump a ordonné le 13 février (heure américaine) aux autorités de commencer à calculer les droits de douane réciproques à imposer sur les marchandises importées des partenaires commerciaux des États-Unis dans le monde entier.


Chủ động Ứng phó thuế quan Mỹ: Việt Nam cần tiếp cận đa hướng - Ảnh 1.

Des ouvriers dans une usine d'acier inoxydable à Tlaxcala, au Mexique - Photo : Reuters

Cela est tout à fait dans les prévisions des observateurs. Dans une interview accordée à Tuoi Tre, le professeur Julien Chaisse, expert en droit du commerce international à l'Université de Hong Kong, estime que les tarifs sur l'aluminium et l'acier ne sont qu'un début.

Les semi-conducteurs et les automobiles sont les prochaines cibles

Chủ động Ứng phó thuế quan Mỹ: Việt Nam cần tiếp cận đa hướng - Ảnh 2.

*Après les tarifs sur l’aluminium et l’acier, quels seront les produits visés, monsieur ?

- La récente décision ne concerne pas uniquement l’acier. La hausse des tarifs douaniers est un signal que Washington resserre son emprise sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Je pense que les semi-conducteurs et les automobiles sont les prochaines cibles les plus probables de la stratégie tarifaire de l’administration Trump.

En matière de semi-conducteurs, le gouvernement américain exprime depuis longtemps ses inquiétudes quant à sa dépendance vis-à-vis des puces fabriquées à l’étranger, notamment en provenance de Taïwan et de Corée du Sud.

Les États-Unis représentent actuellement une part importante de la conception mondiale des semi-conducteurs et de la propriété intellectuelle, mais la fabrication s'est largement déplacée vers l'Asie, les deux grands noms étant Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et le sud-coréen Samsung.

L’administration Trump a fait pression pour rapatrier la fabrication de semi-conducteurs dans le pays. La loi CHIPS, adoptée sous l’administration Biden, vise à encourager la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis par le biais de subventions. Mais M. Trump considère que ces subventions sont insuffisantes et penche pour des restrictions commerciales plus directes.

Imposer des droits de douane sur les semi-conducteurs rendrait les puces étrangères plus chères, encourageant ainsi la production nationale. Une telle décision pourrait probablement toucher des entreprises comme Intel, créant des tensions avec Taïwan, la Corée du Sud et même les géants technologiques américains comme Apple et Nvidia, qui dépendent des chaînes d’approvisionnement asiatiques.

L’automobile est une cible potentielle, car M. Trump soutient que les importations de voitures étrangères nuisent à l’industrie manufacturière américaine et entraînent des pertes d’emplois.

En 2018, M. Trump a proposé pour la première fois un tarif de 25 % sur les voitures importées, citant l’article 232 du Trade Expansion Act, qui permet au président d’imposer des restrictions commerciales pour des raisons de sécurité nationale. Bien que la proposition ait été abandonnée après une forte opposition de la part des alliés, l'idée a refait surface avec les récentes séries de tarifs douaniers de M. Trump.

Le Vietnam doit renforcer ses partenariats sur les marchés de l’EVFTA et du RCEP pour compenser les pertes aux États-Unis et établir une stabilité commerciale à long terme.

Professeur Julien Chaisse

Comment limiter l’impact des tarifs douaniers

* Que devraient faire les pays producteurs comme le Vietnam pour limiter l’impact des tarifs douaniers imposés par l’administration Trump ?

- Le Vietnam doit adopter une approche à plusieurs volets pour contrer l’impact potentiel des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium. La première étape est la défense juridique. Si nécessaire, le Vietnam a des raisons légitimes de contester ces tarifs auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les États-Unis pourraient justifier leurs actions en invoquant l’exception de sécurité nationale prévue à l’article XXI du GATT, mais les décisions de l’OMC dans la plainte de l’Ukraine contre les restrictions imposées par la Russie au transit sur son territoire (2019) et dans la plainte du Qatar contre l’échec de l’Arabie saoudite à protéger les droits de propriété intellectuelle des entités basées au Qatar (2020) ont établi que cette exception est limitée.

* Mais que se passerait-il si les États-Unis ignoraient les décisions défavorables de l’OMC ?

- Il y a eu des cas où les États-Unis ont ignoré les décisions défavorables de l’OMC. Les pays, dont le Vietnam, devraient donc poursuivre des stratégies complémentaires parallèles. Réduire la dépendance au marché américain est une deuxième étape nécessaire. Le Vietnam a élargi ses relations commerciales grâce à des accords tels que l’EVFTA et le RCEP, offrant des marchés alternatifs.

L’EVFTA a entraîné une augmentation des exportations d’acier vietnamien vers l’UE, où les exonérations de droits le rendent plus attractif pour les acheteurs européens. En Asie, le RCEP ouvre un accès préférentiel aux principaux pays importateurs d’acier tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. Le Vietnam doit renforcer ses partenariats sur ces marchés pour compenser ses pertes aux États-Unis et établir une stabilité commerciale à long terme.

En outre, garantir le respect des règles d’origine constitue un autre élément important de la réponse du Vietnam. Les États-Unis sont particulièrement préoccupés par le facteur de transit, car l’acier chinois serait exporté vers les États-Unis en tant que produits originaires du Vietnam pour éviter les taxes. Des cas antérieurs ont montré la sévérité des sanctions imposées par les États-Unis aux entreprises reconnues coupables de violation de ces règles, avec des droits antidumping pouvant atteindre 456 %.

Le Vietnam doit donc mettre en œuvre des mesures strictes de vérification de la chaîne d’approvisionnement et garantir que l’acier exporté est considéré comme produit localement selon les règles du commerce international. Une documentation justificative solide et une certification d’origine par un tiers seront essentielles pour éviter de nouvelles restrictions et pénalités.

* Alors, de quel levier dispose le Vietnam pour négocier avec les États-Unis ?

- Les engagements diplomatiques sont une partie tout aussi importante. Durant le premier mandat de M. Trump, la Corée du Sud et le Brésil ont réussi à négocier des exemptions tarifaires en offrant des concessions commerciales ou en acceptant des quotas d’exportation. Le Vietnam pourrait adopter une approche similaire en soulignant son importance en tant que partenaire commercial et géopolitique des États-Unis.

L’administration Biden a déjà cherché à renforcer les liens commerciaux bilatéraux, et le Vietnam pourrait utiliser cette relation pour plaider en faveur d’exemptions sectorielles. En outre, des discussions diplomatiques avec le représentant américain au commerce et le ministère du Commerce pourraient offrir au Vietnam l’occasion de négocier des conditions plus favorables.

Le Vietnam devrait également rechercher une coordination régionale via l’ASEAN, car d’autres membres comme l’Indonésie et la Malaisie seront également affectés par ces tarifs. Si les pays de l’ASEAN adoptent une position unifiée, ils pourraient avoir plus de poids pour obtenir des exemptions ou des accords commerciaux alternatifs.

La récente imposition de taxes ne vise pas le Vietnam.

Le ministre de l'Industrie et du Commerce Nguyen Hong Dien a récemment eu une séance de travail avec l'ambassadeur des États-Unis au Vietnam Marc Knapper pour discuter de la coopération économique et commerciale avec le Vietnam dans les temps à venir.

M. Nguyen Hong Dien a souligné que les États-Unis sont le cinquième plus grand marché d'importation du Vietnam avec cinq groupes de marchandises importées représentant un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars. Le Vietnam est prêt à ouvrir son marché, à augmenter les importations de produits agricoles américains et espère que les États-Unis ouvriront davantage leur marché aux produits agricoles vietnamiens...

En réponse aux préoccupations du ministre de l'Industrie et du Commerce concernant les récents changements dans la politique commerciale américaine, l'ambassadeur Knapper a déclaré que la nouvelle politique commerciale américaine est établie dans le but de promouvoir davantage le commerce équitable, de protéger la sécurité économique, la sécurité nationale, les travailleurs et les entreprises américaines...

« L'imposition récente de droits de douane ne vise pas le Vietnam. Les États-Unis souhaitent maintenir les relations bilatérales et continuer à développer la coopération économique et commerciale avec le Vietnam dans une direction positive », a souligné l'ambassadeur Knapper.



Source : https://tuoitre.vn/chu-dong-ung-pho-thue-quan-my-viet-nam-can-tiep-can-da-huong-20250215093830429.htm

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