Le PDG de Google reconnaît l'importance d'être le moteur de recherche par défaut

Témoignant dans le procès antitrust le plus important aux États-Unis depuis 25 ans, M. Pichai a reconnu que les accords visant à faire du moteur de recherche de Google le moteur par défaut des smartphones et des navigateurs pourraient être « très précieux ».

Bien menés, les accords avec les géants de la technologie, les fabricants de smartphones et les sociétés de télécommunications mobiles – valant des milliards de dollars par an – « peuvent faire la différence », a-t-il déclaré.

« Il existe des scénarios dans lesquels les valeurs par défaut sont très précieuses », a-t-il ajouté, et les utilisateurs en bénéficient également.

Le PDG de Google, Sundar Pichai, arrive au tribunal fédéral de Washington le 30 octobre, où le procès antitrust entre dans sa septième semaine. (Photo : AP)

Le gouvernement américain accuse Google de maintenir un monopole illégal en payant pour des accords garantissant que son moteur de recherche apparaît en bonne place sur les smartphones et les navigateurs. Le groupe nie et rétorque qu'il fait face à une forte concurrence et que sa part de marché résulte de la puissance des produits que les consommateurs choisissent d'utiliser.

Le ministère américain de la Justice avait déjà révélé que Google dépensait jusqu’à 10 milliards de dollars par an dans de tels accords. Cependant, lors d'une audience le 27 octobre, un responsable exécutif a partagé que ce « géant » a payé 26,3 milliards de dollars pour les transactions susmentionnées en 2021.

M. Pichai est le témoin le plus en vue à comparaître dans ce procès historique depuis la comparution du PDG de Microsoft, Satya Nadella, plus tôt ce mois-ci.

Microsoft a été présentée au tribunal comme l'entreprise technologique la plus importante qui conteste la domination de Google sur le marché de la recherche sur Internet via son moteur Bing. Dans son témoignage, M. Nadella a déclaré que l'argument selon lequel les utilisateurs ont le choix en matière de recherche est « faux ».

Les procureurs affirment que Google a eu recours à des pratiques similaires à celles utilisées par Microsoft au début des années 2000. L'avocate du ministère de la Justice, Meagan Bellshaw, a cité le 30 octobre une lettre envoyée par Google alors que Microsoft se préparait à lancer une nouvelle version de son navigateur Internet Explorer dans les années 2000.

Google menace d'engager des poursuites judiciaires car le moteur de recherche de Microsoft deviendra le moteur par défaut du nouveau navigateur et les utilisateurs ne seront pas invités à choisir.

En vertu des accords visant à faire de Google le moteur de recherche par défaut, Google interdit à ses partenaires d’inviter les utilisateurs à choisir leur propre moteur de recherche par défaut.

M. Pichai a fait valoir qu’à l’époque, Microsoft ne « respectait » pas les utilisateurs car les paramètres par défaut d’Internet Explorer étaient masqués. Il a déclaré avoir observé les efforts de Microsoft pour rendre difficile pour les utilisateurs de changer de navigateur ou de moteur de recherche par défaut « à tout moment ».

L'avocat Bellshaw a également cité un courriel de 2008 envoyé par un employé de Google au personnel de l'entreprise, dans lequel il indiquait que leurs messages instantanés resteraient privés car l'entreprise était « confrontée à un certain nombre de problèmes juridiques et réglementaires importants ».

Les procureurs fédéraux affirment que Google a dissimulé des preuves et détruit des documents pendant des années. Google a toutefois confirmé avoir fourni plus de 5 millions de documents dans cette affaire.

Au cours du procès, un avocat du ministère de la Justice a interrogé M. Pichai sur une discussion de 2007 entre les dirigeants de Google, dont M. Pichai – qui n’était pas encore PDG – au sujet de la demande d’Apple de permettre aux utilisateurs de choisir leur moteur de recherche sur une nouvelle version de son navigateur Safari. Un document de l’époque indiquait que 75 % des gens ne modifiaient pas les paramètres par défaut et notait : « Les valeurs par défaut ont un impact puissant. »

Toutefois, Google affirme que si les utilisateurs ne sont pas satisfaits de leur moteur de recherche par défaut, ils peuvent passer à un autre fournisseur. De plus, l’accord de partage des revenus est légal et l’entreprise a beaucoup investi pour maintenir la compétitivité du segment de la recherche et de la publicité.

Le procès en cours est l'affaire antitrust la plus importante contre les grandes entreprises technologiques depuis que le ministère de la Justice a accusé Microsoft dans les années 1990 d'avoir tenté de tuer le navigateur Web Netscape avec son système d'exploitation Windows. Un juge a ordonné le démantèlement de Microsoft, mais la décision a finalement été annulée en appel.

(Selon FT, Reuters)

Google dépense 26 milliards de dollars pour être le moteur de recherche par défaut Selon un dossier publié le 27 octobre, Google a dépensé 26,3 milliards de dollars pour être le moteur de recherche par défaut sur les téléphones mobiles et les navigateurs Web en 2021.

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