Le parti conservateur allemand CDU/CSU est en tête, mais trouver une coalition pour former un gouvernement sera un défi.
Les électeurs allemands se rendront aux urnes le 23 février pour élire un nouveau parlement. Ces élections vont presque certainement entraîner un changement dans la direction du pays, puisque le parti conservateur CDU/CSU (Union chrétienne-démocrate/Union socialiste) dirigé par Friedrich Merz prend une large avance.
Les conservateurs ont l'avantage
Les sondages réalisés au cours des derniers mois ont montré des résultats similaires pour les quatre principaux partis. Un sondage YouGov du 17 février a montré que la CDU/CSU maintenait sa tête avec 27% de partisans, loin devant le parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne) de Mme Alice Weidel, arrivé en deuxième position, qui recevait 20%. Le SPD (Parti social-démocrate) de l'actuel chancelier allemand Olaf Scholz et le Parti vert de Robert Habeck arrivent en deuxième position avec respectivement 17% et 12%.
4 candidats ont débattu le 16 février : (De gauche à droite) M. Scholz (SPD), M. Habeck (Verts), M. Merz (CDU/CSU) et Mme Weidel (AfD)
Bien qu'elle soit en tête, la coalition de M. Merz doit encore faire attention au nombre de sièges qu'elle remporte sur les 630 sièges en jeu. Plus la CDU/CSU remporte de sièges, plus elle évite le risque de devoir former une coalition avec plusieurs partis pour créer une majorité au parlement.
« Je veux m'assurer stratégiquement que nous ayons au moins deux options, et une seule, qui peut être le SPD ou les Verts », a déclaré M. Merz lors du débat entre les candidats à la chancellerie allemande le 16 février, selon Politico. Il a également exclu une coalition avec l'AfD d'extrême droite. Si elle est forcée de coopérer avec plus d’un parti, la faction de M. Merz pourrait avoir des difficultés à diriger le gouvernement, en raison de la possibilité de divergences de vues entre les partis.
Le sondage national montre également une nette montée de l'extrême droite, l'AfD étant attendue en deuxième position avec 22 % des voix, soit plus du double du résultat des élections de 2021. Dans le groupe inférieur, les petits partis, dont le FDP (Parti libéral-démocrate), le Parti de gauche et le Parti BSW, devront travailler dur pour obtenir 5% des voix, condition nécessaire pour entrer au parlement allemand. Les résultats électoraux des petits partis peuvent également influencer le tableau général, s’ils remportent suffisamment de sièges pour former une coalition avec le parti au pouvoir afin de former un gouvernement majoritaire.
Questions importantes
L’économie et l’immigration sont deux enjeux majeurs sur lesquels les partis mettent en avant leurs positions pour attirer des soutiens. L'Allemagne, première économie européenne, a enregistré l'année dernière sa deuxième année consécutive de récession, selon Reuters. Les prix élevés de l’énergie ont eu un impact majeur sur la situation économique et la vie des ménages et des entreprises en Allemagne. Parmi les quatre principaux partis en lice, la CDU/CSU, le SPD et les Verts s'accordent sur le développement des énergies renouvelables pour réduire les coûts, mais diffèrent sur leur position en matière de dépenses. La CDU et l'AfD ont proposé d'envisager un retour à l'énergie nucléaire, une idée à laquelle s'opposent les deux autres grands partis. L'AfD s'oppose quant à elle aux subventions pour les projets d'énergie renouvelable.
La situation de l'immigration s'est récemment aggravée avec de graves attaques en Allemagne impliquant des suspects étrangers. Cela a accru les inquiétudes du public concernant la sécurité et les partis ont également pris position sur le renforcement de l’immigration. Sur cette question, l’AfD adopte une position ferme, appelant à la fermeture des frontières et à la suppression des quotas de réfugiés. Certains membres influents de l'AfD souhaitent également expulser des millions de personnes d'origine étrangère, y compris celles qui possèdent déjà la nationalité allemande.
Entre-temps, la décision de M. Friedrich Merz de soumettre au vote deux projets de loi anti-immigration soutenus par l'AfD a provoqué une vague d'indignation. Les critiques affirment que M. Merz a brisé un tabou en brisant le « pare-feu » - une position politique en vigueur depuis la Seconde Guerre mondiale, selon laquelle les partis politiques allemands ne doivent pas soutenir ou coopérer ouvertement avec les partis d'extrême droite. Le SPD souhaite également un contrôle plus strict des frontières, combiné au recrutement de travailleurs étrangers qualifiés. De l’autre côté, le Parti vert se positionne en faveur du maintien d’une politique d’asile ouverte et d’une intégration accrue.
Comment se déroulent les élections parlementaires allemandes ?
Quelque 59 millions d'électeurs allemands âgés de 18 ans et plus sont autorisés à voter le 23 février. Chaque personne disposera de 2 voix. Le premier tour sera consacré aux candidats dans 299 circonscriptions, les autres tours seront consacrés aux partis politiques. Les sièges parlementaires restants seront répartis entre les partis en fonction de leur deuxième part de voix.
Chaque parti doit obtenir au moins 5 % des voix pour entrer au parlement allemand. Si le ratio ci-dessus n’est pas respecté, le parti peut toujours obtenir des sièges au parlement si au moins trois de ses candidats gagnent dans 299 circonscriptions. Cette année, c'est également la quatrième fois que l'Allemagne organise des élections anticipées depuis la Seconde Guerre mondiale.
Source : https://thanhnien.vn/bau-cu-duc-den-giai-doan-nuoc-rut-185250219222227765.htm
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