Des affrontements armés entre gangs et police à Port-au-Prince ont eu lieu le jour même où le Premier ministre haïtien Ariel Henry est arrivé au Kenya pour des discussions sur le déploiement d'une force de sécurité multinationale soutenue par les Nations Unies dans le pays des Caraïbes, a rapporté Reuters.
Des coups de feu ont retenti à travers la ville alors que les forces gouvernementales combattaient des assaillants qui ont ciblé des commissariats de police, dont deux ont été incendiés, ainsi qu'une académie de police et l'aéroport international Toussaint-Louverture, a rapporté l'AFP.
À midi, la plupart des bureaux et commerces de Port-au-Prince étaient fermés et des milliers de personnes ont tenté de fuir le centre-ville à pied ou en transports en commun, ont indiqué des témoins.
De nombreuses personnes ont dû quitter leur domicile en raison du chaos qui régnait à Port-au-Prince le 29 février.
Des unités spéciales de la police ont été déployées dans toute la ville et le syndicat national de la police SYNAPOHA a déclaré que quatre officiers ont été tués.
La compagnie aérienne haïtienne Sunrise Airways a suspendu ses vols en raison de l'éruption de violence. Un porte-parole de la compagnie aérienne a déclaré que des coups de feu près de l'aéroport de la capitale avaient mis de nombreuses personnes en danger.
« Aujourd'hui, nous annonçons que tous les groupes armés agiront pour contraindre le Premier ministre Ariel Henry à démissionner… Nous utiliserons toutes les stratégies possibles pour atteindre cet objectif. Nous sommes responsables de tout ce qui se passe dans les rues aujourd'hui », a déclaré le chef de gang Jimmy Cherizier, ancien policier, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
« Nous avons choisi de prendre notre destin en main. La guerre que nous menons ne renversera pas seulement le gouvernement d'Ariel. C'est une guerre qui changera tout le système », a déclaré M. Cherizier.
Le Premier ministre Henry a pris le pouvoir après l'assassinat du dernier président d'Haïti en 2021. Il s'était engagé à démissionner début février, mais a déclaré plus tard que la sécurité devait d'abord être rétablie pour garantir des élections libres et équitables.
Depuis lors, les gangs ont étendu leur influence et sont désormais censés contrôler une grande partie de la capitale haïtienne. Les Nations Unies estiment que le conflit a tué près de 5 000 personnes et déplacé environ 300 000 autres dans le pays l’année dernière. Les affrontements armés empêchent également la population d’accéder à la nourriture et aux services médicaux.
Un porte-parole des Nations Unies a déclaré le 29 février que cinq pays ont officiellement notifié aux Nations Unies leur intention de fournir du personnel à la force internationale qui devrait être déployée en Haïti. M. Henry a demandé que cela soit fait de toute urgence d’ici 2022.
Les informations spécifiques sur cette force multinationale, notamment sa taille et son calendrier de déploiement, n’ont pas encore été publiées. M. Henry a déclaré cette semaine aux dirigeants régionaux qu’il prévoyait d’organiser des élections avant août 2025.
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