(CLO) Les habitants du nord de la bande de Gaza installent d'urgence des camps temporaires pour accueillir des centaines de milliers de familles qui devraient rentrer chez elles samedi prochain, selon l'accord de cessez-le-feu qui vient d'être signé entre Israël et le Hamas.
Dans des espaces ouverts, entourés de bâtiments en ruines, un groupe d'hommes a commencé à installer une série de tentes blanches pour accueillir les personnes revenant du sud de Gaza. Selon l'accord, le retour aurait lieu au moment même où le Hamas libérerait un deuxième groupe d'otages en échange de dizaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Les Palestiniens récupèrent ce qu'ils peuvent des décombres à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Photo : GI/Fatima Shbair
Beaucoup de ceux qui reviennent ne trouveront que des décombres au lieu de maisons, après 15 mois d'opérations militaires israéliennes qui ont tué plus de 47 000 Palestiniens et détruit une grande partie des infrastructures du territoire.
En octobre 2023, Israël a lancé une opération de grande envergure dans le nord de Gaza, notamment dans le camp de réfugiés de Jabalia et dans les villes de Beit Hanoun et Beit Lahiya, forçant des dizaines de milliers de personnes à évacuer. La plupart de ces zones ont été nivelées.
Wael Jundiya, un habitant qui préparait une tente pour accueillir ses enfants du quartier de Mawasi, dans le sud du pays, a partagé ses inquiétudes : « Est-ce la vie dont nous rêvions ? Cette tente doit accueillir 10 personnes. Comment y a-t-il assez de place ? »
"Samedi, les gens vont affluer vers la ville de Gaza, mais où logeront-ils ? Ce camp ne peut accueillir que 100 à 200 personnes, alors qu'il y a 1,5 million de personnes qui veulent rentrer", a-t-il dit.
Le Hamas a déclaré que le rapatriement aurait lieu après l'échange d'otages de samedi et le retrait des troupes israéliennes de la route côtière menant au nord. Les rapatriés ne sont autorisés à marcher que le long de la route côtière, après quoi ils peuvent chercher un moyen de transport mais devront passer par des points de contrôle stricts. Le Hamas a également averti la population de ne pas porter d’armes.
Sami Abu Zuhri, un haut responsable du Hamas, a déclaré que l'organisation coordonnait ses efforts avec les médiateurs régionaux et internationaux pour soutenir le rapatriement, notamment en fournissant des tentes et les fournitures nécessaires.
« Nous utiliserons tous les moyens pour aider les gens. Les municipalités ont prévu de mettre en place des camps temporaires pour accueillir les rapatriés », a déclaré M. Zuhri.
Dans le camp de réfugiés de Jabalia, au cœur de la campagne militaire israélienne depuis trois mois, certaines familles sont retournées dans leurs maisons détruites, essayant d'allumer des feux pour garder leurs enfants au chaud.
Mohammed Badr, père de 10 enfants, déplore les pénuries : « Ils parlent de cessez-le-feu et d'aide, mais cela fait trois jours que nous sommes de retour ici sans eau potable, sans couvertures chaudes. Nous ne pouvons allumer que des feux toute la nuit pour nous réchauffer, mais il n'y a pas de bois, seulement de la résine qui brûle et qui nous rend malades. »
Sa femme, Oum Nidal, a évoqué avec émotion cette terrible catastrophe : « Tout a disparu, on ne reconnaît plus sa maison. Les maisons se sont effondrées les unes sur les autres et partout on sent l'odeur des cadavres non enterrés. »
Si le cessez-le-feu apporte de l’espoir, des centaines de milliers de Palestiniens sont confrontés à une réalité déchirante : leur patrie est désormais en ruines et la vie qui les attend reste un voyage difficile rempli d’innombrables épreuves.
Cao Phong (selon AJ, CNA)
Source : https://www.congluan.vn/mien-bac-gaza-dung-trai-tam-tru-cho-nguoi-dan-tro-ve-sau-lenh-ngung-ban-post331800.html
Comment (0)