« 3,3 milliards de personnes ne représentent pas seulement un risque systémique, c’est un échec systémique », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’une conférence de presse annonçant le rapport.
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« La dette publique mondiale atteindra le chiffre record de 92 000 milliards de dollars en 2022, les pays en développement en étant les plus endettés », a-t-il déclaré. Le nombre de pays confrontés à des niveaux d’endettement élevés a fortement augmenté, passant de 22 en 2011 à 59 en 2022, selon le rapport.
Une part croissante de la dette est détenue par des créanciers privés qui facturent aux pays en développement des taux d'intérêt extrêmement élevés, a déclaré le secrétaire général de l'ONU. Il a par exemple cité les pays africains qui payent en moyenne quatre fois plus en prêts que les États-Unis et huit fois plus que les nations les plus riches d’Europe.
La crise de la dette laisse les gouvernements sans argent pour investir dans les objectifs de développement des Nations Unies à l’horizon 2030, notamment celui de mettre fin à l’extrême pauvreté ; garantir à chaque enfant l’accès à une éducation primaire et secondaire de qualité et investir dans la transition vers les énergies renouvelables.
Le rapport indique que la dette publique a atteint des « niveaux énormes » principalement en raison de deux facteurs : premièrement, les besoins de financement des pays ont augmenté alors qu’ils tentent de lutter contre l’impact des crises successives, notamment la pandémie de COVID-19, l’inflation et le changement climatique. Deuxièmement, l’architecture financière mondiale « rend l’accès des pays en développement au financement inadéquat et coûteux ».
Le Fonds monétaire international a déclaré que 36 pays présentaient un risque élevé de « grave détresse financière », a déclaré M. Guterres aux journalistes. « Seize autres pays paient des taux d’intérêt insoutenables à leurs créanciers privés, et un total de 52 pays – près de 40 % du monde en développement – sont en proie à de graves problèmes d’endettement. »
Par région, de 2010 à 2022, la dette publique a été multipliée par près de quatre en Asie et dans le Pacifique, par trois en Afrique, par 2,5 en Europe et en Asie centrale et par 1,6 en Amérique latine et dans les Caraïbes.
M. Guterres a déclaré que le prochain sommet des 20 pays les plus riches du monde, qui se tiendra en Inde les 9 et 10 septembre, est l'occasion de prendre des mesures en matière d'allègement de la dette et d'autres réformes financières nécessaires.
Mai Anh (selon AP)
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